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MessagePosté: 26 Jan 2006, 12:54 
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5/6

Trop d'éléments appuyés pour adhésion complète (des plans que j'aime pas), mais une leçon de mise en scène permanente, un jeu d'acteur classe au possible (Daniel Craig), et l'exploit de rendre Amalric supportable. Et Croze fait très Wattsienne effectivement.

donc j'aime pas:
-la parano qui revisite les bombes de Kasso sur sa mort, c'est lourd et mal amené.
-La parano avec la fenêtre à la fin, ça sent trop le truc convenu, mais je comprend qu'on puisse adorer ce genre de détail
-Eric Bana fait l'amour en ondulant ses cheveux, ça fait un peu zarb, mais bon, c'est perso.
-Le plan final trop appuyé. Nécessaire, certes, pour comprendre le cinéaste, mais là, ça fait vraiment trop dessiné.


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 13:09 
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Oberkampf Führer
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Citation:
un jeu d'acteur classe au possible (Daniel Craig)


A ce propos, je ne doute plus après avoir vu Munich qu'il puisse vraiment faire un bon James Bond.


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 13:10 
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Antichrist
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Je trouve qu'il fait plus méchant que gentil.


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 13:39 
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Ozymandias a écrit:
Très bien réalisé, mais trop d'épaisseur pour un propos finalement très simple, très commun (et ça n'est pas péjoratif).


Et c'est quoi ce propos?


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 13:45 
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Ozymandias a écrit:
Citation:
un jeu d'acteur classe au possible (Daniel Craig)


A ce propos, je ne doute plus après avoir vu Munich qu'il puisse vraiment faire un bon James Bond.


C'est clair. Très classe tout en étant froid et méchant. Et la gueule bien comme il faut. Peut être les cheveux...


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 13:48 
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Localisation: Caché avec Charlie
Ozymandias a écrit:
Citation:
un jeu d'acteur classe au possible (Daniel Craig)


A ce propos, je ne doute plus après avoir vu Munich qu'il puisse vraiment faire un bon James Bond.


La scène de "Papa was a rolling stone", c'est magique...


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 13:51 
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Oberkampf Führer
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The Scythe-Meister a écrit:
Ozymandias a écrit:
Très bien réalisé, mais trop d'épaisseur pour un propos finalement très simple, très commun (et ça n'est pas péjoratif).


Et c'est quoi ce propos?


Que la vengeance ne sert à rien. Qu'elle n'engendre que de la violence, et qu'elle n'apaise pas.


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 14:06 
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Ozymandias a écrit:
Que la vengeance ne sert à rien. Qu'elle n'engendre que de la violence, et qu'elle n'apaise pas.


Tu n'as pas l'impression de simplifier considérablement le film là? Ceci me semble admis dès le départ ou presque, et ce n'est vraiment ca qui intéresse Kushner/Spielberg.

Il y avait une citation au début du film?


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 14:49 
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Oberkampf Führer
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The Scythe-Meister a écrit:
Tu n'as pas l'impression de simplifier considérablement le film là? Ceci me semble admis dès le départ ou presque, et ce n'est vraiment ca qui intéresse Kushner/Spielberg.

Il y avait une citation au début du film?


Je ne dis pas que c'est le seul discours du film, mais tout tourne autour de ça, quand même, a l'échelle d'un pays ou d'une nation. Quant à la citation, je ne crois pas qu'il y en ait une.


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 15:25 
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Ozymandias a écrit:
Je ne dis pas que c'est le seul discours du film, mais tout tourne autour de ça, quand même, a l'échelle d'un pays ou d'une nation.


Ce n'est qu'un point de départ, mais ne se limite pas à un propos "simpliste et très commun". Je crois que Kushner est capable d'écrire quelque chose de plus subtil que ca. Rien que le rapport de l'individu à la nation au travers par exemple de la mise en perspective avec la famille d'Avner me semble bien plus important et même plus marqué que le thème de la pertinence de la vengeance elle-même qui est basardé en deux lignes de dialogue.

Et il est facile de dire que le montage parallèle à la fin est maladroit (il l'est, bien qu'intéressant pour son jusqu'au-boutisme), mais quelle est sa signification? Dis moi, toi pour qui il semble avoir été d'une évidence absolue.
Si le film est si pédagogique, que quelqu'un fasse le récit des étapes du parcours d'Avner!


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 17:37 
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Oberkampf Führer
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Citation:
Ce n'est qu'un point de départ, mais ne se limite pas à un propos "simpliste et très commun". Je crois que Kushner est capable d'écrire quelque chose de plus subtil que ca. Rien que le rapport de l'individu à la nation au travers par exemple de la mise en perspective avec la famille d'Avner me semble bien plus important et même plus marqué que le thème de la pertinence de la vengeance elle-même qui est basardé en deux lignes de dialogue.


J'ai précisé que j'entendais "commun", dans le sens de "partagé par le plus grand nombre". Quant à simpliste, j'aurais dû dire simple. La mise en perspective de la famille d'Avner avec la Nation est intéressante, certes, et j'ai bien aimé ce thème, mais ça ne m'a pas suffit pour accrocher au film. Je trouve que ça véhicule des valeurs normales et honorables en un temps trop long.

Citation:
Et il est facile de dire que le montage parallèle à la fin est maladroit (il l'est, bien qu'intéressant pour son jusqu'au-boutisme), mais quelle est sa signification? Dis moi, toi pour qui il semble avoir été d'une évidence absolue.


Le problème avec ce montage final, c'est que si j'essaie de me l'expliquer, je le trouve classique dans ses idées. S'il s'agit de montrer que l'obsession d'Avner est conjurée (ou non d'ailleurs) par l'amour que lui donne sa femme, sorte de combat pulsion morbide contre pulsion sexuelle, je trouve ça juste, mais excessif dans sa mise en scène. Je trouve qu'on a pas besoin de cette scène, ou qu'elle est justement trop significative, esthétisant à outrance le processus. Je pense la comprendre, mais je trouve que c'est trop.


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 18:26 
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Tout à fait bluffant en effet... La force de Spielberg est d'avoir refusé la simplification et d'avoir finalement montré une évidence: les terroristes sont des humains qui ont des motivations. Mais surtout que ce profil terroriste a probablement muté au fil des années, à mesure que le conflit entre les 2 intérêts s'est intensifié... A ce titre, j'adore la scène entre le mec de l'OLP, et Bana dans la planque en Grèce, ce débat minimaliste et sincère qui s'oppose à tellement d'autres discours tenus de part et d'autres dans le film. Un discours d'abord marqué par les idéaux presque de propagande pour se terminer par la parole du coeur.

Et le reste est tout bonnement touchant et excellent, Ban, Craig et les autres sont excellents...

Peut-être qu'un Michael Mann l'aurait traité de façon plus sèche, plus clinique, là je sens qu'il manque un je ne sais quoi que je n'arrive pas trop à définir, peut-être une volonté de faire trop divertissement, je sais pas, parcequ'en même temps c'est injuste de dire ça.

Par contre, c'est une réflexion que peut amener le film. Cette économie souterraine de la violence clandestine est vraiment préocupante. Tout comme le conflit en Irelande ou dans des situations similaires, impliquent la création d'une économie qui peut brasser bcp d'argent et pour laquelle, ceux qui en vivent peuvent être tentés de l'entretenir, parceque la paix signifierait le chomage...

difficile encore à noter, faudrait que je le revoie...

5-6/6


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 18:42 
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Ozymandias a écrit:
J'ai précisé que j'entendais "commun", dans le sens de "partagé par le plus grand nombre". Quant à simpliste, j'aurais dû dire simple. La mise en perspective de la famille d'Avner avec la Nation est intéressante, certes, et j'ai bien aimé ce thème, mais ça ne m'a pas suffit pour accrocher au film. Je trouve que ça véhicule des valeurs normales et honorables en un temps trop long.


Mais tu trouves vraiment que le film est en premier lieu un véhicule à des valeurs? On a pas du voir le même film. Je n'y vois qu'un échec constant, que le récit d'une incapacité à se sortir de contradictions qui ne sont même pas dues à des conflits de valeurs : Avner ne regrette jamais les meurtres, il n'a même pas un discours humaniste, de tolérance ou je ne sais quoi. Il n'est jamais présenté comme un homme porteurs de quelconques valeurs. C'est l'identité le thème du film, pas la vengeance ou un quelconque humanisme. Sinon, quelles sont ces valeurs véhiculées? La non-violence? L'inhumanité de la vengeance? Tout cela est absent du film (la vengeance est montrée avant tout comme un processus vain, pas comme une action amorale). Les doutes d'Avner ne sont pas des doutes moraux. Il n'y a que le personnage de Kassovitz qui est touché par ce dilemne là, la question des valeurs et de la morale est tout juste esquissées, elle n'est qu'une mince partie du propos du film.

Citation:
Le problème avec ce montage final, c'est que si j'essaie de me l'expliquer, je le trouve classique dans ses idées. S'il s'agit de montrer que l'obsession d'Avner est conjurée (ou non d'ailleurs) par l'amour que lui donne sa femme, sorte de combat pulsion morbide contre pulsion sexuelle, je trouve ça juste, mais excessif dans sa mise en scène.


Excessif je suis d'accord, même si en contrepoint à la sobriété du reste du film il prend un intérêt. Par contre, je doute qu'il s'agisse de montrer que l'obsession est conjurée, puisqu'il est assez clair qu'elle ne l'est pas. Pour ma part, je trouve cette scène parfaitement ambigue quand à son sens : elle montre la rutpure d'Avner (scène très différente de la première fois où on voit Avner faire l'amour avec sa femme), mais aussi, dans la continuité de ce qui a précédé, comment l'absurde et le desespoir (cf l'attitude des terroristes de Munich) d'un évènement historique indirectement lié au personnage a gagné la famille jusqu'à la mettre en péril, famille (et par extension l'identité - cf la famille d'Avner (sa femme et son enfant, mais aussi son père et ses liens avec le gouvernement israélien), la famille francaise, le terroriste paléstinien) qui est conçue pendant tout le film comme un moyen d'échapper à la condition mais aussi comme un des fondements qui génère les contradictions.
C'est le seul moment du film ou presque où Spielberg se lache, c'est comme s'il laissait tout le film et toute la merde sortir d'un coup. C'est laid dans le sens grotesque, mais il est presque cohérent avec le film que ca soit laid. Cette scène, parce qu'elle est le climax, éclaire énormément sur le réel propos du film, et la rejeter pour son outrance risque de faire passer à côté de ce qu'elle dit sur le reste du film. Après cette scène, impossible pour moi de prétendre que le film est un film historique, du blabla géopolitique, ou un simple véhicule pour un quelconque message humaniste.


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 18:59 
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Citation:
Mais tu trouves vraiment que le film est en premier lieu un véhicule à des valeurs?


Pas du tout.

Citation:
On a pas du voir le même film. Je n'y vois qu'un échec constant, que le récit d'une incapacité à se sortir de contradictions qui ne sont même pas dues à des conflits de valeurs : Avner ne regrette jamais les meurtres, il n'a même pas un discours humaniste, de tolérance ou je ne sais quoi. Il n'est jamais présenté comme un homme porteurs de quelconques valeurs. C'est l'identité le thème du film, pas la vengeance ou un quelconque humanisme. Sinon, quelles sont ces valeurs véhiculées? La non-violence? L'inhumanité de la vengeance? Tout cela est absent du film (la vengeance est montrée avant tout comme un processus vain, pas comme une action amorale). Les doutes d'Avner ne sont pas des doutes moraux. Il n'y a que le personnage de Kassovitz qui est touché par ce dilemne là, la question des valeurs et de la morale est tout juste esquissées, elle n'est qu'une mince partie du propos du film.


Je suis d'accord avec tout ça.

Citation:
Excessif je suis d'accord, même si en contrepoint à la sobriété du reste du film il prend un intérêt. Par contre, je doute qu'il s'agisse de montrer que l'obsession est conjurée, puisqu'il est assez clair qu'elle ne l'est pas. Pour ma part, je trouve cette scène parfaitement ambigue quand à son sens : elle montre la rutpure d'Avner (scène très différente de la première fois où on voit Avner faire l'amour avec sa femme), mais aussi, dans la continuité de ce qui a précédé, comment l'absurde et le desespoir (cf l'attitude des terroristes de Munich) d'un évènement historique indirectement lié au personnage a gagné la famille jusqu'à la mettre en péril, famille (et par extension l'identité - cf la famille d'Avner (sa femme et son enfant, mais aussi son père et ses liens avec le gouvernement israélien), la famille francaise, le terroriste paléstinien) qui est conçue pendant tout le film comme un moyen d'échapper à la condition mais aussi comme un des fondements qui génère les contradictions.
C'est le seul moment du film ou presque où Spielberg se lache, c'est comme s'il laissait tout le film et toute la merde sortir d'un coup. C'est laid dans le sens grotesque, mais il est presque cohérent avec le film que ca soit laid. Cette scène, parce qu'elle est le climax, éclaire énormément sur le réel propos du film, et la rejeter pour son outrance risque de faire passer à côté de ce qu'elle dit sur le reste du film. Après cette scène, impossible pour moi de prétendre que le film est un film historique, du blabla géopolitique, ou un simple véhicule pour un quelconque message humaniste.


Encore une fois, je suis d'accord. Je ne rejette pas la scène que je trouve très cohérente, mais sa mise en scène a du mal à passer. Et quant au film, je ne prétends rien du tout, ça n'est pas mon genre de classer facilement un film, encore moins un Spielberg.


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MessagePosté: 26 Jan 2006, 19:06 
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Ok.
Enfin de toute manière je répondais au départ à toi mais c'était une remarque plus générale sur le "simplisme" que certains cherchent à voir dans le film.


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