Forum de FilmDeCulte

Merci Caribou mais il y a d'autres avis intéressants ici aussi. Mais c'est vrai que c'est le français "du milieu" qui me plaît le plus depuis l'Inconnu du Lac de Giraudie (avec lequel il partage beaucoup: une sorte de rapport foucaldo-houellebecquien au sexe, qui est désinvesti, mais d'une manière telle que les sujets ne perçoivent ensuite plus la violence qui leur est faite).

Pour le placement de produit, cela me rappelle un truc. Je me suis il y a quelques années engueulé avec une amie après avoir vu un film de Lucas Belvaux ("la raison du plus faible" je crois) qui se passe dans la brasserie Jupiler . La situation est un ouvrier dans une chaîne qui bascule dans le banditisme après un licenciement. Il y avait eu un gros clash (lui-même alcoolisé) après qu'elle ait dit "c'est étonnant que la brasserie accepté d'être filmée". Depuis il y a un gros malentendu, je n'arrive pas à lui dire que je lui *reprochais*, d'avoir transféré une notion de blasphème de la religion vers une firme et le capital (le problème est également lié au vérisme-patriotisme régionaliste liégeois du film -que je supporte d'ailleurs très mal dans la vraie vie, mais c'est un autre problème-, commun au point de vue supposé minoritaire et en lutte de Belvaux, et le géant Interbrew, qui peut facilement, au-delà de la dénonciation apparente des rapports de domination, retourner l'ancrage prolétarien du film en publicité, et le réalisateur le sait), et elle pense toujours (en partie à raison) que j'ai juste voulu dire par snobisme que les Jupiler étaient des bières de merde.

Je l'ai vu, ça m'a pas choqué DU TOUT.
Dans l'étrangeté générale du film, ça passe complètement, c'est même comique cette meuf qui s'extasie sur un sunday alors que visiblement elle ne fréquente que des restos chic.
Je suis plus choqué quand elle dit "BFM TV" à haute voix, alors que tout le monde dit juste BFM.

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Netflix les gars, Netflix.

Dit comme ça, j'ai même l'impression que c'est une technique verhoevenienne pour retourner le truc.

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N'écoutez pas Film Freak

C'est l'occasion pour le personnage de Huppert d'être à la fois un peu sensuelle et ironique, même si toute bourgeoise qu'elle est, elle peut bien apprécier un mcflurry ou un Bigmac de temps en temps (je sais, c'est pas quick).
C'est une bourge, elle dit bfmtv, les bourges utilisent moins d'abbrévietions.

Comme déjà dit, il y a clairement un côté pirouette / ironique sur le placement produit, même si l'impression du panneau lumineux clignotant est également présente. On sent l'obligation faite au réal, et sa manière de dire fuck malgré tout.
Ca reste un micro sujet dans le film quand même.

Ce qui est marrant c'est que dans le film il y a quand-même un mélange de dérision et de prise au sérieux de la nativité et de l'Eglise ("c'est par là que tout à commencé", "est-ce que le pape marche comme nous?" etc...) une allusion aux affaires Dupont de Ligonès et Dutroux que personne ne relève, mais qu'on se pose le même problème de l'interpolation directe du réel dans la fiction (et de la valeur qui lui est prêtée) pour Quick.

Cela ne m'a pas choqué, mais je crois qu'il représente les marques comme il représente les chansons, comme représentatifs d'une culture, sans valeurs propress. A un moment on entend les premières notes de "In Every Dream Home a Heartache" de Roxy Music, dont le titre et le texte sont une sorte de sous-texte du film (une psychose dans une maison luxueuse dont on ne sort pas) mais quelqu'un dit "arrête ça tout de suite". Les personnages ont conscience eux-même du sous-texte culturel du film, mais le refusent.

Le placement de produits ne me gêne que très rarement, même si je le vois, mais là je l'ai même pas vu, c'est tellement "vraie vie" de citer les marques.
A posteriori, le truc du Quick peut faire too much mais c'est tellement incongru que bon...chais pas.

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Tu l'avais déjà noté en disant que c'était un aspect un peu lourd du film, et pour cette raison, je n'ai pas cru bon de le relever. Les références au catholicisme sont nombreuses, comme si c'était l'origine de la turpitude, mais le personnage de Virginie Efira est, hors de toute ironie, le seul à peu près "bon" du film.

Je viens de lire la critique de Murielle Joudet sur Chronicart, que je trouve pas mal, i.e. on a vu le même film, on emploie même les mêmes mots pour en parler.

Pour moi son personnage est une sacrée salope!
Ce qui est (un petit peu) intéressant c'est qu'elle "parvient" à se positionner au-delà des questions de bien et du mal, du ressentiment et du remord (qui "ne l'intéressent pas", comme disait l'autre), mais aussi de la faiblesse et du féminisme () justement au nom du christianisme et d'une foi à la Dreyer (elle est complètement creuse mais ferme).

ça me gênait de parler en des termes moraux, mais c'est le personnage à qui la foi procure une certaine tranquillité d'esprit. Elle est magnanime et adulte comme ne le sont aucun des autres personnages. La part de déni qu'on y décèle, et qui caractérise tous les personnages, se dilue mieux dans son catholicisme (caricaturé à l'extrême).
"Salope", je ne vois pas. Le personnage en outre reste extrêmement périphérique.
Pour ton spoiler, je n'y ai pas pensé mais pourquoi pas même s'il n'y a pas d'indice qui aille dans ce sens.
Marlo m'a rendu curieux sur Fais pas ci, fais pas ça sur laquelle j'avais des préjugés négatifs car cette série a fait les délices de mes parents qui se reconnaissaient dans la famille bcbg, ce qui prouve qu'au moins ils sont capables d'une certaine autodérision par médium interposé.

Oui, tu as raison.

Je ne sais pas si c'est dans le roman de Djian, mais il y a quelque chose dans la situation qui rappelle beaucoup "la Sorcière" de Michelet, mais déguisé dans une forme contemporaine avec une critique du point de vue majoritaire, assimilé à l'inquisition. C'est peut-être cela qui a intéressé Verhoeven (ses héroïnes ont souvent quelque chose le la sorcière, lucide sur le fait qu'elle n'a aucun pouvoir surnaturel, mais peinant à convaincre le monde qu'il est vain d'avoir peur d'elle, à part "Basic Instinct" qui adopte le point de vue de cette peur)

théorie intéressante.

Je trouve que le film est très proche dans mon souvenir de la Chair et le sang