Forum de FilmDeCulte

Après une succession d'oeuvres de haute tenue, Verhoeven se charge de la chronique amère d'une jeunesse livrée à elle-même, en perpétuelle compétition afin d'échapper au morne quotidien qui la guette dans ce bled paumé, et où les rapports de force jouent un grand rôle (son "Rebel Without a Cause" à lui en quelque sorte, en bien plus trash et violent).
L'intrigue se focalise sur trois amis dont la rencontre avec la séductrice Fientje va chambouler durablement leurs vies, une jeune femme vénale, arriviste et pas avare de ses charmes (utilisant son corps comme un outil, une véritable arme lui permettant d'arriver à ses fins, pas si éloigné que ça des personnages de Showgirls, Turkish Delight ou encore La Chair et le Sang) qui aspire à une meilleur condition sociale et qui devra se contenter de ces trois bikers loosers comme moyens d'y arriver.
Férus de moto-cross, Rien et Hans aspirent à être un jour au même niveau que le champion Gerrit Witkamp (allusion à Gerrit Wolsink), dont la mentalité n'est pas des plus reluisantes, embauchant par exemple Hans pour qu'il joue sans le savoir le rôle de bouffon dans un bêtisier. Rien qui semblait promis au meilleur avenir, va perdre ce qui compte le plus pour lui, Hans choisira la même voie mais finira par bifurquer in extremis, et Eef le mécanicien vivant dans un milieu très strict, qui passe son temps à racketter les homosexuels, découvrira peu à peu ses propres penchants refoulés au départ.
Commençant avec une certaine légèreté et se finissant sur un drame, le film change peu à peu d'ambiance, passant de l'humour et de l'énergie de la jeunesse (les deux couples séparés par un mur, qui essayent de rivaliser dans le fait de simuler l'acte sexuel) à l'acceptation de la perte des rêves et le début de l'âge adulte, qui passera par une importante remise en question.
Verhoeven se démarque par une vision très personnelle de la société, la représentation du sexe et une forte critique de la religion, avec laquelle il n'est pas tendre, notamment pour sa tendance à provoquer de faux espoirs chez les fidèles.
Le réalisateur dresse un portrait véritablement poignant de certains de ses personnages, cherchant à montrer la réalité dans ce qu'elle peut avoir de plus cru, où se dégage une grande liberté de ton, donnant lieu à un côté cash par moments lorsque il brise les tabous de l'époque, ce qui vaudra au film d'être accusé à tort de tous les maux, poussant Verhoeven à envisager de se réfugier vers d'autres contrées, un mal pour un bien vu le niveau de ses films suivants.

C'est très personnel mais j'ai plus d'attachement pour ses films hollandais qu'hollywoodiens.
Tu as vu Le choix du destin (Soldaat van orange)? Si négatif, je te le conseille (Turkish Delices aussi mais je pense que tu l'as déjà vu)

Oui et je les apprécie beaucoup, finalement dans la filmo de Paulo c'est Basic Instinct qui me plaît le moins pour le moment.
Je n'ai pas encore vu Tricked cela dit.

Souvenirs géniaux de Kattie Tippel également.
Sinon Spetters j'aimerais bien le revoir mais j'ai un DVD Zone 1 et plus de lecteur multizone .

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CroqAnimement votre

Basic Instinct, c'est celui qui me plait le moins, mais j'en ai revu des extraits récemment, et je trouve que la réalisation réussit à instaurer une ambiance forte qui va bien au delà de son script pourrave, ça m'a donné envie de le revoir.

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Oui sa mise en scène reste sa principale qualité.
Concernant les autres films 90's avec Sharon, je préfère largement Casino, Total Recall, ou encore Mort ou vif.

J'avais tenu 30 minutes, horrible chose.
Je reste sur la carrière hollywoodienne, le reste ne me parle pas du tout...

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Netflix les gars, Netflix.

Walt a plus ou moins tout dit.

Une fois de plus, Verhoeven s'intéresse aux destins croisés d'une bande de potes qui se retrouvent cette fois non pas confrontés aux dangers de la guerre mais aux dangers...du moto-cross. Et des tenancières de baraque à frites.

Il s'agit du premier scénario original que Soeteman écrit pour Verhoeven donc il est intéressant de voir ce qui a été repris de leurs précédentes collaborations, toutes des adaptations, autrement dit ce qui intéresse le plus l'auteur et l'on retrouve ce personnage de femme prête qui n'a pour seul objectif que la volonté de s'extraire de son statut social pour se hisser vers le haut et qui est prête à donner de son corps pour y arriver.

La structure est intéressante parce qu'elle n'apparaît qu'au bout d'une quinzaine de minutes et n'est pas vraiment le personnage principal mais c'est la seule avec un véritable but donc ce qui se rapproche le plus d'un protagoniste et, contrairement à l'héroïne de Keetje Tippel, elle apparaît plutôt antipathique tant sa vénalité est affichée, par Verhoeven mais par elle-même également.

A côté, le trio masculin est plus attachant et le parcours le plus intéressant est également le plus problématique : Hans, qui lui est juste mécano et non coureur, dont l'homophobie cache une homosexualité refoulée. Verhoeven n'a jamais été quelqu'un de subtil et sa façon d'exprimer son propos est aussi ostentatoire qu'une bite tripotée nonchalamment au premier plan du cadre pendant une discussion qui montre comment Fientje manipule Rien. Mais la façon dont tout le monde en prend pour son grade de façon quelque peu caricaturale n'aide pas nécessairement le film. Et je ne suis pas étonné que le film ait énervé les femmes, les homos et les cathos même s'il essaie toujours d'avoir un contrepoint positif à chaque fois ou presque.

Encore une fois, un peu comme pour Turkish Delight, le principal mérite de cette chronique réside dans sa façon de revisiter un genre (ici le film type Grease) à la sauce réaliste et trash pour ne pas dire misanthrope et Verhoeven arrive toujours à le faire sans qu'on se fasse chier...en fait, je trouve tous ces films "bien", vraiment, mais ça ne me touche pas plus que ça. Plus ça va et plus j'estime que le mec s'est trouvé aux States mais je suis biaisé par mes affinités pour le film de genre (d'ailleurs, les gens ont dû halluciner de voir le réalisateur de chroniques des mœurs hollandaises faire UN FILM DE FLIC ROBOT en guise de premier film US, ça fait vraiment parodie de réal étranger exilé).

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Son premier film US, c'est Flesh and Blood, pas Robocop.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Co-prod US/PB/Espagne. C'est le film de la transition. C'est encore Soeteman et Verhoeven au script et Rutger en héros. Ca reprend beaucoup de choses de leur série TV Floris.

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Assez d'accord avec mes camarades ci-avant, je vais pas en rajouter, si ce n'est que c'est un peu décevant de voir ce film somme toute assez moyen après ces trois précédents (Turks Fruit, Keetje Tippel, Soldaat van Oranje) qui me semblent présenter des variations plus abouties sur les sujets fétiches du réal.



Ouais là c'est carrément la gênance, la scène WTF



Voilà, Verhoeven c'est pas le mec le plus fin du monde mais là c'est vrai que c'est assez gratiné, c'est un peu écrit n'importe comment.




On est d'accord.



Grave ! Hâte de le redécouvrir.