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MessagePosté: 21 Sep 2009, 17:35 
Jamais je ne ferai de figu' pour Bouchareb...


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MessagePosté: 21 Sep 2009, 17:43 
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Tetsuo a écrit:
Film Freak a écrit:
Mais ça répond pas à ma questions ça...en quoi c'est le cas chez Audiard et pas ailleurs?
Comment tu le "prouves"?

Parce que c'est super vague ta démonstration là...


Là comme ça, je prendrais par exemple le cas des passages fantastiques, qui fondamentalement ne modifient pas le film, et qui sont surtout des assaisonnements artificiels qui donnent une saveur un peu mysthique à ce qui ne l'est pas.

10 contre 1 que ça ne va pas le convaincre...

Ca me convainc pas vu que c'est complètement con...est-ce que ça modifie fondamentalement le film? Le récit serait le même sans ses séquences, mais le film, lui, l'expérience qu'est le film, ce qui fait que JUSTEMENT il est différent de mille autres, c'est ce genre de scènes, qui élèvent justement Un prophète au-delà de n'importe quel "film de prison".

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MessagePosté: 21 Sep 2009, 17:44 
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Tetsuo a écrit:
Film Freak a écrit:
Tetsuo a écrit:
Tu ne comprends pas qu'on puisse trouver que croire que le cinéma se résume à une somme de qualité c'est un peu vieillot ?

Encore faut-il réussir à prouver que le film se résume (de manière délibérée de la part de son réalisateur) à une somme de qualités...


Là on parle de manière générale, pas du Prophète en particulier.

Oui enfin je vois pas comment tu peux objectivement le prouver sur quelque film que ce soit...

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MessagePosté: 21 Sep 2009, 17:45 
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Tetsuo a écrit:
Oui mais voilà, les récurrences thématiques et stylistiques ce n'est pas ce qui fait chez moi un auteur, dans le sens "noble" du terme.

Ouais donc cette discussion sert à rien UNE FOIS DE PLUS vu qu'on part pas à partir des mêmes définitions.

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MessagePosté: 21 Sep 2009, 18:40 
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il est mignon film freak, derrière ses airs de gros dur qu'a tout compris, il croit encore à l'objectivité.

Citation:
Aaaah, moi j'aime beaucoup le Mouchard...

c'est un bon film mais à mon avis, ce n'est pas un des chefs d'oeuvre de Ford. les signes y sont trop explicites.
c'est marrant que tu le défendes, c'est que c'est le genre de classique un peu suranné pour lequel Ford était admiré par les critiques d'avant les jeunes Turcs justement (Mitry entre autres).

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MessagePosté: 22 Sep 2009, 09:46 
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skip mccoy a écrit:

c'est un lieu commun ça, John Ford a été très intéressé par l'évolution de son art, il a écrit quelques textes théoriques dans les années 20/30. je me souviens aussi d'un éloge de L'aurore de Murnau publié dans le Positif de quelque chose comme septembre 2004.


Oui je sais Skip, c'est justement pour ce lieu commun que j'aie dit ce nom là. :wink:

Sinon j'aime beaucoup Le Mouchard moi aussi, j'avais trouvé ça bouleversant.

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MessagePosté: 22 Sep 2009, 11:41 
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skip mccoy a écrit:
c'est un bon film mais à mon avis, ce n'est pas un des chefs d'oeuvre de Ford. les signes y sont trop explicites.
c'est marrant que tu le défendes, c'est que c'est le genre de classique un peu suranné pour lequel Ford était admiré par les critiques d'avant les jeunes Turcs justement (Mitry entre autres).


Oui, pour moi LA grande négligence des critiques des Cahiers c'est d'avoir sous-estimé Ford. Le Mouchard n'est peut-être pas un chef-d'oeuvres, mais il est habité d'une grandeur toute fordienne, et se style expressionniste (preuve que ce n'est pas par un style donné que l'on distingue un auteur) est une vraie curiosité chez lui.

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MessagePosté: 22 Sep 2009, 11:42 
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the black addiction a écrit:
Sinon j'aime beaucoup Le Mouchard moi aussi, j'avais trouvé ça bouleversant.


Rhaaa, la mère qui pardonne à la fin, c'est juste dingue !

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MessagePosté: 22 Sep 2009, 15:04 
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Tetsuo a écrit:

Oui, pour moi LA grande négligence des critiques des Cahiers c'est d'avoir sous-estimé Ford. Le Mouchard n'est peut-être pas un chef-d'oeuvres, mais il est habité d'une grandeur toute fordienne, et se style expressionniste (preuve que ce n'est pas par un style donné que l'on distingue un auteur) est une vraie curiosité chez lui.


Ce que je voulais dire c'est qu'il y a plusieurs façons d'aimer un cinéaste aussi complexe que Ford.
Ok, le vieux borgne alcoolique n'était pas aussi défendu que Hawks, ok, plusieurs de ses films ont été descendus mais Ford était quand même respecté comme un grand du cinéma et il avait plusieurs fervents supporters à la rédaction. Godard mettait régulièrement des films de Ford dans ses tops de fin d'année. Louis Marcorelles aussi, qui a écrit l'article central dans un dossier sur le maître publié en 1957. Les Cahiers ont également ardemment défendu Gideon of Scotland Yard, pépite méprisée par la critique établie pour la petitesse de son sujet. Mais la différence, c'est qu'ils n'aimaient pas Ford de la même façon que leurs aînés, il n'y aimaient pas les mêmes choses. Toutes les prétentions signifiantes et esthétisantes des années 30 étaient rejetées au profit de la simplicité virile et sans apprêt des westerns des années 40/50. En gros hein, je n'ai pas les articles sous les yeux.
Evidemment, les choses sont plus complexes que ça et là encore, je me permets de rectifier ton post car je ne pense pas que le style du Mouchard soit une curiosité chez lui. Il est au contraire pleinement représentatif de sa collaboration avec Dudley Nichols, scénariste qui a poussé Ford vers des sujets plus ambitieux et plus chargés de sens à partir de 1930, en même temps que le cinéaste sous le choc de L'aurore était plus que jamais influencé par les grands Européens. Hurricane, Je n'ai pas tué Lincoln, La patrouille perdue...sont autant de films qui s'inscrivent dans la même tendance volontariste et expressionniste que Le mouchard. D'autre part, si Ford se détache de Nichols après 1940, si son style se débarrasse de pas mal de fioritures, l'expressionnisme sera assimilé par le maître et laissera des traces profondes dans un langage désormais plus riche. Un des traits essentiels de la mise en scène fordienne, c'est l'expression des états d'âme de ses personnages à travers ses compositions de plans et ses éclairages, soit la définition même de l'expressionnisme cinématographique. Songe à toutes ces images du maître où une lumière savamment disposée suffit à rendre la mélancolie d'un héros.
Voilà, tout ça pour dire qu'un auteur, c'est bien un style (et non des effets de style) mais que ce style évolue...

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MessagePosté: 22 Sep 2009, 15:33 
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Voilà un beau fil.


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Karloff a écrit:
Voilà un beau fil.

En trop.


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MessagePosté: 24 Sep 2009, 00:53 
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skip mccoy a écrit:
Ok, le vieux borgne alcoolique n'était pas aussi défendu que Hawks, ok, plusieurs de ses films ont été descendus mais Ford était quand même respecté comme un grand du cinéma et il avait plusieurs fervents supporters à la rédaction. Godard mettait régulièrement des films de Ford dans ses tops de fin d'année. Louis Marcorelles aussi, qui a écrit l'article central dans un dossier sur le maître publié en 1957. Les Cahiers ont également ardemment défendu Gideon of Scotland Yard, pépite méprisée par la critique établie pour la petitesse de son sujet. Mais la différence, c'est qu'ils n'aimaient pas Ford de la même façon que leurs aînés, il n'y aimaient pas les mêmes choses. Toutes les prétentions signifiantes et esthétisantes des années 30 étaient rejetées au profit de la simplicité virile et sans apprêt des westerns des années 40/50. En gros hein, je n'ai pas les articles sous les yeux.


En y réfléchissant rétrospectivement je me dis que dans l'optique de défense de leur idée de "la politique des auteurs", il est un peu logique de délaisser Ford au profit de Hawks et Hitchcock, qu'il fallait plus urgemment réhabiliter parcequ'ils étaient, dans la sphère des lieux communs, beaucoup plus indéfendables. Privilégier des cinéastes moins "nobles" était une provocation nécessaire pour faire passer leur idée. Merci pour ces précisions en tout cas...

Citation:
Evidemment, les choses sont plus complexes que ça et là encore, je me permets de rectifier ton post car je ne pense pas que le style du Mouchard soit une curiosité chez lui. Il est au contraire pleinement représentatif de sa collaboration avec Dudley Nichols, scénariste qui a poussé Ford vers des sujets plus ambitieux et plus chargés de sens à partir de 1930, en même temps que le cinéaste sous le choc de L'aurore était plus que jamais influencé par les grands Européens. Hurricane, Je n'ai pas tué Lincoln, La patrouille perdue...sont autant de films qui s'inscrivent dans la même tendance volontariste et expressionniste que Le mouchard. D'autre part, si Ford se détache de Nichols après 1940, si son style se débarrasse de pas mal de fioritures, l'expressionnisme sera assimilé par le maître et laissera des traces profondes dans un langage désormais plus riche. Un des traits essentiels de la mise en scène fordienne, c'est l'expression des états d'âme de ses personnages à travers ses compositions de plans et ses éclairages, soit la définition même de l'expressionnisme cinématographique. Songe à toutes ces images du maître où une lumière savamment disposée suffit à rendre la mélancolie d'un héros.


C'est très juste ce que tu dis, j'avoue que la prégnance de l'expressionnisme dans l'épure fordienne ne m'avait jamais frappé. Il faut dire que de Ford je connais surtout ses oeuvres d'après 1939, d'où aussi le fait que pour moi le Mouchard me semble une curiosité.

Citation:
Voilà, tout ça pour dire qu'un auteur, c'est bien un style (et non des effets de style) mais que ce style évolue...


Je suis d'accord pour dire que le syle (et non les effets !) et la manière dont il évolue sont une des choses qui distinguent un auteur, qui façonnent son oeuvre, mais je ne crois pas que ce soient ce qui en font fondamentalement un auteur. Après tout, l'expressionnisme dont on parle plus haut, tel que tu le décris, n'est pas l'exclusivité de Ford, on peut retrouver ça chez d'autres. L'identité d'un auteur est peut-être plutôt à chercher dans la manière dont son rapport au monde imprégne son style...

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MessagePosté: 24 Sep 2009, 08:05 
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Citation:
En y réfléchissant rétrospectivement je me dis que dans l'optique de défense de leur idée de "la politique des auteurs", il est un peu logique de délaisser Ford au profit de Hawks et Hitchcock, qu'il fallait plus urgemment réhabiliter parcequ'ils étaient, dans la sphère des lieux communs, beaucoup plus indéfendables. Privilégier des cinéastes moins "nobles" était une provocation nécessaire pour faire passer leur idée.

je le vois aussi comme ça.

Citation:
Je suis d'accord pour dire que le syle (et non les effets !) et la manière dont il évolue sont une des choses qui distinguent un auteur, qui façonnent son oeuvre, mais je ne crois pas que ce soient ce qui en font fondamentalement un auteur. Après tout, l'expressionnisme dont on parle plus haut, tel que tu le décris, n'est pas l'exclusivité de Ford, on peut retrouver ça chez d'autres. L'identité d'un auteur est peut-être plutôt à chercher dans la manière dont son rapport au monde imprégne son style...

mais l'expressionnisme dont on parle est un aspect nécessaire mais non suffisant pour définir le style de Ford.

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