Forum de FilmDeCulte

Tu oublies volontairement Positif, c'est de la triche



Quelles aspérités?

On en reparle dans the Program et plus tard

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Si le film est politique, c'est surtout par son parti pris de se mettre dans la peau de ces indiens qui vendent des conneries dans le métro et finalement tu as une vision externe de l'intégration et des banlieues à la française. Bon je caricature, ma belle-famille est elle aussi asiatique et ils ont du mal à comprendre l'existence de ces banlieues à la française qu'ils voient comme des ghettos. Avoir le point de vue d'étrangers qui se retrouvent catapultés dans ce microcosme est intéressant.

Sinon, je comprends qu'on parle de côté "réac". C'est plus une maladresse d'Audiard et un problème de regard du cinéaste. Très bien, je mets ma famille sri lankaise dans une banlieue du 93, j'ai une vision originale de la banlieue mais après qu'est-ce que je fais, où va le film? On peut aussi mettre un peu tout et n'importe quoi derrière cette dernière demie-heure un peu "dangereuse". On a un peu comme l'impression que le sujet dépasse Audiard. Certes, on a une vision originale de la banlieue dans le cinéma français mais totalement inaboutie. Ce qui est étrange parce que je prenais Audiard comme un perfectionniste, un cinéaste qui limite maitrise trop son sujet mais ici c'est l'inverse.

Je suis assez d'accord avec toi sur le fait que le sujet semble le dépasser et du coup qu'il le règle trop vite.

Message assez juste d'Abyssin...

Sinon j'ignorais (ou avais oublié) que le film avait dû être terminé en triple vitesse...
Je suis convaincu qu'Audiard est un tout petit peu gêné d'avoir été primé pour ce film qu'il sait lui-même inabouti.. (Oui je spécule )

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est amusant parce que j'ai au contraire toujours pensé que les films d'Audiard n'étaient jamais totalement aboutis - je n'ai pas encore vu Dheepan.

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There is no such thing in life as normal

Il me semble l'avoir entendu dire à la radio qu'il était tellement content d'avoir eu la palme qu'il n'"osait" pas retoucher au film primé.

Voilà.......

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

je ne me souvenais de quasiment rien à part que c'était une palme totalement farfelue, et effectivement c'est parfaitement saugrenu et si je m'en souvenais si peu c'est parce qu'il y a de larges plages dans le film où il se passe rien.

et c'est marrant que ce soit écrit par les scénaristors stars debré et bidegain parce que on peut spéculer sur le fait que le montage aurait été peaufiné s'il n'avait pas eu la palme, c'est surtout franchement mal écrit. comme pour le montage, l'impression que c'est un v1 à peine retravaillée.

on commence donc par 40 minutes de film d'immigration tout à fait classique.
on enchaine avec 50 minutes de... rien. à ce stade, il n'y a effectivement pas d'enjeu, et je ne savais juste pas ce qu'on me racontait. il y a des trucs randoms, des trucs répétés 3 fois, des trucs dont on voit qu'il plante des graines pour la suite mais à 1h25 ce n'est plus le moment de teaser monsieur. il y a les trucs bizarres, comme le début du "pétage de plomb" quand il fait la ligne dans le sol "no fire zone" sauf que il n'en ressort rien et qu'il y a 15 minutes toutes plates derrière.
et il y a donc la fin, qui est quand même franchement wtf. il prend les armes à 1h42, il les repose à 1h46 - c'est très tardif et très court pour un morceau aussi fort, en telle rupture. et le pire c'est que malgré l'heure de tergiversations qui précèdent on ne comprend toujours pas très bien d'où ça sort.

problème de structure donc, problèmes narratifs, et problèmes thématiques aussi.

parce que karloff dit que le thème c'est la famille, mais enfin c'est un petit motif qui ne dit pas grand chose. et c'est pareil pour tout, même les 'différences culturelles' pointées par karloff, en vrai il n'a pas l'air d'avoir grand chose à en dire.

et donc comme vous le disiez, l'impression qu'il ne maitrise pas à fond ce qu'il raconte. parce que dans l'absolu c'est un peu un film d'eric zemmour :
- le bourreau sri lankais qui vient se réfugier en france
- les gens qui mentent de a à z pour avoir leurs papiers
- la solidarité communautaire qui l'emporte sur tout et qui fait que même les traducteurs escroquent l'état
- les quartiers entièrement aux mains des dealers, zone de non droit la plus absolue
- les bracelets electroniques qui ne servent à rien et permettent juste aux dealers de continuer leur biz à la maison
- la scène du colonel qui ne sert à rien mais qui dit que les mecs importent leur guerre ici et en profitent pour faire du trafic d'armes
- la femme qui se voile comme gage d'integration parce que "tout le monde est comme ça ici"
- la petite fille qui cogne ses camarades de classe
- le mari qui cogne sa femme
- et donc au final, des psychopathes qui finissent par tuer tout le monde à l'arme de guerre
- mais grace à des faux passeports et aux frontières passoires ils peuvent passer d'un pays à un autre pour ne jamais subir les conséquences des meurtres commis dans le pays précédent !

alors moi, j'aurais évidemment préféré un récit où il se serait installé dans un petit village, aurait été confronté à quelques réticences mais un gentil boomer l'aurait pris sous son aile et ensemble ils auraient revitalisé le club de poterie local, qui tombait en déshérence.

mais bon, quitte à raconter tout ça, c'est quand même bien que ce soit dans un discours vaguement construit ou quoi. là, comme la banlieue est quand même complètement too much donc tout ça est dans le movie-verse, et tu ne sais pas si tout ça sert uniquement de motifs narratifs / thématiques (le mensonge tout ça) où si c'est vraiment leur vision des choses. ce qui est quand même gênant.

bon bref je m'arrête là mais personne n'ose vraiment dire du mal de lui mais moi je suis un fou donc en toutes lettres : c'est une grosse plantade.

Azi j'ai écrit quasi mot pour mot le même avis que toi.

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non non, il ne viendrait à l'idée de personne sur cette planète de t'accuser de pusillanimité, mais même toi tu n'oses pas aller au bout. j'en veux pour preuve :



c'est de la merde cette replique, d'où cette fille de 24 ans qui vit dans un camp au sri lanka en pleine guerre civile a vu 1/ des films dans l'absolu et 2/ des films de gangsters qui tirent en l'air comme ça ?
c'est 100% une replique de scénariste qui met sa note d'intention dans la bouche du personnage.

Ca reste du Audiard, donc un minimum de qualité, mais c'est étrange qu'il soit primé pour un de ses films les plus faibles.