Forum de FilmDeCulte

(Personne ne vient mettre son avis?)

Je suis du même avis que DPSR.
Je suis fan d'Audiard, j'aime tous ses films.
Et j'ai retrouvé avec plaisir son talent pour filmer (c'est vraiment ma came, ce qu'il fait), pour diriger les acteurs (tant elle qui lui sont excellents, leur présence à l'écran est électrisante), pour peaufiner les dialogues, pour capter le "vrai" des situations... Il y a de très très beaux moments. Là où le bat blesse, c'est plus dans le récit en lui-même, un brin déstrucutré, à tatons, et finalement pas très intéressant. Il manque cette transcendance, cette dimension romanesque, ce souffle qui faisait la marque de ses plus grands films. Après, j'ai toutefois apprécié la relative douceur du film - je m'attendais à beaucoup plus "dur".
Le film reste intéressant et interpellant par son actualité, par ses réflexions sur l'intégration, sur les ravages de la guerre sur un homme, sur le liens familiaux qui se serrent, sur le "vivre ensemble"...
C'est son film que j'aime le moins et je trouve que ça na pas la carrure d'une Palme, mais c'est loin d'être mauvais, faut pas déconner non plus.

4/6

6 Un Prophète
5 De Battre mon coeur s'est arrêté - Sur mes lèvres - Un héros très discret
4,5 De rouille et d'os - Regarde les hommes tomber
4 Dheepan

A noter aussi que tous ses titres de films sont très beaux - sauf celui-ci.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est vrai j'avais jamais mis mon avis.
Un peu comme tout le monde, je trouve admirable de faire un film 80% en tamoul qui traite de l'intégration de l'intérieur sans démagogie. Il y a une vraie douceur et un amour palpable dans l'amour d'Audiard pour ses personnages.
Après le problème c'est qu'il fait un deuxième film, une espèce de revenge movie brutal mal branlé, trop tardif, décrivant une banlieue française qui n'existe pas avec une espèce d'imagerie fantasmée de guerre des gangs.Alors paradoxalement je trouve la dernière partie très efficace, impressionnante du point de vue de la mise en scène, j'étais à fond je dois dire. Je trouve émouvant la manière qu'à le personnage de tout faire pour sauver sa "femme". Mais à froid le film apparaît quand même très déséquilibré.
Et puis cet épilogue si décrié, très maladroit
Comme beaucoup je pense aussi que c'est sans doute son film le plus faible.
4/6

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CroqAnimement votre

Un peu pareil sur tout ça. Audiard est génial pour planter un décor, déjà pour Un Prophète par exemple on se familiarise très vite avec la prison, le lieu, son fonctionnement, l'ambiance qui y règne etc. C'est extrêmement prenant.

Dans Dheepan dès qu'on arrive dans la cité on retrouve un peu cette sensation, et les décors ainsi que les atmosphères tendues des films d'Audiard ont quelque chose de fascinant.

Et selon moi c'était cette tension qui était intéressante, le fait de tenir ses personnages au bord de la rupture, Audiard dégage un suspense de tout ça et j'avais hâte de voir ce qu'il allait en faire



J'en ressors finalement avec une impression frustrante de "tout ça pour ça ?". Belle déception pour moi.

2-3/6

Un peu comme ta critique : tu fais monter la sauce, puis tu fous tout le climax en spoiler.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Au moins je laisse le choix de cliquer !

Je comprends pas qu'on s'étonne du fait que le film parte sur du "revenge movie" ou peu importe le genre, alors qu'Audiard a déjà fait le coup dans Sur mes lèvres ou De battre....

Pas vu Sur mes lèvres, mais dans De battre... tu as une cohérence et une continuité, dans son dernier la coupure passe pas trop bien et tu as vraiment l'impression de voir deux films qui n'ont rien avoir.

Et d'accord avec Mickey, la fin anglaise est vraiment paresseuse. J'aurais préféré qu'Audiard développe, qu''il passe au moins un quart d'heure à Londres et qu'on finisse sur un truc moins conte de fées style "il y a de l'espoir mais il faut continuer à se battre. Là on finit le film sur une note simpliste qui va à l'encontre de toute la richesse du film dans ses deux premiers tiers.

Sentiment que j'ai eu devant ces films !

J'ai pas ce souvenir dans De battre..., je trouvais que c'était bien assez amené dans le ton global du film même si ça te procure un petit effet de surprise. Dans Dheepan, on passe quand-même du film social délicat au Vigilante grossier. Et en dehors de ça, comme le souligne Mickey, l'écriture est grossière et paresseuse (même si perso j'aime bien la mise en scène de cette séquence d'action).

Bon bah tout a plus ou moins été dit même si je vous trouve un peu gentil dans les notes.

Formellement, y a pas grand chose à redire (même si je trouve qu'Audiard réussit davantage l'onirisime en dehors de l'action, cf. les vendeurs de trucs clignotant qui sortent de l'ombre ou elle qui se dénude et disparaît dans l'ombre) mais dans l'écriture, c'est vraiment mal fichu.
La première heure est pas trop mal, même si je trouve que le film n'explore pas assez le potentiel de cette "famille recomposée", au-delà de quelques scènes convenues et, dans l'ensemble, bien qu'il y ait des moments de justesse ou des moments touchants, on est un peu dans un récit d'immigrés pas follement original...

La valeur ajoutée est donc d'y mêler le film de genre mais je trouve que le scénario échoue complètement son basculement, avec, comme l'a très bien dit Art Core, "une banlieue française qui n'existe pas avec une espèce d'imagerie fantasmée de guerre des gangs". Il y a cette idée plutôt belle, quand ils regardent à travers leur fenêtre les "voyous" d'en face, que c'est "comme au cinéma", pour reprendre la phrase du personnage féminin. Et ainsi la fiction vient-elle s'inviter dans la réalité de nos héros mais l'insertion se fait si grossière et maladroite que ça amoindrit le propos "France, terre pas d'accueil".

Je peux comprendre le souci de Saint-Just concernant les enjeux du film parce que même si l'envie d'aller en Angleterre est claire et fondée, l'enjeu en soi est mal incarné. Un peu comme cette scène avec "le Colonel"...qui n'a en fin de compte aucune incidence sur le reste de l'intrigue. On va dire que c'est un élément qui pousse Dheepan à vouloir partir avec sa "femme" mais, dans la mesure où il en est déjà amoureux, était-ce nécessaire? Les scènes où il chante dans son grenier ne sont pas inintéressantes mais, comme le dit DPSR, ça arrive un peu comme ça, gratuitement, dans le cours de l'histoire. Comme quasi tout ce qui compose la deuxième heure, ça tombe un peu comme ça, arbitrairement. Il faut montrer qu'il a été détruit par la guerre? Hop on met cette scène. Il faut le pousser à partir? Hop, on créé ce personnage du Colonel. Il faut un climax? Bon bah il met une balayette un peu gratuitement à une des caillera un jour et dès lors C'EST LA GUERRE.

Bref...c'est encore plus moyen que De rouille et d'os. Et c'est peut-être le moins bon des trois films écrits par le tandem Bidegain/Debré qui sortent cette année (La Résistance de l'air, Les Cowboys).

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T'as pas l'droit de mettre LA RESISTANCE DE L'AIR devant celui-ci.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Franchement? Si. C'est même le plus réussi des trois.

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Bon, je vais essayer de défendre le film.
Déjà oublions la Palme d'or. Je dirai même que c'est une malédiction pour ce film, l'un des plus imparfaits de son auteur. Il est d'ailleurs certain (cela se disait pendant Cannes) que le film a été fini in-extremis, avec, du coup, un sentiment de voir parfois une V1 tournée et montée, surtout dans le dernier tiers du film. Cela n'excuse en rien Audiard. Comme le dit Freak, la scène avec le Colonel est par exemple totalement déconnectée du reste de la narration. Et l'épilogue en Angleterre est vraiment balancée - je me demandais, à Cannes, s'il ne manquait pas une scène avant.

Enfin bref... Les défauts, je pense, sautent aux yeux.

Mais je trouve au film énormément de qualités. La première, et c'est peut-être uniquement MON ressenti, je trouve qu'il réussit à nous faire partager la psychologie et l'intimité des personnages. Ma belle-famille est Cambodgienne, elle a débarqué en France dans des conditions difficiles et les récits que l'on m'a fait de leurs premières années en France, ressemble énormément à ce qui est dit dans le film. J'aime cet aspect là rugueux et non insistant de l'intégration. L'autre point très fort est que le film dit des choses très vrais, et aussi rarement dites sur des gens qui ne partagent pas le même système de pensée que nous - je vais reprendre l'ex de ma belle-famille. Ils ont été cambriolés il y a deux ans, c'est tout juste si mon b-p ne voulait pas prendre les armes pour se faire justice lui-même (avec beaucoup de choses non dites qui remontaient à la surface). On peut trouver que c'est une facilité scénaristique, mais ce basculement presque de l'ordre de la psychiatrie est, je trouve, bien perçu. J'aime beaucoup aussi la douceur du regard qu'il porte sur les deux persos féminins, la mère et la "fille", leur trajectoire m'a touché.

Enfin, contrairement aux Cahiers du cinéma, je trouve le film très politique. Alors bien sûr, on a parlé du fond réac, du côté BFM, mais cette banlieue-là existe et je trouve que ce regard dur et sans concession d'un espace public abandonné aux bandes est nécessaire. Je trouve ça bien que cela existe dans un film de genre, et pas uniquement dans un film social loachien vu par un public uniquement téléramesque.

Enfin, dernier point, je trouve la direction d'acteurs miraculeuse - même Rottiers -, je n'ai aucun mal à croire aux personnages, je les trouve jamais faux - les situations parfois vous paraissent énormes, ok. Mais jamais les acteurs et c'est quand même quelque chose, ça (d'ailleurs c'est un excellent directeur d'acteur en général, disons qu'il capte quelque chose de brut, toujours très fort).

5/6 et tant pis ma note vous défrise.

Elle est bien caricaturée.


Ça choque moins que le 4/6 à The Program.

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Sur The Program, le film est un élégant wikipedia, bien joué, et bien expliqué. Je trouve le perso de Landis très fort, d'ailleurs. Et les aspérités sont plus importantes que vous ne le croyez.