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MessagePosté: 25 Jan 2013, 11:37 
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C'est en effet du 2/6.


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MessagePosté: 25 Jan 2013, 13:15 
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David Swinton a écrit:
Munich était un film assez brillant dans son exercice de polar. Un film de genre bien foutu, mais qui devenait passablement maladroit quand il s'essayait à la politique. Dans le fond, le film était une grande entreprise de démonstration dédié à son slogan du style "le contre-terrorisme n'éradique pas le terrorisme, il le rend plus fort". Le point de vue est louable, mais il agace en nous donnant les réponses tout cru dans le bec.

Je ne comprends pas ce raisonnement. Un film ne devrait plus avoir de point de vue? Dès qu'un metteur en scène a quelque chose à dire, il devrait se réfréner, sous prétexte qu'exprimer son point de vue par le biais d'une oeuvre serait "une grande entreprise de démonstration dédié à son slogan" et à des "idées bien pensantes pré-mâchés"?

Citation:
Ce film est une rareté dans un cinéma américain qui tourne souvent à vide, sclérosé par la manière Nolan de réfléchir le monde.

Va falloir t'en remettre un jour, c'est ridicule là.

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 13:26 
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Film Freak a écrit:
Je ne comprends pas ce raisonnement. Un film ne devrait plus avoir de point de vue? Dès qu'un metteur en scène a quelque chose à dire, il devrait se réfréner, sous prétexte qu'exprimer son point de vue par le biais d'une oeuvre serait "une grande entreprise de démonstration dédié à son slogan" et à des "idées bien pensantes pré-mâchés"?


Mais tellement d'accord avec toi... J'en peux plus que l'on encense Bigelow pour justement son absence de point de vue et de réflexion. C'est du cinéma-journalisme sans grand intérêt à part technique sans point de vue.


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MessagePosté: 25 Jan 2013, 18:02 
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Baptiste a écrit:
Je trouve pas du tout. A hauteur d'homme? En quoi? On ne sait rien de nos différents personnages, ils n'ont aucune personnalité, aucune épaisseur (cf. ce revirement du tortionnaire qui ne soutient pas sa collègue Chastain en estimant que Ben Laden n'est pas dans la maison, revirement totalement inexplicable, en tout cas inexpliqué et pas exploité par le film qui aurait pu en profiter pour parler de rivalités ou de désabusements, si c'était sa raison).


Justement, j'ai trouvé ça absolument génial que Bigelow ne l'explique pas. À trop chercher de cause à effet, le cinéma qui se veut "réaliste" finit par être un peu ridicule. J'ai trouvé ça frais qu'elle montre des faits, et qu'elle les laisse à notre interprétation. D'ailleurs, je trouve que tu t'en sors bien. Rivalités, désabusements. C'est fort possible. Mais je ne comprends pas l'idée d'épaisseur chez des personnages. Pourquoi toujours exiger cette épaisseur. Qu'entends-on par là? Que les gestes de chaque personnage soit disséqués à la loupe? Pour moi, l'absence d'explication n'est pas nuisible à la naissance d'une émotion, d'une réflexion.

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 18:14 
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Film Freak a écrit:
Je ne comprends pas ce raisonnement. Un film ne devrait plus avoir de point de vue? Dès qu'un metteur en scène a quelque chose à dire, il devrait se réfréner, sous prétexte qu'exprimer son point de vue par le biais d'une oeuvre serait "une grande entreprise de démonstration dédié à son slogan" et à des "idées bien pensantes pré-mâchés"?


Pour moi, ça dépend d'un sujet. Si le sujet est encore frais, il faut y aller avec des pincettes selon moi. Dans le cas de Munich, le point de vue du réalisateur n'est pas tellement dérangeant. Ce qui est maladroit, c'est l'insistance avec laquelle il s'y prend pour nous faire comprendre son point de vue. Presque tous ses choix scénaristiques et de mise en scène soit dévoué à son slogan. Je dois admettre qu'il les dilue admirablement dans certaines séquences (le dialogue dans les escaliers), et qu'il pose des questions fort pertinentes. Mais je trouve qu'il en donne trop au spectateur, qu'il fait le travail à sa place.

Je ne dis pas que ça empêche la réflexion. Au contraire. Mais ça peut la court-circuiter. Dans le cas où quelqu'un ne partage pas le point de vue du réalisateur, la démonstration peut s'avérer agaçante et vaine... surtout qu'il y a une part de fiction dans le film, et que ça se présente comme un film de genre style "polar".

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 18:24 
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Karloff a écrit:

Mais tellement d'accord avec toi... J'en peux plus que l'on encense Bigelow pour justement son absence de point de vue et de réflexion. C'est du cinéma-journalisme sans grand intérêt à part technique sans point de vue.


Selon toi, c'est lâche de la part de Bigelow de renoncer à la position de gourou, et de faire confiance en l'intelligence du spectateur? En quoi?

Surtout que je ne vois pas en quoi ça empêche la réflexion.

Peut-être que le film en lui-même ne propose pas de réflexion pré-maché, et pré-digéré. Mais est-ce le propre du cinéma de digérer à notre place? Dans ce cas-ci, il n'en tient qu'à nous de la faire cette réflexion. Pour une rare fois dans le cinéma américain, je n'ai pas eu l'impression qu'un film me prenait pour un retardé. Ce qui est pas si mal.

Et puis, tu ne disais pas à propos du film qu'il épousait un point de vue pro-torture? Donc, tu y as décelé un point de vue à la base. :wink:

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 18:30 
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Oui, pour moi c'est lâche, c'est se réfugier derrière l'alibi, ce sont les faits pour faire justement passer des choses crypto-fascistes - la fin justifie les moyens.


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MessagePosté: 25 Jan 2013, 18:42 
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C'est ta manière de le comprendre.

Pourtant, le film se termine de façon assez désabusé
sur le visage complètement vide et tordue de Chastain.
Si point de vue il y à, il se retrouve dans cette scène (et disséminé ici et là, subtilement, sans entraver notre réflexion). Remplaçons "point de vue" par "regard". Je crois que le film pose un regard sur l'Amérique à travers le personnage de Chastain (obsédée par la réussite, puis par le désir de vengeance). Et il me semble que ce regard apporte un constat pas si glorieux au final. Bon, c'est mon interprétation.

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 18:44 
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Karloff a écrit:
Oui, pour moi c'est lâche, c'est se réfugier derrière l'alibi, ce sont les faits pour faire justement passer des choses crypto-fascistes - la fin justifie les moyens.


Il en aurait été de même si Bigelow avait fait passer son point de vue en premier. Ça aurait été, de la même façon, se réfugier derrière l'alibi pour faire passer un point de vue.

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 18:49 
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David Swinton a écrit:
C'est ta manière de le comprendre.

Pourtant, le film se termine de façon assez désabusé
sur le visage complètement vide et tordue de Chastain.
Si point de vue il y à, il se retrouve dans cette scène (et disséminé ici et là, subtilement, sans entraver notre réflexion). Remplaçons "point de vue" par "regard". Je crois que le film pose un regard sur l'Amérique à travers le personnage de Chastain (obsédée par la réussite, puis par le désir de vengeance). Et il me semble que ce regard apporte un constat pas si glorieux au final. Bon, c'est mon interprétation.


ça je veux bien le voir et le comprendre, mais il y a tellement d'autres points en faveur d'une certaine justification de l'action bourrine des Américains post-11 septembre que bon...


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MessagePosté: 25 Jan 2013, 19:12 
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Soit. Mais on les connaît déjà ces justifications, ou pseudos-justifications (l'attaque contre les 2 tours en est une). Je trouve justement assez inédit qu'on se concentre plutôt sur l'équipe qui a traqué Ben Laden pour mieux en observer les dérives et le caractère un peu vain de l'entreprise.

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 20:37 
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David Swinton a écrit:
Mais je ne comprends pas l'idée d'épaisseur chez des personnages. Pourquoi toujours exiger cette épaisseur. Qu'entends-on par là? Que les gestes de chaque personnage soit disséqués à la loupe?

Non, qu'ils incarnent quelque chose au-delà de leur vulgaire fonction dans le récit.

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 21:02 
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Justement, je n'ai jamais senti que les personnages du film avaient cette vulgaire fonction. Et je ne crois pas qu'il est nécessaire de donner de l'épaisseur à tout le monde. Il y a toujours des gens qu'on croise brièvement, et qui disparaissent sans trop d'explication. Le personnage du bourreau à sa raison d'être dans le récit, puisqu'il y est question de torture. Il décide d'abandonner la chose pour on ne sait quelle raison. Peut-être est-il blasé. Je me souviens d'un moment où il dit clairement s'ennuyer des choses normales. Il m'a l'air du type qui exécutait les ordres pour le job, de façon désintéressé. Pour moi, il y a suffisamment d'info. À partir de ça, c'est à nous de faire le reste.

C'est comme les soldats à la fin. Ils sont là pour exécuter le job. Bigelow les humanise comme elle le peut, les fragilise, avec le temps à sa disposition. Mais en même temps, le film tourne autour de Jessica Chastain. Il faut trouver une balance. En même temps, Bigelow ne doit pas les rendre trop attachants, puisque ce serait prendre position pour la torture. Ce genre de film est un sacré piège. Et je trouve que Kathryn s'est démerdé admirablement à trouver la balance parfaite, et le ton juste.

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MessagePosté: 25 Jan 2013, 23:26 
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Citation:
Je crois que le film pose un regard sur l'Amérique à travers le personnage de Chastain (obsédée par la réussite, puis par le désir de vengeance). Et il me semble que ce regard apporte un constat pas si glorieux au final. Bon, c'est mon interprétation.


Je trouve que cette interprétation est tirée par les cheveux.
Le visage de Chastain à la fin, il n'est pas tordu, il est juste vidé par la fatigue, soulagé après une mission de plusieurs années. Elle n'a pas (SPOILER HOMELAND) ce regard exorbité de Carrie dans Homeland qui vient résumer toute la névrose accumulée et maintenant relâchée, plongeant le personnage dans une certaine angoisse et mélancolie, comme si une crise existentielle guettait le héros maintenant que son ennemi juré est mort.


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MessagePosté: 25 Jan 2013, 23:46 
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Baptiste a écrit:
Citation:
Je crois que le film pose un regard sur l'Amérique à travers le personnage de Chastain (obsédée par la réussite, puis par le désir de vengeance). Et il me semble que ce regard apporte un constat pas si glorieux au final. Bon, c'est mon interprétation.


Je trouve que cette interprétation est tirée par les cheveux.
Le visage de Chastain à la fin, il n'est pas tordu, il est juste vidé par la fatigue, soulagé après une mission de plusieurs années. Elle n'a pas (SPOILER HOMELAND) ce regard exorbité de Carrie dans Homeland qui vient résumer toute la névrose accumulée et maintenant relâchée, plongeant le personnage dans une certaine angoisse et mélancolie, comme si une crise existentielle guettait le héros maintenant que son ennemi juré est mort.

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