Forum de FilmDeCulte

Joli texte FF.
Et Z a tout dit (vas-y vire ton monteur putain).

J'adore ce film, que j'ai encore maté le mois dernier moi aussi. L'ambiance générale, les acteurs tous à leur meilleur, la réa et le montage hyper moderne...
Et même si je le mate en VO désormais, la VF est d'anthologie, avec une vulgarité magique et des répliques cultes ("si on t'expliquait ce serait du temps perdu")

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Netflix les gars, Netflix.

J'aime beaucoup ce film: comme film d'action, c'est imparable. Mais il m'a toujours inspiré beaucoup de méfiance. La liberté ne se joue pas vraiment "contre le système" même si le film autorise cette lecture: elle se joue contre la mort, qui est le seul vrai boss. La pratique du sport extrême exprime ici une fascination pour la mort, un amour pour la prise de risque suicidaire que je trouve très suspecte et qui ne m'inspire rien qui vaille. Ses films suivants (tout particulièrement "Démineurs") expose ça encore plus clairement et montre que cette fascination pour le jeu avec la mort s'accorde très bien avec une vision politique un peu facho.

Je reconnais que j'improvise à partir de souvenirs lointains.

Oui j'ai beaucoup pensé à Démineurs et le soldat qui ne peut plus vivre loin du terrain.

Par contre, le lien avec une vision politique un peu facho m'échappe.

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C'est Latique, hein, il voit encore plus de fachisme partout que les magazines cinéma des années 70.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Vous ne vous souvenez pas des débats à la sortie de Démineurs ou de Zero Dark Thirty?

Old.

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OK. Pour moi aussi. Je suis curieux de te lire quand tu les auras revus.

Pour mon allusion au fascisme, c'est que je m'interroge sur le type d'émotions, de sentiments que les films de Bigelow mettent en avant. Cette idée que la roulette russe (ou le déminage, ou le saut sans parachute), c'est la drogue ultime, le bliss absolu, la vie dans sa plus grande intensité, eh bien quand j'entends ça, je passe mon chemin sans trop traîner.

Le saut sans parachute, je suis curieux.
Le reste, évidemment, non.
Mais je peine toujours à voir l'adrénaline procurée avec le fait de frôler la mort comme symptôme du fascisme.

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L'univers de Bigelow, c'est celui de la guerre: guerre contre l'Irak (Démineurs), guerre contre le terrorisme (Zero Dark Thirty), guerres raciales (Détroit). Je fais le lien entre l'affect dont je parle (la sensation d'ivresse provoquée par le risque de l'autodestruction) et sa fascination pour la guerre et les situations-limites qu'elle produit.

Ok je vois mieux.

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Sinon, jeune et super-canon elle a fait partie du mouvement Art & Language avec le chanteur de Red Krayola

Avec elle, une chose n'existe que lorsqu'elle est conduite à son point de rupture, son point-break-extrême-limite. Si c'est pas "mortel", y se passe rien (comme le gars de "Démineurs" qui erre comme un zombie à la maison, dans les rayons de supermarché, une fois revenu du front). Elle glisse avec une certaine logique de surfers cools qui s'éclatent en affrontant des vagues mortelles à des GIs qui s'éclatent au milieu des ruines. Même la guerre ne lui suffit pas: elle cherche le point-break de la guerre, là où elle dépasse sa limite de massacre ordinaire, pour aller chercher encore plus loin ce vertige du néant total et absolu: il lui faut, dans la guerre, les pires situations: la torture, les exécutions sommaires...

Je l'ai lu, pas le meilleur Houellebecq.
Ou alors c'était un Amélie Nothomb, je ne sais plus ...?