Forum de FilmDeCulte

Le chef d'un gang de motards s'arrête dans une petite ville de Floride.

Premier film de Kathryn Bigelow, et accessoirement quasi-premier rôle de Willem Dafoe.

Je ne savais pas du tout de quoi ça parlait et finalement c'est sympa de découvrir ce film avant THE BIKERIDERS de Jeff Nichols. Le pitch est minimaliste au possible tout comme l'exécution. Micro-budget j'imagine alors que c'est un film d'époque (et produit par A. Kitman Ho de JFK ! Avec Clayton Townsend en régisseur !).

Il ne se passe virtuellement rien, c'est juste une sorte de slow burn très très slow vers un burn pas très chaud. Ce qui intéresse Bigelow c'est clairement davantage une ambiance, une moiteur, des corps (le female gaze ici c'est essentiellement Tom of Finland quoi). En fait ça m'a fait penser à du Claire Denis.

Par contre bon délire de voir cette image qui préfigurera le look d'Arnold dans un film de son futur mari James Cameron:

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'attends la rétro Bigelow prévue pour cet été à la Cinémathèque afin de le découvrir (seul que j'ai pas vu).

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La Cinémathèque ayant visiblement choisi d'annuler ou de repousser aux calendes grecques ladite rétro, je me le suis téléchargé.

Bon c'est pas forcément un mal parce qu'en salles, j'aurais souffert.

QGJ a tout dit, jusque dans les termes que j'aurais utilisé (c'est effectivement un slow as fuck burn) et l'improbable "les grands esprits - et futurs amants - se rencontrent" de l'image de Dafoe sur sa bécane qui préfigure le Terminator de Cameron.

Le premier court métrage de Bigelow, introuvable en ligne, intitulé The Set-Up, voyait deux gars (dont Gary Busey!) se tabasser (pour de vrai) tandis qu'en off, deux profs (dont celui de Bigelow) philosophaient sur la fascination pour la violence au cinéma. Vraiment le prototype du film expérimental typiquement arty mais qui contient vraisemblablement toutes les clés du cinéma de Bigelow, notamment son attrait pour les mondes d'hommes, notamment dans leur désir de mort. A ce titre, les bikers de The Loveless annoncent déjà les vampires de Near Dark, pareillement un groupe d'êtres marginaux errants, séduisant pour certain(e)s et effrayant pour d'autres. Mais au moins, dans ce dernier, il se passe quelque chose. Ici, tu sens le film limité tant par son budget que par son envie de démonstration théorique, la simple présence de ces étrangers dans un lieu unique suffisant à créer le malaise...mais je trouve que l'ambiance n'y est pas encore et que narrativement, c'est quand même inerte, chaque séquence s'étirant inutilement.

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