Forum de FilmDeCulte

Non non... c'est surtout la preuve que les gens s'en FOUTENT du titre. Ils iront voir le nouveau James Bond comme le nouveau Batman.

Oui oui mais voilà... Enfin ce débat revient souvent lorsque les titres français sont des versions sur-explicatives et sans finesse des titres américains. Et certains (dont moi) se tuent à dire que les gens sont pas des imbéciles et que, la promo aidant, ils iront voir un film même si le titre est pas explicite. Pour preuve: le Nolan.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je vais faire court, avant d'y revenir plus longuement plus tard, parce que je suis encore en pleine digestion.

C'est une réussite totale. C'est magistral. C'est au-delà de mes espoirs les plus fous.

Et c'est 6/6.

Bon alors voilà, pour essayer de résumer mon sentiment à la sortie de cette première vision...
(SPOILERS UN PEU PARTOUT)

Grosso-modo, comme je l'ai déjà dit, le premier épisode est pour moi un petit miracle de cinéma. Faire vivre Batman dans un environnement réaliste et crédible, en fabriquant une icône comme jamais vu au cinéma et en insufflant une dimension et une émotion que je n'aurais pas pu imaginer dans ce type de film.
La suite pouvait, au MIEUX, lui être égale. Elle l'est presque.

En résumé, voilà mes relatives "déceptions" (toutes en comparaison avec le n°1 que je suradore):
- Le réalisme est encore plus poussé. Là où le premier instaure tout de même plein d'images connues mais dans une atmosphère toutefois légèrement décalée (je pense à la photo ocre par exemple), le second laisse tomber tout ça et nous balance un Gotham froid, bleu, qui n'aurait pas dépareillé d'un DIE HARD. Même le manoir laisse place à un penthouse dans une tour en plein milieu de la ville.
- De la même façon, je trouve que le film laisse un peu tomber également toute la dimension icônique du héros (même s'il le fallait un peu) pour le remettre un peu trop vite à échelle humaine. Certains plans où Bale est dans le même cadre que d'autres persos et se résume juste à un gars déguisé en chauve-souris, m'ont "génés" et m'ont rappelés les Burton là où le premier épisode me montrait le super-héros immense, dépourvu de toute taille, fantômatique.
- L'émotion, après une première vision, n'est évidemment pas aussi présente que dans le premier, là où les flashbacks avec son père/Alfred/Rachel me font vibrer comme jamais. Là, même m'a laissé presque de marbre. D'ailleurs je trouve que Gyllenhall fait la même prestation que Holmes, et ça c'est bien. Par contre elle ne la dépasse pas (oui, moi je trouve Holmes très bien dans ce film !).
- Comme dans le second opus de Burton (et ça je m'en doutais aussi), Batman passe presque au second plan au détriment des persos secondaires. Et même si ceux-ci sont admirables, moi mon perso préféré reste Batman/Bruce Wayne et sa dualité, son côté taré. Alors on est loin de la figuration qu'il avait dans "...Returns", mais une fois de plus cet aspect-là m'empêche de trouver cet épisode au niveau du premier qui y fesait la part belle. Son côté torturé semble avoir déjà disparu. Alors reste les questions sur son propre avenir, thème absolument magistral qui fait réfléchir bien au-delà de la vision du film, et ça c'est grandiose.
- Des petits défauts ici et là. Autant la narration joue une fois deplus merveilleusement bien avec ses multiples montages en parallèle, autant certains aspects de ce scénario aux 12000 thèmes sont un peu traités bizarrement et me laissent un goût de..."pourquoi tout ça ?". Genre tout le début en Chine, étrange et qui ne revêt pas plus d'importance que ça au final (même s'il contribue à cette densité appréciable), ou, surtout, le coup des portables, inutile et qui gâche un peu ce climax là où on s'en serait bien passé.
- Par ailleurs (et ça c'est vraiment encore plus personnel), je trouve que la force du premier est d'ancrer Bataman et son univers dans le réel TOUT en insufflant le genre fantastique dans sa représentation: Outre la photo, je pense par exemple aux chauve-souris et à leurs apparitions magiques mais surtout aux effets spéciaux "drogue", qui donnent aux personnages des tronches de film d'horreur. Cet aspect là m'avait achevé.
Le second opus, plus proche du polar, me convaint moins du coup car ne tente pas cette approche dans le fantastique. Je reconnaît du coup l'effort pour s'apparenter au polar limite 70's, mais j'y prend personnelement 10 fois moins mon pied et trouve l'exercice presque plus "facile". Mais c'es mon attachement au fantastique qui parle, j'en convient.



Pour ce qui est des nombreuses qualités:
- la première, le film est une des suites les plus fidèles qui soient. RIEN ne vient contredire le premier opus, le ton est EXACTEMENT le même (voire plus sérieux, plus brutal, plus froid), et c'en est extraordinaire. De même, outre , on ne pense jamais "surenchère", le film ayant tendance même à alléger certains aspects (moins de scènes d'actions dans l'ensemble).
- La densité, la longueur, ne m'ont JAMAIS apparus comme des défauts. Soyons clairs: je ne me suis pas ennuyé UNE SEULE SECONDE. Comme dans le premier, certaines scènes, certains aspects, certains détails m'ont fait tout simplement halluciner .
- Les personnages sont à nouveau travaillés comme jamais dans ce type de film. Gordon y est immense notamment, mais les nouveaux sont remarquables. Je pense surtout, évidemment, à Dent, dont j'ignorais complètement que sa construction irait jusque là. Une justesse une fois de plus mémorable tant l'évolution du personnage passe vite et bien. C'est extrêmement fort. Le personnage du Maire est aussi vachement bien pensé. Quand au Joker, même si j'ai pour l'instant quelques réserves quant à sa non-introduction assumée (et tellement raccord avec l'épilogue précédent), il est également très bon. En faire un taré-terroriste en opposition totale avec les idéaux des deux autres personnages est vraiment malin, même si du coup je trouve qu'il n'existe que dans cette facette et pas vraiment en tant que personnage. Sa composition est, évidmment, très bonne, par contre je trouve que dire "course à l'Oscar", "meilleure compo de l'année" et ce genre de conneries va un peu loin. On a un TRES BON ACTEUR jouant très bien UN TRES BON personnage, d'autres aussi bien dirigés auraient certainement faits la même chose. La mort d'un acteur ne doit pas sublimer ça non plus je trouve. Eckhard joue un rôle d'autant plus complexe dans sa dualité et son émotion, et je le trouve bien au-dessus par exemple. Enfin bref.
- La mise en scène, très très sobre, est à nouveau remarquable également et empèchera le film de "vieillir", encore plus que le premier. La scène de poursuite par exemple, même si pour l'instant je n'étais qu'en mode "comparaison", est un modèle de BRUT. Pas de synthèse, pas de plans impossibles, pas de musique. Juste du métal qui percute du métal, et ce n'en est que plus violent.
Le film, plus adulte que jamais, est d'une intelligence rare. Peut-être l'un des blockbusters les plus intelligents qui soit.


Là comme ça, c'est tout ce qui me vient. Une revision permettra sans doute d'atténuer les petits "défauts" et de mieux appréhender la bête (même le premier, qui m'avait scotché dès la première fois, s'était imposé à moi à la seconde vision).

Vivement le 13 août.
5/6 pour l'instant.

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Netflix les gars, Netflix.

Presque entièrement d'accord sur absolument tout avec le Cow-Boy!

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Wééééééééé copain !

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Netflix les gars, Netflix.

Regardez-moi ces deux faux avec leur 5/6 qui s'entrelacent !

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N'écoutez pas Film Freak

Ouais c'est grave ça aussi.

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N'est-ce pas le même lieu justement épuré de la criminalité? Ceci dit, la transition est violente, surtout qu'il n'est jamais explicité combien de temps s'écoule entre le film 1 et le 2.



ça c'est vrai. J'avoue que sur les premières scènes, ça peut choquer. Perso, ça ne me dérange pas. Il y a un côté "batman détective", qui se raccroche au Batman de trucs comme "gotham central" dans cet aspect. Mais je comprend qu'on puisse trouver ça moins vibrant que le batman icônisé de Begins. Le changement de costume y fait aussi, je pense.



Le passage se fait sans douleur, et je suis comme toi, pas de dépassement (et moi aussi, j'aime bien Holmes, du moins, je ne la stigmatise pas, elle fait son rôle). Par contre, en y repensant, je pense que Rachel est très écarté du film. Encore une fois, ça ne me dérange pas, mais on sent que Nolan s'intéresse moins au conflit amoureux qu'au conflit "justicier" entre Dent et Wayne. Du coup, même si elle n'est pas délaissée, elle n'est pas assez ancré dans le fond du film, contrairement à une MJ dans Spider-man 2.



Bon, j'ai été moi-même ému à la mort de Ledger (et ça me fait encore chier, perso), mais je trouve réellement sa performance monstrueuse.
La voix, la gestuelle, les tics du visage (la langue qui passe sur les coins de la bouche), le costume qui lui déforme le corps, le regard...
Il se passe un truc à part avec le Joker. Ce n'est pas que le travail de Ledger, c'est aussi l'écriture de Nolan, le maquillage...Mais bon, c'est aussi ce travail là sur toutes les grandes performances (Day Lewis sur There Will be Blood, il y a la performance, mais aussi toute l'écriture autour).
Et j'ai souligné le travail d'Eckart qui est excellent aussi, et qui a lui aussi beaucoup de choses à faire passer. Mais il y a moins de "création" sur lui que sur le Joker. Remate un film avec Heath Ledger, tu verras tout ce qu'il amène au personnage, c'est impressionnant, décédé ou non. D'ailleurs, les gens étaient déjà "en attente" du Joker avant le RIP, suffit de relire les réactions aux BA et aux photos...

23 000 votants, 9.7/10 sur IMDB, numéro 1 là...

Bon, ça va pas tenir longtemps, mais l'indicateur n'a jamais été si haut depuis...très très longtemps.

Entre le démarrage, l'accueil critique, le buzz, moi je commence non seulement à croire au carton monstrueux, mais à la suite, les prix et tout...

Ah ça oui des films (pas méritants en plus) qui rentrent comme ça dans le top (à la con) d'IMDb, y en a souvent, mais jamais direct à la première place.



Pareil j'y crois de plus en plus...

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Qui se foutait de ma guele quand je prévoyait le plus gros carton de l'année pour The Dark Knight? C'est qui le chef maintenant? Hein?

http://www.fandango.com//thedarkknight: ... mid=113129

On en entend pas parler en France....

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Un barbu remplace un coeur pour me plaire...

La mode des films au traitement « réaliste » commence un peu à me tomber sur le gros nerf. Comme si le seul moyen de toucher au public contemporain, de le rassurer, de le flatter dans le sens du poil, était de lui montrer du « réalisme ». Et c’est un peu agaçant quand on applique ça à un homme qui se déguise en chauve-souris. Et c’est un peu prétentieux quand tu te dis que le cinéma est en fait un mensonge 24 fois secondes.

THE DARK KNIGHT est no.1 sans le top 250 de IMDB au moment où j’écris, juste avant The Godfather. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’agace. Ça m’horripile! Ça me décolore le poil du cul, carrément. Pas que le film est mauvais. Loin de là. Le scénario est d’une puissance dramatique incroyable pour un blockbuster. Et c’est courageux d’en avoir fait un film aussi tourmenté. Heath Ledger vole le show à chacune des apparitions de son joker. Sa performance restera dans les annales. Les développements sont hyper crédibles, et les scènes d’actions sont hyper bien conçus. Mais le film comporte des défauts impardonnables pour moi. Tout d’abord Batman. Le film aurait été génial si ce n’avait pas été un film de Batman. C’est un sacré problème selon moi. Ce personnage fait tache. En fait, il s’agit d’une sacrée tache. C’est pathétique de voir à quel point Christopher Nolan ait mis tant d’effort à faire un réaliste, crédible… pour en arriver à un mec qui se costume en chauve-souris. On se croirait dans Heat par moment, sauf qu’au détour d’une scène, le spectateur tombe sur un mec au déguisement ridicule qui force sa voix d’une manière faussement viril. Non mais, c’est quoi cette voix caverneuse de gamin en mode commando? Depuis quand un personnage principal est le seul élément qui ne s’intègre pas à l’univers d’un film? C’est frustrant. Surtout que la problématique du héros est décortiquée d’une manière hyper complexe et intelligente. Préférablement, on intègre l’univers du film à son personnage principal. On transforme son environnement pour qu’il épouse sa vision, son look. Sans en faire un film surréaliste, Christopher Nolan aurait pu utiliser sa direction artistique, sa photo, comme le héros son costume. DARKMAN réussissait bien sur un mode réaliste par exemple.

Autre problème. Le film est étouffant. Il donne l’impression de n’être qu’une seule et longue inspiration. Nolan oublie de laisser son film reprendre son souffle. Pas qu’il s’agit d’une suite ininterrompue de scènes d’action. Au contraire, le film balance bien le côté réflexion et les rebondissements. Mais l’ensemble joue uniquement sur un seul registre : la violence, les ténèbres, le tourment. Même un film de Bergman est plus drôle, plus riche et varié dans le genre. THE DARK KNIGHT finit par saturer bien avant la fin. Ça devient plat et sans saveur. Si bien que les 30 dernières minutes sont insupportables tant on a eu notre dose de tourment. La musique de Hanz Zimmer et James Newton Howard n’est pas là pour aider. Elle est d’une monotonie telle que la claustrophobie s’est emparée de moi dans la salle. Il ne suffit pas de proposer des questionnements existentiels pour faire un bon film (chose qui pue la mode post-Spiderman), il s’agit plutôt de bien doser chaque élément. Décidément, Christopher Nolan n’a pas la subtilité d’un parfumeur. Et c’est nul d’utiliser Batman pour se la jouer spirituel, alors que le spectateur s’attend à se faire un peu de fun, juste un peu. C’est presque malhonnête de déguiser un film de super héros de la sorte. Nolan aurait pu écrire un scénario complètement original au lieu d’utiliser Batman. Voilà, c’est mon avis.

Mais bon dieu que Heath Ledger est étonnant. Dommage qu’il ne soit plus là pour un spin-off. Le film, c’est lui. Il a su s’imbriquer parfaitement dans l’univers. Il le nourrissait, et inversement. Dommage qu’il n’y ait pas eu de personnage suffisamment fort pour le contrebalancer totalement. Le chaos l’emporte sur tout décidément.

3/6