JulienLepers a écrit:
*l'origin story de sa réplique historique avec Florence Pugh à oilp, j'avoue que ça me fait une sorte de fussoir moi aussi.
C'est pas terrible, mais avec le recul c'est pas non plus inintéressant. Je vais spoiler un peu, attention.
Oppenheimer avait visiblement peu d'expériences avec les femmes. Ce qui est d'ailleurs la seule explication possible pour qu'il se trouve attiré, et ce de manière répétée et jusqu'à l'adultère, par une femme complètement instable émotionellement, déséquilibrée, mal dans sa peau mais qui démonte tout au lit et l'obsède encore sexuellement des années après sa mort. Bref, un cas d'école de femme toxique face à un grand puceau : Oppenheimer ne questionne jamais ce comportement erratique bourré de
red flags, il se contente de se le manger crescendo et en redemande ; ne voit pas venir, alors que ça fait partie intégrante du tableau chez ce genre de personnalités, le risque suicidiaire (
bien que bien que : on voit un gant noir lui pousser la tête sous l'eau quand elle se noie, et c'est chelou, c'est vraiment chelou, sans doute ce qu'il ya de plus chelou dans le film). Après la nouvelle de sa mort, il court se cacher dans un coin pour chouiner, et c'est sa femme qui le secoue en mode "
porte des couilles, c'est pas le moment là."
Tout ça, c'est déjà l'histoire d'Oppenheimer et de la bombe. Par la suite tous les
red flags sont à nouveau là, Oppenheimer les questionne certes un peu plus (et encore, heureusement que Matt Damon lui donne tous les tenants et aboutissants de la rencontre avec le personnage incarné par Casey Affleck), mais le résultat est le même :
boom >>> "yeah !!!" >>> "ah mais c'est chaud en fait" >>> effondrement et incompréhension une fois que c'est trop tard, entourage qui soit à tout compris, soit s'en fout, soit les deux à la fois, et sa femme en mode "
porte tes couilles."
Les deux occurences de la fameuse citation apparaissent à chaque fois dans un moment d'accomplissement jouissif matiné de fascination morbide, face d'abord à une femme qui est une bombe à retardement et qu'il pénètre, puis face à l'explosion destinée à anéantir d'autres êtres humains. Et la prise de conscience que tout ça est dangereux et ne peut que mal finir arrive bien trop tardivement, alors que les éléments de compréhension étaient tous à disposition.
Le personnage incarné par Pugh gagnerait ainsi plus à endosser le rôle de métaphore pour la bombe que le pot de fleurs.