hal5 a écrit:
[SPOILERS]
Je crois que je ne suis jamais sorti d'une salle aussi dépité. Dé-pi-té. C'est donc ça Indiana Jones 4. Bordel. J'en ai la gorge serrée. Cela dit, à la fin de la séquence d'intro, sympathique au demeurant mais loin d'être "mémorable", j'ai senti qu'il se passait quelque chose de bizarre, quelque chose que je n'avais pas prévu : devant cette intrigue à la traine, construite sur de précaires postulats mystiques, je me suis surpris à me retrouver conscient de ma propre posture de spectateur plutôt que d'être plongé corps et âme dans l'histoire. Problème : il n'y a pas de magie dans cet épisode. Pas d'émotion. Pas de spontanéité. Tout semble imbriqué un peu maladroitement pour bâtir un scénario prétexte dont l'indigence est un véritable camouflet pour le fan que je suis. Un des rares moments où j'ai vibré, c'est quand Indy regarde la photo de son père sur le bureau. A part ça, ce n'est qu'une succession de clins d'oeil aux précédents épisodes entremêles dans une alternance jeux de piste/scènes de poursuite beaucoup trop binaire.
Même dans l'action, tout est déjà vu, déjà "vécu" si je puis dire. Le gros morceau d'action dans la jungle est loin d'être convainquant je trouve. Déjà d'un point de vue technique (certains CGI sont mal intégrés, un comble pour ILM), mais aussi parce que cette course-poursuite est désincarnée, parfois ridicule (Shia LaBeouf en Tarzan, qui m'a rappelé, dans le même ordre d'idées incongrues, les cascades de la jeune fille dans Le Monde Perdu). Elle tombe comme un cheveu sur la soupe, donnant cette impression toujours désagréable de remplir un vide. J'avais parfois l'impression malheureuse d'être devant un cross-over de Allan Quatermain et de Benjamin Gates, tant le film me paraissait creux. Le gros bémol revenant aux relations entre les personnages, qui m'ont laissé totalement de marbre (et putain j'ai l'estomac encore serré rien que d'écrire ça). Marion Ravenwood a beau être de retour, jamais on ne retrouve cette alchimie relationnelle qu'elle avait avec Indy dans le 1er film. La scène où ils s'enfoncent dans le sable, l'occasion de faire LA révélation, ça m'a paru tellement écrit, tellement artificiel. Je ne ressentais jamais rien pour les personnages, et a fortiori rien du tout pour le personnage de Marion, qui donne l'impression d'être une pièce rapportée à un ensemble déjà fort décousu. Shia LaBeouf, quant à lui, est assez transparent et n'apporte guère à la chair émotionnelle de l'ensemble.
Aussi le film est super mal rythmé. C'est la 1ère fois que j'arrive à m'ennuyer devant un Indiana Jones. Le scénario est vraiment faible et jamais il ne parvient à recréer l'atmosphère d'antan, jamais il ne s'érige au niveau du noble classicisme de la trilogie. Au contraire, on ressent régulièrement le fait que tout ça ne vient pas d'un élan naturel. Alors bien sûr, c'est brillamment mis en scène, mais ça, ce n'est pas une surprise. Seulement, si la technique est importante, elle ne fait pas tout. Jusqu'à la fin de la séquence avec les fourmis, j'étais sur un 4/6. Un 4 déjà bien gentil au vue de tous les défauts que je viens d'exposer, mais disons que c'était un 4 de vendu, de fan, de gosse. Et puis vint la dernière partie. En gros, les 20 dernières minutes constituent un foutage de gueule tellement énorme que je n'osais pas y croire, je me disais intérieurement "non, ce n'est pas possible, Faites que ça ne se termine pas comme ça". Et puis si. C'est la fin la plus bâclée, la plus pauvre, la moins émouvante que j'ai vu depuis longtemps dans un blockbuster de cette envergure là. Ce parti-pris de sacrifier cette conclusion sur l'autel du tout numérique est un choix que je trouve pour ma part impardonnable. Mais si au moins, tout ceci avait un sens... Là, c'est juste nawak sur toute la ligne, un café et l'addition. J'étais juste effondré sur mon siège. Je repensais à la fin culte du 3ème, la relation avec son père, le calice, et tout et tout. Des images qui marquent à jamais. Dans cette nouvelle suite, tout est balancé, lissé et esquinté par un final imbuvable et idiot. Même les "méchants russes" sont tièdes. Après les impressionnants chefs nazis, comment peut-on adhérer à des caricatures de communistes sans aucune épaisseur ?
Je m'arrête là parce que j'en ai marre. Marre de dire du mal d'un film que j'attendais comme un fou depuis la confirmation du projet et que j'allais voir avec un 6/6 quasiment tatoué sur le front. Marre de m'apercevoir que les 3/4 des images du film se sont déjà évaporées dans mon esprit tant elles font pâles figures face au poids mythologique et artistique des autres films. Marre de constater que ce 4ème volet n'est pas le fruit d'un véritable désir créatif, mais d'une démarche commerciale trop visible. L'impression que Spielberg a fait ce film juste pour nous faire plaisir, et non pas parce que lui en avait vraiment envie. Je me demande dans un coin de ma tête ce que valait le script qu'avait écrit Darabont et qui a été rejeté par Lucas.
Bref...
Cela n'a plus grande importance à présent car le film est là, et il m'a déçu comme jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse me décevoir. 2-3/6
aussi déçu que toi voir plus 1-2/6.....
Je crois que spielberg ne m'a jamais autant déçu et c'est un fan absolu de spielberg qui parle (le 3eme prénom de mon fils est steven...demain je file à l'etat civil).
Le scénar est honteux (impression permanente d'un collage de scenes difficilement reliées) et l'artefact
et ses ET est inintéressant au possible(aucun charme, aucun mystere et mythologie en bois -- surtout après l'artefact ultime que constitue le saint graal). Comme toi je m'interroge sur la qualité du script de darabont tant celui là est mauvais.(merci george)
Le film bénéficie aussi de la pire scéne d'intro de tous les indy.
Les persos quant à eux sont creux :
Karen allen/Marion et son sourire constant de joker qui n'arrive tellement pas à retrouver ce qui faisait le sel du perso, les persos de john hurt et du pote d'indy sous exploités (à la limite de l'inutile), la méchante russe dramatiquement ridicule et la palme au fils d'indy (ahh ses acrobaties tarzanesques comment écrire et filmer un truc aussi nul) Et je ne parle pas de leur différents liens entre eux qui sont expédiés et traités par dessu la jambe.
Et le pire c'est que même dans l'action Spielberg me décoit alors que même dans un Monde perdu (pas son meilleur), les scènes d'action sont aux petits oignons. Ici on a droit a une course dans un hangar moyenne, une poursuite en moto sans inventivité, à une poursuite dans la jungle bordélique à souhait et un long final plombé par l'exces et le mauvais gout.
Heureusement qu'on nous fait des clins d'oeil d'une finesse extreme de temps en temps sur la série TV et sur les films précédents tout cela parsemé d'un humour calibré pour qu'on sache bien qu'on est devant Indy.
Toute la derniere partie est horrible mais la scène finale......rien que pour ça la saga aurait du se terminer sur l'image fabuleuse d'indy & co s'en allant vers le soleil couchant.
Je suis comme toi DE-GOU-TE et malheureusement pour moi même un tropicana pur premium n'y fera rien. SPIELBERG M'A TUER