Lohmann a écrit:
Müller a écrit:
Pareil concernant les cartels au Mexique, qu'il les fasse tous exploser avec des drones.
Tu pourras tuer autant de membres de cartel que tu veux, tant que tu n’auras pas réglé le problème en amont, tu trouveras toujours des prétendants pour les remplacer. Et le vivier est inépuisable.
Ah ça c'est sûr, tant qu'il y aura de la demande il y aura de la production. Les consommateurs de drogue, dans leur problématique individuelle, c'est une affaire de santé publique... cela dit on vit dans un pays dans lequel l'offre de soins en la matière est particulièrement bien développée et accessible sans que ça n'arrange ni n'endigue quoi que ce soit, donc il y a pas mal de questions à soulever là-dessus aussi. L'approche sanitaire et sociale, présentée comme sacro-sainte, a amplement montré ses limites.
Les cartels quant à eux ont atteint un niveau de violence, de pouvoir et d'organisation possibles uniquement par l'absence totale d'investissement des pouvoirs publics locaux. Il n'y a que dans des pays fantoches ou semi-fantoches que le crime organisé, ou les terroristes (parce que c'est globalement la même chose) peuvent dans de telles proportions faire régner leur loi de cette manière, en créant des institutions, parasitaires et invasives, en parallèle, ou plutôt en négatif, des institutions officielles, sans avoir à se cacher. Leur faire subir la menace de représailles militaires n'a pas pour but de tarir l'arrivée des produits (même si ça aura forcément un impact positif), mais de régler le problème de leur toute-puissance, réduir significativement leur marge de manoeuvre, et endiguer leur impunité dans l'ultra-violence. Autrement dit, les repousser le plus possible en marge de la société et rendre leurs actions beaucoup plus dangereuses pour leur sécurité. La base, en fait. Le lumpenprolétariat ne peut pas ne pas exister, mais il peut et doit bénéficier de la marge de manoeuvre la plus limitée et contraignante possible, il en va du bien-être de l'ensemble de la société.
Quand les membres de cartels s'entretuent entre eux oui, il y en a toujours 1 de perdu et 10 de retrouvés dans une sorte d'autorégulation symétrique. Si une armée normale, autrement dit pas locale, sous-entraînée, sous-équipée, largement corrompue et aussi démissionnaire que les autres institutions, intervient et traite les membres des cartels comme des combattants ennemis, il n'y a plus aucune symétrie.