TiQ a écrit:
La trilogie n'est pas encore terminée, mais elle a déjà réussi.
Denver a vu son enceinte sublimée par un acte d'art figuratif sanglant, qui par le prisme des médias, trouve un écho mondialisé.
Enfin un sociopathe qui affiche la couleur, plutôt que de sa cacher derrière des prétextes idéalisés. D'ailleurs il n'y a jamais de prétexte ou de mobile, il s'agit d'un rite effectué avec brio, d'une chasse dionysiaque qui découle d'une longue tradition inconsciente. Ce qu'on est en droit d'attendre de la part de films d'action, c'est bien ça: des attentats, fusillades et meurtres en série. C'est une attente différente de celles du cinéma, mais elles n'en restent pas moins concrètes.
Si Nolan a pu, même de manière infime, inspirer ou susciter des pulsions violentes chez des âmes obscures, il convient alors de le féliciter pour l’énergie rédemptrice qui s'est dégagée des événements de Denver.
Columbine, Fort alamo, Hiroshima, quel dommage de voir ces lieux honnis par les vociférations d’esprits prudes. Il est regrettable d'écouter les jérémiades des ces mecs, qui refusent ne serait-ce qu'imaginer qu'il s'agit là d'une sublimation de leurs désirs enfouis. Ces objets de crimes fascinent, génèrent de l'envie et deviennent peu à peu symboliques dans un monde matérialisé par la domination.
Les distributeurs et communicants on très bien réagis en annulant l'avant première au Rex, annonçant ainsi officiellement le lien de cause à effet. Pour le reste, il ne s'agit pas de renoncer à son humanité, mais simplement de comprendre le fonctionnement de choses simples. Verhoeven l'a bien compris en jouant avec les étiquettes, une contrainte face à la menace du milieu. J'ai hâte d'en apprendre d'avantage sur la personnalité du tueur, mais je chercherai dans ce 3e volet les ultimes traces du tribut utilisé par le réalisateur, et réemployé par le spectateur.
Finalement, je pense bien aller au cinéma.
Dommage que tu fasses pas partie des victimes d'Aurora.