Il y a des scènes très belles dans ce film (la séquence d'intro, globalement toutes celles avec Bane dans les égouts et en action en fait...), et son lot de plans qui impriment la rétine (les explosions à travers tout Gotham, la charge des flics contre les "révolutionnaires"...). D'autres aussi sont absolument ratés d'ailleurs
. Tom Hardy est excellent et charismatique, un vrai seigneur de guerre dégénéré. Il tiens la dragée avec Ledger, et
.
Après c'est toujours le même problème avec Nolan et son cinéma, ce qui lui serait le plus insupportable au fond peut-être c'est qu'on soupçonne ses film de ne pas avoir de sens, ou même de contre-sens : tout doit être affiché même dans la moindre ambiguïté, dans l'idéal tout flottement doit forcément aboutir à une idée, même fausse et retournée comme un gant quelques plans plus tard. Tunnels dialogués et montage vont ainsi de pairs, main dans la main... Il y a aussi un espèce de croisement un peu facile entre nihilisme et pathos, tout est incertain et réversible, y compris toute idée politique, mais on joue sur l'émotion et le mythologique à fond pour emporter le spectateur en employant tous les moyens possibles et artificiels du cinéma s'il le faut. Moyen de viser le beurre et l'argent du beurre ? (le cul de crémière?). Ou cinéma un peu blessé qui a peut-être pour défaut d'investir des superproduction mais dont je doute qu'il n'apporte quelque chose au delà d'un réflexivité un peu épaisse sur plusieurs genres, valorisant aussi une esthétique très fermée.
Reste que le scénario (ou le montage final) ici n'est pas aussi verrouillé et "efficace" que dans le précédent, le surgissement de quelques scènes un peu anarchiques sont aussi intéressantes
. Anne Hathaway est crispante comme d'habitude, mais sa Catwoman qui ne sert pas à grand chose et véhicule des éléments moins définis que les autres personnages finit par être un peu attachante, un élément de semi-inutilité dans le cinéma de Christopher Nolan c'est une respiration très précieuse.