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MessagePosté: 31 Oct 2005, 01:48 
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Rattrapage d'un Spielberg jamais vu, assez rarement cité par ailleurs.
Pourtant, il aurait dû être dans tous les papiers sur la Guerre des Mondes, vu l'étonnante proximité entre la première partie du film de 87 et de celui de 05. Tout ce qui concerne les mouvements de foule, le traitement de la peur comme folie grégaire, le chacun pour soi, la maison familiale comme refuge, la séparation filmée en gros plan sur des mains qui se lâchent, la menace filmée sous un point de vue humain et unique... On a là une belle demi-heure, très prenante, et étonnamment proche de ce que sera le premier acte de la Guerre des Mondes.

La suite, par contre, me plaît beaucoup moins. Autant la déliquescence du gosse de riche, dépouillé progressivement de tous ses biens et forcé de se trouver d'autres qualités valables, justifiant son existence, est un thème audacieux, et plutôt bien traité dans un premier temps, malgré une schématisation un peu trop forcée. Autant le troisième acte, à partir du moment où on a mis un pied dans le camp, est à mes yeux détestable. On a d'abord cette ouverture super-joyeuse, sur une musique guillerette, espiègle... Non pas que je sois choqué ("bouh, c'est un camp, c'est la guerre, faut pas rire avec ça"... non, c'est pas ça), c'est juste que je trouve la chose maladroite, mal amenée, limite ridicule.

Et puis, plus l'histoire avance, moins elle devient accrocheuse. Bizarrement, dès qu'on a mis un pied dans le camp, on devine à peu près tout ce qui va se produire, chose pas du tout évidente dans la première moitié du film, parce que tout se charge de symbolisme hyper-appuyé et de logique "hollywoodienne" cousue de fil blanc. Le coup de l'avion qui part dans le camp ennemi, l'erreur des prisonniers shootant le môme (passage ultra-moralisateur, visible à des kilomètres et méchamment plombant), les retrouvailles parentales supra-prévisibles, etc. Sans parler du bombardement du camp, monument de nationalisme primaire...

Vraiment dommage cette deuxième partie grotesque. Le début (qui reste surprenant, surtout lorsqu'on fait le rapprochement avec la première partie de WoW) annonçait tellement mieux!

2-3/6

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MessagePosté: 31 Oct 2005, 01:55 
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Rattrapage d'un Spielberg jamais vu, et très rarement cité par ailleurs.
Pourtant, il aurait dû être dans tous les papiers sur WoW, tant la proximité entre leurs premières parties est évidente. Tout ce qui concerne la peur traitée comme folie grégaire, les mouvements de foule, la maison familiale comme ultime refuge, la guerre filmée d'un point de vue unique et humain, la séparation entre les êtres en gros plan de mains... Tout ça figure déjà dans le 1er acte de EotS. Vient ensuite un deuxième acte déjà plus discutable, où
le môme se fait dépouiller de tous ses biens pour devenir valeur marchande
, thème fort et audacieux, mais au traitement un brin trop schématique.

Mais le vrai os, c'est la dernière partie,
dans le camp, depuis une ouverture ridiculement guillerette, petite musique joyeuse à l'appui, jusqu'à un happy end cousu de fil blanc et bien trop pompeux et moralisateur. Du moment où l'on met un pied dans le camp, tout devient soudainement prévisible, académique, sans émotion. Sans parler du passage du bombardement, d'un nationalisme primaire assez embarrassant. Et John Malkovitch est à gifler.


Voilou, le film est bien trop long (2h34) et tout ça est fort dommage, car la 1ère partie annonçait tellement mieux... Sincèrement déçu.

2/6

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MessagePosté: 31 Oct 2005, 11:08 
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Antichrist
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L'un de mes Spielberg préféré... sinon on n'a pas dû voir le même film (inspiré d'un roman quasi-autobiographique de Ballard d'ailleurs)... quel happy-end ?

son copain japonais meurt sous ses yeux, il est abandonné par son père d'adoption... alors bien sûr à la fin ses parents le retrouvent même bon...


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MessagePosté: 31 Oct 2005, 11:19 
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bof, la mort du japonais est grosse comme une maison, moralisatrice, et vite oubliée.
je parle effectivement du retour au bercail.

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MessagePosté: 31 Oct 2005, 13:35 
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Oui, ya une happy end, mais je vois pas en quoi ca gene, ca aurait été mieux d'étriper le petit Bale ? de plus, la facon dont cette fin est filmée m'a beaucoup touché. Ses parents sont heureux de le revoir, mais lui, il a changé. Il est inexpressif. Il a grandi, il a perdu son enfance.

le bombardement du camp, si c'est bien celui que je pense (Bale en haut d'une tour, avec les P-51 qui explosent tout en fond ?), est enorme. C'est pas du nationalisme, c'est un gosse qui regarde ca.

C'est vrai que c'est très similaire à war of the worlds. Je pense aussi à l'explosion de la bombe atomique : Ce n'est que plus tard dans le film que le gosse decouvre ce que c'etait vraiment, un peu comme le crash de l'avion de ligne sur la maison.


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MessagePosté: 31 Oct 2005, 13:49 
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deudtens a écrit:
Je pense aussi à l'explosion de la bombe atomique : Ce n'est que plus tard dans le film que le gosse decouvre ce que c'etait vraiment, un peu comme le crash de l'avion de ligne sur la maison.


ouaip, c'est une vrai belle idée, mais encore une fois traitée, je trouve, de manière trop "évidente", trop... je sais pas... trop, quoi.

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MessagePosté: 11 Nov 2013, 01:10 
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Revu dans sa magnifique copie Blu-ray ce soir ce film qui restera sans doute comme le plus sous-estimé de son auteur.

Je continue de trouver incroyable le nombre de thèmes brassés dans ce film.

Déjà, c'est fou comme ça préfigure sur bien des points plusieurs Spielberg à venir : La Liste de Schindler pour la façon dont le cinéaste parvient à filmer le quotidien de l'horreur, et donc toute la complexité de cette nouvelle "normalité", dans la misère comme dans le comique, et le pragmatisme qui caractérise la guerre ; A.I. pour ce conte sur la perte de l'innocence d'un gamin, rendu orphelin et balloté au gré de son aventure, en proie à de nombreux modèles adultes pas forcément recommandables, et plus superficiellement La Guerre des mondes, pour de nombreux motifs (les cadavres dans l'eau, l'armée qui ignore le gamin dans la rue, le gamin léthargique sur la fin, etc.).

Schindler abandonnera tout ce que l'on peut vulgairement qualifier de "spielbergien" dans l'esthétique du film, à savoir ce regard d'enfant sur les événements (avec tout ce que ça implique de photo qui dessine des halos autour des acteurs ou de ralentis sur des avions). En passant, il est intéressant de voir la fascination de Jim pour ces machines quand on sait qu'Empire du Soleil est une adaptation du roman semi-autobiographique de J.G. Ballard, l'auteur de…Crash. Cette information ne fait que renforcer le sous-texte de ce fétichisme du gamin pour des engins de guerre, des machines de mort.

Le protagoniste, interprété par Christian Bale dans peut-être sa plus épatante performance, est assez passionnant à regarder dans son parcours, cette quête identitaire d'un enfant qui, avant même d'être séparé de ses parents, ne sait pas vraiment dans quel camp il se trouve. Britannique qui n'a jamais été en Angleterre, pris dans une guerre "qui n'est pas la nôtre" selon son père, prêt à se rendre aux japonais, gouverné par deux figures paternelles, mais surtout l'une, et pas l'anglaise, qui substitue au diminutif anglais Jaime sa version américaine Jim, et lui apprend comment survivre (là où le bon docteur british lui apprend…le latin).

Un gamin qui s'interroge sur Dieu avant de se déclarer athée et qui croit voir finalement la lumière divine avant d'apprendre qu'il s'agissait de la bombe atomique. "La perte de l'innocence pour le monde entier" dixit Spielberg qui la met en parallèle avec celle de ce jeune garçon, "l'opposé de Peter Pan, un garçon qui a grandi trop vite".
Et Spielberg a raison d'adopter le prisme de l'enfant, conférant au film tout son merveilleux (la séquence "P-51, Cadillac of the Sky" c'est GRAND).

Un film magique, d'une densité sourde mais non négligeable.

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MessagePosté: 11 Nov 2013, 02:10 
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Faut que j'le revoie.


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MessagePosté: 11 Nov 2013, 09:35 
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MessagePosté: 14 Jan 2019, 18:32 
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Dernière édition par Erik Vonk le 14 Jan 2019, 21:11, édité 1 fois.

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MessagePosté: 14 Jan 2019, 21:09 
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Zad a écrit:
l'erreur des prisonniers shootant le môme (passage ultra-moralisateur, visible à des kilomètres et méchamment plombant)


14 ans après... en quoi est-ce moralisateur? Il me semble qu'au contraire, c'est un moment d'introspection incroyable dans la carrière de Spielberg. Là ou auparavant son cinéma célébrait l'enfance et le jeu, ici il nous montre que le jeu à ses limites et peut mener à l'insensibilité. Par contraste entre réalité et imaginaire, et en nous le montrant par la masculinité toxique et primaire des jeux de guerre, cette scène est au contraire un constat douloureux. Mais la force du film est de rester ambiguë, car c'est aussi à travers le jeu que Jamie survit. Pas sans honte toutefois.

By the way, je cherche et re-cherche ce morceau au piano joué par la vieille dame dans le Stade de Nantao. Ce motif répété et obsessif. Non, ce n'est pas le même morceau de Chopin que joue la mère au début du film. Si quelqu'un sait, je le remercie d'avance

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