C'est vrai de Fargo (quoique j'interprète le personnage de Frances McDormand comme une sorte d'ange de la vengeance ou de Sainte assez désincarné, sans relation forte hors de son travail-sacerdoce...et peut-être surnaturelle il ya cette scène violente où elle remballe violemment son copain de fac, comme s'il était encore plus hors-monde que le meurtrier...on ne peut âs non plus dire que le film soit très sympa pour Mme Lundegaard,), mais A Serious Man , the Big Lebowski, No Country for Old Men, Barton Fink ou the Hudsucker Proxy (où une bonne actrice comme Jennifer Jason Leigh joue les utilités) ne sont aps vraiment des films de femmes. Maintenant c'est vrai que je n'ai pas vu "Intolerable Cruelty".
Inscription: 18 Aoû 2005, 23:40 Messages: 19478 Localisation: Rebirth Island
SPOILERS
Revu. Je retire ce que j'ai dit que la seconde partie : à la revoyure je l'ai trouvée jouissive. C'est un segment un peu bâtard : ça va à la fois très vite et doucement, on avance à l'aveugle, on y va au bluff. La première fois, j'avais constamment un léger temps de retard sur les persos, le temps de comprendre qui est qui, ingurgiter tous les noms, cerner les motivations. Bref, je suis teubé. À la seconde vision, on n'a plus le faux suspense de savoir si il va y arriver, on sait qu'on ne comprendra jamais quel est le rôle de telle personne, et on peut se concentrer sur comment il le fait. Voir le mec de la RDA défendre son bifteck en sachant qu'il se prendra un vent au final, c'est beau. La jovialité de façade des échanges avec le mec du KGB, c'est délicieux.
Heu... en fait c'est plutôt les Allemands de l'Est qui exploitent bien la situation et réussissent à quelque peu entuber les Russes (qui finalement libèrent Powers pour rien). A l'époque d'Adenauer l'Allemagne de l'Ouest rompait les liens diplomatiques avec tout pays (sauf l'URSS) qui franchissait le cap de la reconnaissance de la RDA, or si les Américains acceptent Pryor, l'étudiant, c'est une reconnaissance de fait, pour laquelle ils n'ont même pas eu besoin de l'URSS. Ils se font bien griller. Le mec louche à la Volvo blanche est le maître espion qui manœuvre tout le monde.
L'avis de deudtens, qui mentionnait Tinker, Tailor, Soldier, Spy et Lincoln m'a un peu chauffé, je n'apprécie pas les deux films. Bon je suis (beaucoup) moins enthousiaste que lui ou Gontrand ; je trouve le film assez creux et faisant preuve d'une naïveté presque confondante sur le fonctionnement de la justice, qui plus est américaine, dans un cas pareil (ce qui provoque les envolées lyriques de FF). Je n'ai rien contre l'idéalisme et Gontrand résume bien le propos, inattaquable, du film, mais il y a un côté ravi de la crèche là qui fait rigoler. On passe du risque d'une condamnation à mort à une peine de deux ans suivie d'une libération. Est-ce vraiment cette histoire qui témoigne de ce qui dysfonctionne ou non en Amérique à l'époque ? Sur le principe je suis assez client du film d’espionnage, mais il est rarement réussi (deux réussites me viennent à l’esprit The Spy Who Came In From the Cold, où l’on retrouve ces scènes d’échange à Berlin, ou plus récemment le méconnu Breach). Balisé et sentencieux, comme cette scène devant la Cour Suprême sur une musique sentimentale, ça commence comme un semi courtroom drama, dévitalisé af. Tient-on là une forme de classicisme qui n’en fait pas des tonnes ? Même pas. Il est de coutume de vanter les talents de metteur en scène de Spielberg, , mais je veux bien qu’on m’explique ce qu’elle a de remarquable, à part une forme de fluidité, des mouvements par-ci, par-là qui n’ont rien de particulièrement épatants mais permet de la distinguer peut-être du tout venant (la scène du métro est pas mal également). Par ailleurs, je suis pas client de la lumière de Kamiński, qui a un côté gimmick finalement, ni des set pieces façon jeux vidéos, avec des NPA qui s’activent à donner à la scène un aspect réaliste, et qui font que Brooklyn au printemps (?) ressemble à Berlin en hiver (de manière commode pour la scène du métro aussi). Le film connaît un coup de boost quand il se translate à Berlin mais les enjeux sont réglés avec tellement de facilité que je ne regrette pas d'avoir enclenché la vitesse supérieure à ce moment (mis le film en vitesse x2 un peu après une heure. Il y a côté lisse, d'ailleurs on est un peu surpris de voir, si l'on avait oublié, les noms des frères Coen au générique. C'est si lisse et si dépourvu et dépourvu de tension que quand l’espion russe fait son monologue, en guise de compliment à l'avocat, on se dit, ok, l’avocat a bien fait son boulot mais en même temps est-ce qu’il a vraiment mérité cette analogie avec un type qui se fait battre à mort et qui se relève. Soyons sérieux, Il y a une forme de fossé entre la sobriété de ce qui nous a été montré et cette scène. Et pour qui se soucie d'exactitude historique, à quoi fait référence cette scène ? "Partisan border guards" "I was about the age of your son." La famille de Rudolf Abel est retournée en URSS quand il avait 18 ans, en 1921. C'est n'importe quoi, ce niveau de manipulation. Ou alors l'espion manipulerait-il son avocat à ce moment là ? Il y a un truc un peu bizarre autour de la femme et de la fille de l'espion russe, qui n'est pas exploré. La manière dont le film lie son destin avec celui du pilote américain est un peu maladroite. Le film fonce toutes portes ouvertes vers sa conclusion. Un truc marrant sur cette époque et cette histoire, vraie, c'est qu'on se demande quelles précieuses informations un espion pareil pouvaient procurer à son pays ou quelle utilité véritable il pouvait revêtir.
Citation:
Je trouve que ça tranche trop avec justement l'idée que c'est un "petit" avocat lambda qui a réussi à faire libérer deux otages en pleine guerre froide.)
Le mec a participé au procès de Nuremberg et semble être présenté comme une pointure dans son domaine, même si je vois ce que tu veux dire.
deudtens a écrit:
À la seconde vision, on n'a plus le faux suspense de savoir si il va y arriver, on sait qu'on ne comprendra jamais quel est le rôle de telle personne, et on peut se concentrer sur comment il le fait. Voir le mec de la RDA défendre son bifteck en sachant qu'il se prendra un vent au final, c'est beau. La jovialité de façade des échanges avec le mec du KGB, c'est délicieux.
Du coup, 6/6.
Suspense qui n'existerait pour qui connaîtrait l'épisode historique d'ailleurs (ce qui n'était pas mon cas). C'est peut-être pourquoi finalement le film est faible au niveau du suspense, même s'il en rajoute par rapport à l'histoire vraie (cf l'interview de Pryor qui suit) :
In the film, Donovan’s negotiations continue until the moment of your release. Is that true?
No, that was the biggest error. I had been prepared for my release about two days before it occurred. But because the East Germans weren’t happy about releasing me, they played a little trick. When my lawyer drove me to Checkpoint Charlie, they had us sit there for half an hour. The East Germans deliberately delayed the exchange of Powers and Abel, who were not supposed to be exchanged until after I was released. So I sat there until they finally escorted me to the border. It didn’t happen like it did in the movie at all.
How did you know your release was imminent?
About two days before, they started doing special things for me. On the last night in jail, my interrogator came to my cell in the evening and sat there the entire night — so I wouldn’t commit suicide. God knows what was going through their minds. But I slept soundly.
Were there other important inaccuracies in the film?
The portrayal of Wolfgang Vogel, my East German lawyer who was negotiating the communist side, was unfair. They made him out to be a total apparatchik, and one of the villains. He wasn’t. He was a quiet, well-spoken man. The movie made it out to be a political thing, him trying to get the U.S. to publicly recognize the East German government. But it was more a waiting game the East Germans played to show the Russians they had the upper hand. Vogel was actually a very nice guy, whom I later visited several times.
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