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MessagePosté: 01 Aoû 2023, 22:51 
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Walt a écrit:
Soit une actrice française de plus dans cette saga, après Emmanuelle Béart (MI 1) & Léa Seydoux (MI 4).


Et Alix Bénézech dans le 6 :D

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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MessagePosté: 07 Aoû 2023, 09:09 
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Bien aimé, pas vu le temps passer malgré la durée excessive du film. C'est hyper efficace et ça m'a semblé vraiment bien rythmé, pas eu le sentiment de moments où la mayonnaise retombait. Mais pas mal de défauts quand même, à commencer par la gueule du film. Que c'est laid putain, la photo est atroce, c'est désaturé, il y a pas de couleurs, les décors sont pas mis en valeur (le Palais des Doges c'est une blague) et la mise en scène de McQuarrie me semble régresser de film en film (ou juste il en a rien à foutre) tellement c'est banal, c'est faiblard et quand il tente des trucs c'est foiré à l'image de ce lamentable combat dans une allée étroite à Venise. Quand tu vois qu'un John Wick 4 à 10 fois plus de classe que ce film c'est quand même une anomalie. Plus globalement le film nous refait le coup du précédent avec beaucoup de poursuites, souvent trop longues et qui rappellent trop les précédents (la poursuite à Rome, sympathique avec le coup des menottes et de la Fiat 500 mais ça avait pas besoin de durer 20mn dont 15 identiques à la poursuite à Paris...) et une grosse scène d'action finale ici, très réussie, ludique, spectaculaire et gratos. Un autre gigantesque bémol est évidemment les effets numériques toujours plus merdiques. C'est vraiment dingue que l'un des plus gros blockbusters de l'année soit aussi mal pourvu de ce point de vue là. Quand même ce teasing de fou sur le saut en moto fait pour de vrai par Tom Cruise qui résulte en un plan dégueulasse avec du fond vert ou je sais pas quoi qui donne pas du tout l'impression de réel...
Donc c'est dommage de pas soigner un peu plus tout ça, surtout que les précédents films avaient toujours des moments un peu classes, un peu chiadés.

Sinon dommage d'avoir
buté Rebecca Ferguson, le seul perso secondaire un tant soit peu charismatique de la saga mais j'imagine que les femmes sont facilement remplaçables alors que'il y avait l'inutile Ving Rhames à disposition [qui joue tout le film assis lol]

Je savais pas non plus (je suis con c'était pourtant dans le titre) que le film serait coupé en deux comme c'est l'affreuse mode du moment même si c'est pas trop gênant comparativement à Dune.

Bref un bon moment mais très loin d'être un grand film.

3-4/6 selon l'humeur

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 07 Aoû 2023, 09:18 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Film Freak a écrit:
PS full spoiler :
si quelqu'un a une explication pour l'absence de lentilles bleues sur Grace quand elle se masque en Veuve Blanche, je suis preneur. C'est un oubli délibéré (vu qu'ils ont mis des lentilles marron à Vanessa Kirby quand c'est censé être Grace sous le masque) mais qui fait passer l'IMF pour des amateurs (ils ont une technologie incomparable pour imiter le visage de quelqu'un et sa voix mais zappent les lentilles? qu'on voyait d'ailleurs Cruise mettre quand il se déguisait en Phillip Seymour Hoffman ALORS QU'ILS ONT TOUS LES DEUX LES YEUX BLEUS?). "Heureusement", le scénario ne l'exploite pas mais du coup ça fait passer le frère de la Veuve pour un aveugle également.


En effet totalement incompréhensible ça. Tu vois que ça.

Sinon énorme lol pour les deux bouffons de l'IMF qui pourchassent Hunt tout le film, ils sont ridicules mais pas vraiment traités comme tel du coup à chaque fois qu'ils sont à l'image tu roules des yeux tellement ils servent à rien.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 07 Aoû 2023, 11:38 
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Tellement vrai tout ça, je me suis revénère en lisant ton message.


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MessagePosté: 08 Aoû 2023, 09:39 
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oui vu comme ça le film est assez mauvais.


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MessagePosté: 08 Aoû 2023, 21:23 
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Art Core a écrit:
Film Freak a écrit:
PS full spoiler :
si quelqu'un a une explication pour l'absence de lentilles bleues sur Grace quand elle se masque en Veuve Blanche, je suis preneur. C'est un oubli délibéré (vu qu'ils ont mis des lentilles marron à Vanessa Kirby quand c'est censé être Grace sous le masque) mais qui fait passer l'IMF pour des amateurs (ils ont une technologie incomparable pour imiter le visage de quelqu'un et sa voix mais zappent les lentilles? qu'on voyait d'ailleurs Cruise mettre quand il se déguisait en Phillip Seymour Hoffman ALORS QU'ILS ONT TOUS LES DEUX LES YEUX BLEUS?). "Heureusement", le scénario ne l'exploite pas mais du coup ça fait passer le frère de la Veuve pour un aveugle également.


En effet totalement incompréhensible ça. Tu vois que ça.

C'est tellement gros que j'y ai vu une espèce de convention pour ne pas larguer le spectateur. Et quelque part je comprends, il faut nous rappeler que c'est bien le personnage de Atwell qui est censée faire le deal. Vanessa Kirby ne pouvait peut-être pas faire passer ça seulement avec son jeu, elle a des yeux tellement intenses, il faut nous raccrocher à Atwell dans cette scène.

Sinon, enfin un blockbuster qui fait le job. C'est pas la folie, mais on est réellement engagé dans le film même si on a l'impression qu'il coche les cases sans vraiment se soucier de la cohérence. Rien compris à la scène centrale au Palais des Doges par exemple, quels étaient les tenants et aboutissants au final? Et cette histoire d'IA toute puissante qui peut tout faire et tout prédire, sauf l'essentiel (où va cette putain de clé) et tombe en panne quand ça arrange le scénario. Méchant bien nul et peu charismatique aussi.TOUT est trop long.
Mais j'ai bien aimé cette poursuite à Rome qui utilise bien le décor, ruelles étroites avec scooters qui trainent de partout et on sent bien les obstacles et la galère de la conduite. On en a peut-être vu mille comme ça, mais je l'ai trouvée spécialement réussie. Le final dans le train surtout, gros kiff aussi, originale, conceptuelle, avec un suspense bien maîtrisé.

4/6, plutôt tout en bas de la saga quand même.


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MessagePosté: 12 Aoû 2023, 12:23 
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Ben moi, je le mettrai assez haut, et je n’ai pas vraiment de reproches à lui adresser. Quand bien même le tournage a été compliqué, on se retrouve quand même ici avec une facture assez impressionnante et un résultat exemplaire (oui, il y a des transparences foirées sur certains plans du train, c’est pas la mort et ça ne nuit en rien à la scène sur sa longueur). Ce qu'on pourrait effectivement reprocher c'est que la série fasse du sur-place en terme de formule depuis le mini-reboot de Ghost Protocol et la reprise en main de McQuarrie (l'équipe ne change plus, on retrouve un côté série tv), mais comme je suis un peu en manque de vrai James Bond, vous m'en voudrez pas si je signe pour la version Cruisienne.
D'ailleurs, dans celui-ci, McQuarrie dès le début assume totalement d'être devenu le Lewis Gilbert de la série avec la séquence du sous-marin qui renvoie au doublé On ne vit que deux fois/L'Espion qui m'aimait.

J'ai toujours beaucoup apprécié sa réal, à s'inscrire dans les pas d’un cinéma d’action qui insiste sur le travail de recherche en amont pour faire infuser ensuite via les artifices de leur mise en scène la vérité cachée, intime et secrète de leurs personnages (du type Frankenheimer, Friedkin ou Mann en moins jusqu’au-boutiste). Avec ce style qui s’appuie sur une « véracité » des éléments proposés, le choix des angles de cadrage et des infos convoyées dans l’image sont autant de pièces d’un puzzle dont le modèle n’est perçu qu’en suivant le film. Même les passages de parlotte, Covid oblige, restent dynamique : il essaie à ce que des cadrages ne se répètent pas dans une même scène, mais convie plutôt le poids de la parole ou des infos à repérer (cf la scène dans les bureaux de Langley). La filature dans l’aéroport est à ce titre une réussite dans la manière de se servir de l’environnement pour caractériser les protagonistes et leur relation naissante. Mc Quarrie se permet par exemple de jouer avec les reflets : dans les vitrines, dans les lunettes même d’Ethan quand il rencontre Grace, puis dans le couloir d’embarquement, où Grace « devient » Ethan alors qu’un panneau est placé derrière la vitre qui les sépare.

L’aéroport utilise également une autre figure de style de l’univers McQuarrien, à savoir le décor qui possède comme les héros et leurs opposants (des versions maléfiques de l’IMF) son double négatif. Ainsi, on suit Ethan et Grace dans la partie touristique de l’aéroport, et en parallèle Benji dans les entrailles de celui-ci, au cœur du système d’acheminement des bagages. C’est un outil récurrent dans les trois McQuarrie : le réservoir hi-tech au Maroc qui mène à un égout sordide dans Rogue Nation, Paris et ses catacombes dans Fallout, où ici Rome et le tunnel de métro.

Il y a également une fétichisation des objets et autres détails qui parsèment le film : la clé-mcguffin qui est tour à tour un crucifix en pendentif ou une arme de destruction massive en est l’exemple le plus évident. Mais il y a aussi le briquet qui va symboliser la présence d’Ethan avant qu’on le voit ; les passeports qui encadrent le reflet de Grace dans une table alors qu’elle se fait piéger par la police ; la natte de la mercenaire qui va tenter d’abattre Ilsa et qui sert à identifier son cadavre qui va faire croire à la mort de cette même Ilsa, dans l’embuscade du début ; la jupe écossaise de Paris…


J'avais été un poil gênè par le vernis de sérieux de Fallout (symbolisé par l’utilisation de ce steak à moustache d'Henry Cavill) mais McQuarrie compensait par la surenchère de pif-paf-boum... ici, le fait qu'il n'essaie pas de se toper et qu'il assume une fusion entre l'action et la comédie (deux genres que j'affectionne malmenés par ces conneries de méta-postmodernisme-de-mes-couilles) notamment avec un foisonnement de couleurs à l'écran. Après la monochromie du précédent, ça fait du bien de se rappeler ce que c'est que le bleu -le costume de Tom Cruise-, le vert -la forêt-, le rouge -la pièce où Paris "meurt" et le jaune : mon épouse me dit que tous les éléments et lieux qui servent d'objectifs sont en jaune en hommage au jeu vidéo d'Uncharted (genre la clé, le tribunal à Rome, la fiat, les bougies qui tracent la course de Hunt dans le Palais, même des éléments sur l'Orient Express), j'aime bien l'idée.

Il me semble qu'autant Rogue Nation collait au point de vue d'Ilsa, d'où l'idée de danger permanent qui fait du film une gigantesque scène de tension, ici on s'appuie sur le regard de Grace : plus malicieux, plus émerveillé et plus "innocent" aussi (son rêve d'enfant perdu, tombée dans l'anraque pour assouvir ses goûts de luxe). Les décors ont rarement eu ce côté aussi "terrain de jeu", bien loin du tourisme de luxe de Ghost protocol : c'est un peu un regard d'enfant : l'aéroport, le palais, les Alpes autrichiennes, tout paraît démesuré. Il y a une légèreté constante dans les scènes d’action où McQuarrie saupoudre ce que Brad Bird servait à la louche. Comme la séquence de poursuite où la voiture jaune-Titi est poursuivie par un méchant Grosminet sous la forme d’un 4x4 noir. Et lors du carambolage de début, quand le camion des méchants percute la bagnole de police que Grace conduit, on reste à l’intérieur du véhicule tandis qu’on aperçoit une moto sans conducteur percuter un homme de main. Plus tard dans le film, d’autres situations animées sont retranscrites en dur, comme lorsqu’Ethan envoie valdinguer un autre nervis à travers la vitre de l’Orient Express, après avoir déboulé en parachute de l’autre côté du wagon.

Les divers composants visuels anachroniques du film (la Fiat 500, l’Orient-Express, le combat de cape et d’épée, où Grace porte même une tenue qui la ferait passer pour une pirate, des mercenaires qui mènent une embuscade à cheval dans le désert…) claironne que le film s’inscrit dans une tradition du film d’action qui dépasse les frontières du temps. Avec son ton épisodique, ses sauvetages de dernière minute, et son appétence pour les cascades en dur, Dead Reckoning opère un grand écart entre Les Espions de Lang etLe Mécano de la générale de Keaton. On pourrait même, pour Lang, voir dans cet épisode une sorte de Mabuse revisité avec cette Entité tentaculaire qui se lance à la conquête du monde à l’aide de ses agents et en jouant sur les faiblesses de ses adversaires à l’aide d’une intelligence implacable. L’image étonnante d’une armée de dactylos tapant à la machine les secrets inavoués des autorités gouvernementales US ne déparerait pas dans un des gigantesques blockbusters muets de Lang de sa période allemande.

Mais on peut aussi voir dans l’Entité, le thème récurrent des Mission : Impossible : l’Homme contre la Machine, thème immortalisé dès le premier épisode par le casse de Langley. Une scène qui renvoyait au 2001 de Kubrick, film-totem qui réapparaît tout au long de la série : dans le labo du 2, lorsque Brandt lévite dans le 4, quand Hunt doit retirer les disques du réservoir. Le réservoir préfigure d’ailleurs la représentation graphique de l’Entité avec ce trou noir entouré de sinueux traits bleus. Le motif du cercle parcourt également tout Dead Reckoning : outre l’entité, le cadran de la montre de Gabriel, les bombes sur le chemin de fer, les tours de voiture que fait la Fiat avant de s’échapper, il est omniprésent lors des premières scènes dans le sous-marin Sébastopol.

D’où également l’acceptation tacite de toutes les emmerdes qui tombent sur le coin de la gueule du pauvre Ethan Hunt. Sans menace, pas de gloire. Et l’astuce est dès lors de montrer l’équipe du héros agir comme des criminels tout du long. Hunt et l’IMF utilisent des méthodes similaires à celles de l’Entité : voir la séquence d’interrogatoire de Grace par Ethan, lorsqu’il prétend être son avocat, qui se déroule en miroir du questionnaire posé à Benjy lors de l’alerte à la bombe du début. D’où également la remarque amusée qui admet que le programme du film est toujours le même (sauf dans le deuxième) : désavouer Hunt et son équipe pour qu’ils aient le maximum de liberté à évoluer.

Et plus que comme des espions (DePalma), des pistoleros des temps modernes (Woo), des fonctionnaires de la CAF en butte avec leur hiérarchie au sujet de la déconnexion au travail (Abrams), ou un groupe de super-héros (Bird), McQuarrie dépeint l’IMF avant tout comme une bande de voleurs (on ne se refait pas après avoir écrit l’un des plus célèbres films de braqueurs de l’histoire du cinéma). L’utilisation de l’architecture aux accents religieux de Venise et la description de l’Entité en œil géant dans le ciel témoignent du questionnement moral du réalisateur sur les actions des protagonistes. Ilsa dans les précédents, et maintenant Grace dans celui-ci, sont les personnages à même de challenger Ethan Hunt sur le terrain de légitimité de son combat et sur les jeux d’ombre des services secrets. Un combat où on implique même l’Archange Gabriel et une Marie-pleine-de-Grâce…

De plus, n’étant pas un inconditionnel de Cruise (un bon acteur, mais comme MI2 l’a démontré, c’est pas Chow Yun-Fat non plus, faudrait voir à se calmer), je ne l’ai jamais trouvé très convaincant dans le domaine de l’humour (et oui, je compte ses bouffonneries dans Tropic Thunder, qui me plombent légèrement un film que j’apprécie malgré tout). Mais le duo avec Hayley Atwell fonctionne à plein régime : elle fait un peu tout le boulot mais il ne rate aucune des balles qu’elle lui envoie. La course-poursuite/partie de baise-en-ville arrive même à être mignonne : comme dans ce petit moment où McQuarrie cadre en contre-plongée Ethan et Grace qui réarrange leurs mains menottées pour les tenir comme un couple.

Néanmoins, là encore, Rogue Nation a toujours

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un je-ne-sais-quoi

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qui lui donne un avantage indéfinissable
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mais certain.


Concernant le sort d’Ilsa
: je vais sûrement ravaler mon chapeau dans un an (ou deux, ou jamais ?), mais à mon avis, on n’en a pas fini avec elle. C’est écrit : Gabriel dit que si elle meurt, il a la clé, mais… il n’a pas la clé, donc ça doit marcher dans l’autre sens, hein ? Hein ? HEIN ?
Et puisqu’on y est dans les prédictions pétées : Solomon Lane est derrière cette entité, je refuse de croire qu'un GPS de la mort puisse tuer Ilsa.


Puisqu’on est sur le sujet de la féminisation réussie de la série, rappelons que le véritable cinquième Beatle de Fallout, Vanessa Kirby, offre à nouveau une prestation de feu, ainsi que la meilleure cascade du film : son magnifique retroussement de nez. (Donc, franchement, qui aurait envie d’être Stuart Sutcliffe quand on peut être Billy Preston, vous le demande-je ?)
Et j’aime qu’on nous la montre fragile, quelques minutes avant d’aller traiter avec Kittridge. Comme pour les lentilles de Grace, son « masque » craquelle avant que cette dernière ne la remplace : une insertion de plus de l’humanité des personnages dans la mécanique bien huilée.

Humanité toujours, dans ces visages vieillis, murs et/ou fatigués de l’équipe de l’IMF qui là encore parachèvent l’univers visuel de McQuarrie : les kilos en trop de Luther, la calvitie rampante de Benji, les joues qui fondent de Ethan Hunt… tout ceci allant à l’encontre d’une industrie en plastique. Et même s’il faudra bien un jour que Tom Cruise accepte son âge, et si on n’est pas dans l’autodérision Eastwoodienne, on progresse. Ravi aussi de revoir Kittridge même s’il ne sait toujours pas quand Ethan s’énerve. La révélation que la NSA est responsable de tout le bazar est aussi appréciable en ces temps de disette et de reddition des blockbusters à l’Ennemi.

Humanité enfin, avec la deuxième équipe IMF qui se crée petit à petit avec Not-Chris McQuarrie et Not-Michael B. Jordan, tous deux très bons, notamment celui qui nous refait Tommy Lee Jones dans Le Fugitif, avant que… moment suspendu… Hunt ne soit emporté comme « un cerf-volant dansant dans un ouragan » Ne crois pas que je n’ai pas vu que tu montrais aux responsables de 007 Spectre comment réussir un Bond, Christopher, ne le crois pas. (Mais maintenant, tu peux faire un Indy, quand l’indice musical de la croix retentissait à la fin, j’avais des vibes des Aventuriers…)

Bien sûr, après avoir triomphé de la Chimère, Ethan Hunt doit actuellement plier le genou face au Barbenheimer, l’Hydre à deux têtes du complexe militaro-industriel, mais je crois en les ressources de l’IMF de revenir pour un dernier tour de piste quitte à l’improviser en pleine apocalypse hollywoodienne. Parce que si quelqu’un est bien capable de jouer les Monsieur Loyal dans un chapiteau installé sur un volcan en éruption, c’est bien Chris McQuarrie.

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MessagePosté: 14 Aoû 2023, 14:41 
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en étant plus old school je préfère par moment regardé la série ça me replonge des années en arrière et s'était dèjà quand même bien ficelé :D

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il m'arrive d’écrire des articles de blog comme pour https://arthoteltendance.com/


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MessagePosté: 14 Aoû 2023, 15:37 
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Robot in Disguise
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MessagePosté: 19 Aoû 2023, 19:14 
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le film est considéré comme une déception au box office, mais c'est intéressant de noter qu'il va finir à 600 contre 790 pour fallout...
sachant que fallout avait fait 180m en chine, contre 50 pour celui là. (et je dis depuis le début que les chiffres venus de chine étaient totalement bidons...).

donc au final, les 15% de recettes en plus qui manquent sur les gros marchés sont vraiment la conséquence du rouleau compresseur barbie / oppenheimer, mais dans l'absolu y a rien de déshonorant.


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MessagePosté: 20 Aoû 2023, 07:34 
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Garçon-veau
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En voyant ce topic remonter je me rends compte que j'ai complètement oublié d'aller voir le film...

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 17 Oct 2023, 07:43 
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Première fois que je trouve un M:I aussi vide, aussi solipsiste. Jusqu'au générique, qui arrive après 30 minutes, les dialogues sont d'une pesanteur et d'un didactisme... Comparez la scène avec Kittridge du premier et celle de Dead Reckoning rien qu'en termes d'écriture : on est passé en presque 30 ans d'un échange plein de duplicité et de menace, qui enfonce le clou d'un monde qui s'effondre, une scène qui sert de déclic à la prise de conscience d'un vaste mensonge et qui active le mode rogue comme technique de survie ne serais-ce que professionnelle chez Hunt, à de l'explicitation solennelle de feuille de route, sans non-dit, sans nuance, qui ne vient que valider la toute puissance de Hunt déjà flagrante par la mise en scène (Hunt Debout, Kittridge qui lève les yeux). Quand l'urgence devient chronique, ce n'est plus de l'urgence qui est par définition un état d'exception : là c'est pareil mais pas adressé comme tel.

Il y a aussi sans doute quelque chose à dire de ces nouveaux antagonistes de films d'espionnage qui carburent au trauma du héros (on peut ici parler de dead retconning), sortes de doubles maléfiques aux contours flottants, messies de causes bien vagues, totalement déconnectées de menaces auxquelles le public pourrait s'identifier de manière concrète. Gabriel, comme Lane (ou Blofeld), semble plus émaner des angoisses de Hunt, très rudimentaires et auto-centrées, que vraiment menacer "le monde" (qui n'existe, comme dans Fast & Furious (même si les set pieces sont meilleurs), que comme une série d'étapes de la ville mondiale). Goldeneye proposait au moins de la rivalité mimétique, de la trahison, quelque chose de "bas" chez Trevelyan qui le rendait humain. Le plus intéressant chez Gabriel, c'est cette complicité avec l'IA lors de la séquence dans l'aéroport, mais le fonctionnement de cette IA est un tel fourre-tout qu'au final son effet principal est de faire s'entrechoquer et s'entrebavarder celles et ceux qui la cherchent, avec des discours creux, lourds et plaqués sur la vérité et le pouvoir. Il y a des choses autrement plus intéressantes à faire de ce sujet que cette sorte d'absolutisme moral aussi neuneu que timoré, complètement safe (et téléphoné au possible, tous les scénaristes semblent s'être donnés le mot et égrènent ces banalités au kilomètre : ceux qui veulent contrôler l'IA, ceux qui veulent la détruire, ceux qui veulent fusionner avec (ZZZZzzZzZZzzzzz)).

Quitte à faire du meta, autant interroger aussi la megalomanie pas hyper communicative de Cruise à travers son personnage, sa prise de risques physiques désormais légendaire en contraste avec cette sécurité totale du personnage puissant et bienveillant, dans la pleine maîtrise de ses pulsions (il épargne la henchwoman hystero-jouisseuse : vivement le Bond flemingien de Nolan qui lui aurait éclaté la gueule à coup de tuyau), aux démons tout à fait exteriorisés auxquels il a juste à survivre pour les rendre fous ("Ethaaaaaan !" c'était quand même franchement abusé). Les scientologues croient fermement que les machines peuvent lire l'esprit, il y a sans doute tout un filon interprétatif à exploiter concernant ce vaste anus grondant qu'est l'entity en rapport avec la weltanschauung cruisienne, mais il me faudrait plus de temps.

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Looks like meat's back on the menu, boys!


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MessagePosté: 19 Oct 2023, 01:31 
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Le Cow-boy a écrit:
En voyant ce topic remonter je me rends compte que j'ai complètement oublié d'aller voir le film...


Et moi que j'ai complètement oublié le film.

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MessagePosté: 20 Déc 2023, 00:07 
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je viens de finir uncharted : lost legacy et c'est épique comme le final est "inspiré, quand même. littéralement les mêmes plans quand ils passent de wagon en wagon quand le train se casse la gueule !

après, lost legacy auto plagie le final d'uncharted 2 donc ils j'imagine que c'est de bonne guerre, mais drôle quand même.


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MessagePosté: 07 Fév 2024, 18:06 
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Déjà-vu a écrit:
1. McQuarrie qui manque d'inspiration
2. Cruise qui prend ombrage de la popularité du personnage
3. Ferguson qui a d'autres chats à fouetter (être enceinte pendant MI6, tourner Silo et Dune 2 pendant MI7)

Quelle hypothèse était la bonne pour justifier l’éviction d’Ilsa Faust ?

Apparemment la 3 :



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Film Freak

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Mickey Willis Voir le dernier message

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