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MessagePosté: 21 Juil 2010, 23:34 
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Titilleur

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Je vois pas trop les références à Blade Runner dans le film, pour moi les deux grosses références du film sont Matrix ok, mais aussi,.. Silent Hill.

D'ailleurs pour ceux qui ont joué à Silent Hill 2, vous trouvez pas que l'histoire de Cobb avec sa femme ressemble plus ou moins à celle du héros de Silent Hill 2?

Sinon pour le film en lui-même réaction à chaud; 5/6, on ne s'endort pas ( :lol: ) , ca reste très carré, tres nolanien, on sent le scénario et le scénariste derrière, mais ca marche et on est embarqué dans le film. De multiples niveau de lectures, c'est un film sur les rêves mais surtout sur la mort.

Le plan final est génial, c'est un plan d'école simple mais génial, toute la puissance du hors-champs, ou comment ce qu'on ne montre pas est souvent plus important que ce que l'on montre (ceux qui ont vu le film comprendront).


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MessagePosté: 21 Juil 2010, 23:40 
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Lecerceau a écrit:
Je vois pas trop les références à Blade Runner dans le film

Le personnage de Cobb est un peu comme le personnage de Deckard, un mec un peu rogue spécialisé dans une activité à part, lié à un concept SF (l'extraction d'idées via les rêves pour l'un, le retrait de replicants pour l'autre) accepté comme "quotidien" dans le monde du film, des mondes très urbains, et puis la fin qui laisse supposer que tout n'est qu'un rêve, que la réalité de Cobb est fausse, renvoie au fait que Deckard est en réalité un replicant, que sa réalité à lui aussi (son passé, etc.) est fausse, et c'est un petit objet qui nous le révèle (la toupie de Cobb, la licorne en origami pour Deckard).

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MessagePosté: 21 Juil 2010, 23:45 
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Film Freak a écrit:
Lecerceau a écrit:
Je vois pas trop les références à Blade Runner dans le film

Le personnage de Cobb est un peu comme le personnage de Deckard, un mec un peu rogue spécialisé dans une activité à part, lié à un concept SF (l'extraction d'idées via les rêves pour l'un, le retrait de replicants pour l'autre) accepté comme "quotidien" dans le monde du film, des mondes très urbains, et puis la fin qui laisse supposer que tout n'est qu'un rêve, que la réalité de Cobb est fausse, renvoie au fait que Deckard est en réalité un replicant, que sa réalité à lui aussi (son passé, etc.) est fausse, et c'est un petit objet qui nous le révèle (la toupie de Cobb, la licorne en origami pour Deckard).


Effectivement vu comme ca, je comprend mieux.


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MessagePosté: 21 Juil 2010, 23:46 
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Lecerceau a écrit:
Le plan final est génial, c'est un plan d'école simple mais génial, toute la puissance du hors-champs, ou comment ce qu'on ne montre pas est souvent plus important que ce que l'on montre (ceux qui ont vu le film comprendront).

Ce plan est surout génial pour le moment où il se termine!

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MessagePosté: 21 Juil 2010, 23:49 
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C'est bien de ca que je parlais!


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MessagePosté: 21 Juil 2010, 23:49 
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Force est de constater que c'est assez impressionnant au niveau du scénario. Autant les précédents film de l'ami CN m'avaient gentiment brouté, faisant souvent petit malin (je crois d'ailleurs que jusqu'à aujourd'hui j'avais toujours dormi (!) devant ses films), mais là, ça le fait bien. C'est parfois un chouille bavard quand il s'agit d'exposer l'univers mais c'est probablement un mal nécessaire pour se faire plaisir à ce point.

Car dès qu'on est dans l'avion, ça rigole plus du tout, mais plus du tout. Là, on a 1h30 d'action qui prend aux tripes, qui va loin dans son univers complètement taré, offrant de grands moments visuels. Zimmer sait mettre le bruit qu'il faut derrière (aux Max Linder c'était juste VIOLENT) et puis comme c'est troussé avec classe au niveau de l'image, ça le fait.

Je sais pas si ça va chercher du coté de Kubrick, qui me parait plus cérébral au niveau des concepts plutôt que dans la forme ici, mais ça va clairement lorgner chez K Dick (et donc chez Scott pour Blade Runner). Le film m'a souvent fait penser à Ubik d'ailleurs.

Bon et puis il faut préciser que ça fait un bien fou de voir quelque chose d'original sortir du cinéma d'Hollywood. Quand tu vois la bande annonce d'Harry Potter 7 qui s'autoproclame "Film d'une génération", tu te dis qu'il y a un petit problème chez nos amis des studios.


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MessagePosté: 21 Juil 2010, 23:55 
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Lecerceau a écrit:
C'est bien de ca que je parlais!

Je pensais que tu parlais du hors-champ (autrement dit que le champ existe encore).

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MessagePosté: 21 Juil 2010, 23:56 
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Arnotte a écrit:
Lecerceau a écrit:
Le plan final est génial, c'est un plan d'école simple mais génial, toute la puissance du hors-champs, ou comment ce qu'on ne montre pas est souvent plus important que ce que l'on montre (ceux qui ont vu le film comprendront).

Ce plan est surout génial pour le moment où il se termine!


Il marche bien mais c'est dommage qu'on sache dès la troisième minute du film que ce sera ça le dernier plan.


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MessagePosté: 22 Juil 2010, 00:01 
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Noony a écrit:
Il marche bien mais c'est dommage qu'on sache dès la troisième minute du film que ce sera ça le dernier plan.

Pas moi!

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MessagePosté: 22 Juil 2010, 00:04 
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Arnotte a écrit:
Noony a écrit:
Il marche bien mais c'est dommage qu'on sache dès la troisième minute du film que ce sera ça le dernier plan.

Pas moi!


Jeune oiseau!

C'était une façon plus poétique d'avoir la même fin qu'eXistenZ.


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MessagePosté: 22 Juil 2010, 00:07 
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Arnotte a écrit:
Lecerceau a écrit:
C'est bien de ca que je parlais!

Je pensais que tu parlais du hors-champ (autrement dit que le champ existe encore).


J'aurai du dire "non-champs" 8)

Ou j'aurai du tout simplement parler de "cut"

Toute la puissance du "cut" au cinéma 8)


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MessagePosté: 22 Juil 2010, 00:29 
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AVIS AVEC SPOILERS

Revu ce soir avec un énorme plaisir (bon bah j'avais tout compris en fait).

Nolan croise Memento et Dark Knight que j'adore, les baigne dans une marmite Matrix - James Bond - Mission Impossible - Blade Runner du plus bel effet, et obtient un scénario ultra dense et complètement irréel, une imagerie réjouissante, des comédiens convaincus malgré les effets spéciaux en masse, pour un thriller psychologique (pour une fois que le genre veut RÉELLEMENT dire quelque chose) luxueux et original. Un nouveau jalon sous forme de mastodonte, parfois peut-être un peu trop bavard et trop ample (ouais moi les gunfights à rallonge, bof, donc la séquence à la neige...). Pour le plot central, comme l'écrivait Freak, c'est du Shutter Island réussi. Lehane se fait enculer à sec et sans élan par un Nolan possédé. Je ne suis pas du genre à chouiner sur des détails ou des incohérences, perso rien ne m'a choqué, et même si après coup on m'en balance quelques unes, ça fera comme pour le premier Matrix ou Minority Report : m'en branle.

Christopher, respect. T'es un maître.

Mais le fantastique à la fin du Prestige, fallait pas.


5/6 qui peut encore monter dans 6 mois à la revision en BR

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MessagePosté: 22 Juil 2010, 00:30 
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Allez, maintenant suffisamment de gens l'ont vu pour qu'on y aille de nos petites spéculations.

Le dernier plan du film se coupe avant qu'on sache si la toupie tombe ou si elle continue de tourner. Autrement dit, avant qu'on sache si ce que l'on nous montre se situe dans la réalité ou s'il s'agit d'un rêve.

Lors de ma première vision, je soupçonnais un "twist" de ce genre (signalons d'entrée que, contrairement à d'autres films, l'intrigue du film et les enjeux ne s'appuient pas exclusivement sur ce dernier retournement, avec ou sans cette fin, tout reste logique, cohérent, carré, les thématiques ne changent pas, etc.) qui n'a rien de nouveau (Philip K. Dick, Brazil, Femme Fatale, Dallas), vu le pitch axé autour des rêves, ça me semblait presque inévitable.

Du coup, j'étais très attentif au moindre indice capable d'informer le spectature sur la nature de ce qu'on voyait. C'est comme ça que j'avais capté, dans plusieurs scènes sensées se passer dans le monde réel, des répliques qui pointaient déjà du doigt vers cette idée. Comme Miles (Michael Caine) qui dit à Cobb (Leonardo DiCaprio), "Reviens à la réalité" ou plus tard Yusuf (Dileep Rao) qui lui demande "Vous rêvez encore, M. Cobb?". Sans oublier évidemment tout le speech de Mall (Marion Cotillard) à la fin, dans les limbes, lorsqu'elle lui demande si lui aussi n'est pas "perdu", se croyant "pourchassé par des sociétés à travers le monde".

Et donc du coup, oui, et si c'est elle avait raison? Et si en sautant de la corniche, Mall n'était pas morte mais s'était bel et bien réveillée, tandis que Cobb reste coincé dans un rêve qu'il croit réel?

La première fois que j'ai vu le film, devant le happy end final, avec son imagerie quasi-publicitaire à la Minority Report (les petites têtes blondes qui brillent au soleil au ralenti, la musique du bonheur), je me suis dit que peut-être seul ce dénouement était rêvé. Pour cela, je m'appuyais notamment sur la règle du totem.
Il est dit dans le film que si la toupie s'arrête de tourner, alors on est dans le monde réel. Donc je me suis dit que toutes les scènes où on voyait la toupie s'arrêter de tourner étaient dans le monde réel donc que seule la fin était rêvée.
Mais j'étais pas sûr...d'autres indices laissaient penser que l'intégralité du film est un rêve.

Et cette deuxième vision me fait davantage pencher dans cette direction. Déjà pour tous ces dialogues qui semblent l'indiquer, mais aussi d'autres détails qui me sont apparus cette fois-ci. Il y a par exemple cette course-poursuite dans les rues de Mombassa. A un moment, la caméra s'élève et filme la scène en plongée totale, révélant l'architecture de la ville similaire à un labyrinthe. Or l'architecture labyrinthique est à la base des mondes des rêves que créent les protagonistes. On pourrait évoquer aussi la manière dont Cobb semble se coincer dans une ruelle inextricable, comme si les murs se resserraient sur lui de manière inexpliquée, et quand il s'en sort, il tombe sur la bagnole de Saito, qui apparaît comme apr magie au moment opportun pour le sauver. La scène à Mombassa, sensée être située dans le monde réel, serait donc en réalité un rêve crée par un "architecte" comme Ariane?

Pour revenir aux personnages secondaires qui forment l'équipe de voleurs, ils campent chacun des archétypes du genre, dont on ne connaît finalement rien, ils viennent servir un but. Sont-ils des créations dans le rêve eux aussi? Sont-ils des co-rêveurs ou des projections?

Et surtout, quid du totem? Il s'arrête pourtant de tourner dans plusieurs scènes sensées être dans le monde réel.
Néanmoins, n'oublions pas qu'il est dit aussi que le totem d'une personne ne doit pas être touché/connu des autres. Seul le possesseur doit en connaître le poids exact, la sensation exacte, la manière dont il tourne, ou tombe. Arthur est sans doute le seul à savoir sur quelle face s'arrête son dé truqué et Ariane a sûrement conçu sa pièce d'échec de manière à être la seule à pouvoir s'assurer de sa "réalité".
Mais Cobb, quant à lui, a récupéré le totem de sa femme. Ce n'est pas le sien. Il n'est donc pas le seul à en connaître le poids, la sensation, etc. Donc si tout le film est le rêve de Mall, alors, connaissant le totem, elle peut le faire s'arrêter de tourner dans son rêve, faisant croire aux rêveurs qu'ils sont dans la réalité. Et si tout le film est le rêve de Cobb, alors pareil, il connaît le totem, il peut le faire s'arrêter de tourner dans son rêve.
Donc le totem n'est pas fiable.

Ce qui m'amène à l'autre grosse question posée par la fin : si tout le film est un rêve, s'agit-il d'un rêve construit (avec tous ces rêves emboîtés) ou s'agit-il d'un bête rêve lambda (de Cobb, tout seul dans son lit)? Y a-t-il des éléments du rêve/film qui sont réels (genre le passé de Cobb avant le début du film, qu'on ne voit que par flashbacks) ou tout est-il fantasmé (et genre même la technologie qui rend le partage des rêves possible n'existerait en fait pas)?

Les possibilités sont presque infinies.

Dans la mesure où l'inception que mène la team de Cobb passe par une catharsis pour Fischer (Cillian Murphy) - qui se réconcilie enfin avec son père-, il est envisageable que tout le rêve/film soit une opération d'inception visant à la catharsis de Cobb - qui accepte enfin sa culpabilité et la mort de sa femme.

Et du coup, plusieurs questions se posent : après la dernière scène du film, continuera-t-il à rêver (choisissant de vivre dans cette illusion où il est avec ses gosses) ou va-t-il se réveiller (affrontant la réalité, autrement dit les conséquences de ses actes donc potentiellement la prison et donc ne jamais revoir ses gosses)?
Mais surtout, s'il s'agit d'un rêve construit, quel en est le but? Est-ce un rêve de Cobb se pourvoyant une catharsis à lui-même? Est-ce un rêve programmé par un psychiatre visant à la catharsis de Cobb?

Une des théories auxquelles j'ai pensé c'est que, si tout le film est un rêve, il est possible que ce soit pour mener à bien une extraction, du coup peut-être le rêve (le film entier donc) auquel on assiste n'est autre que l'opération menée par des flics visant à extraire du subconscient de Cobb la vérité sur la mort de sa femme.
Je clarifie : si tout ce que l'on apprend sur le passé de Cobb (les premières expérimentations dans les rêves avec sa femme, puis leur coinçage de 50 dans les limbes, puis le fait que Cobb ait fait une inception à sa femme pour qu'elle comprenne que les limbes ne sont pas la réalité, puis le suicide sur la voie ferrée pour sortir des limbes, puis le suicide de sa femme parce qu'elle pensait toujours être dans un rêve), si tout ça est bel et bien arrivé dans la réalité, alors peut-être que Cobb s'est fait chopper par les flics - qui pensent qu'il a tué sa femme - mais que Cobb refuse d'admettre l'avoir tué (ce qui est vrai vu qu'elle s'est suicidé), du coup les flics le foutent dans un rêve et organisent une opération d'extraction, seulement là il ne s'agit pas de voler des secrets industriels mais d'aller chercher la vérité que Cobb dissimule (autrement dit, qu'il est bel et bien responsable de la mort de sa femme, vu qu'il lui a fait l'inception qui a éventuellement mené à son suicide).

Ou peut-être que ce rêve ne s'appuie sur aucun élément réel et que la technologie du partage de rêve n'existe même pas, que DiCaprio n'a jamais tué sa femme, etc.

Comme je l'ai dit, les possibilités sont presque infinies.

Peut-être aussi qu'après le cut du dernier plan, la toupie tombe et en fait tout est bel et bien réel.

Tout est possible. Chacun est libre d'interpréter le film et sa fin tel qu'il le souhaite.

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MessagePosté: 22 Juil 2010, 00:33 
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Z a écrit:
parfois peut-être un peu trop ample (ouais moi les gunfights à rallonge, bof, donc la séquence à la neige...)

C'est pas tellement l'ampleur qui gène, c'est juste que le film aurait pu effectivement taillé deux-trois minutes dans cette séquence. Moi-même j'y vois quelques légères longueurs, dans ce climax montant les quatre actions en parallèle, un peu comme la fin d'X-Men 2.

J'aime l'ampleur bondienne du truc et le quadruplage de niveaux, mais ou il aurait été possible de resserer un chouïa.


enfin je pinaille

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MessagePosté: 22 Juil 2010, 01:00 
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Je viens de retrouver une critique de "The Dark Knight", écrite pour un autre forum.
Figurez-vous que je pourrais la reprendre et me contenter de remplacer "The Dark Knight" par "Inception", et de faire quelques ajustements. Le film a beau largement différer sur le fond, les qualités et défauts que je lui trouve à ce nouveau film de Christopher Nolan sont similaires au précédent.

Autant commencer par les vraies qualités : Nolan est très doué lorsqu'il s'agit de construire un univers en quelques phrases ou images. Passé l'intro assez mystérieuse, le film prend presque une allure de pilote de série TV de luxe, en noyant le spectateur, sans jamais le perdre, sous les informations de toute sorte. Tous les personnages font rapidement leur apparition à l'écran et sont croqués en un ou deux dialogues, une ou deux situations. L'équipe prend rapidement forme et le contexte est vite dessiné. Les premiers rêves présents à l'écran, qui utilisent merveilleusement bien le décor (toujours très beau et soigné, comme toujours chez Nolan), sont assez soufflants et laissent présager du meilleur.
Et finalement, non.

Encore une fois, ce nouveau film signé Nolan a les défauts de ces qualités. Le rythme très élevé permet de faire passer les 2H28 très rapidement (je crois que je n'avais pas encore vu le temps passer aussi vite au cinéma en 2010) mais casse par la même occasion toute implication émotionnelle de la part du spectateur. Au bout d'un certain temps je n'ai plus remarqué à l'écran que de l'action qui elle-même génère de l'action.
Le film est comme je le dis plus haut bien influencé par l'écriture télévisuelle d'aujourd'hui, mais je sens aussi tous les poids du jeu vidéo, dans cette succession de niveaux ("niveau" est d'ailleurs le terme utilisé par les personnages) qui offrent à Nolan la possibilité de se régaler en placant une scène d'action réaliste sous la pluie en pleine ville, une en apesanteur dans un hôtel, une dans un environnement enneigé très jamesbondesque ... Le passage d'un niveau à l'autre est, comme dans beaucoup de jeux vidéo d'aventure, y compris les meilleurs, artificiel, et c'est assumé comme tel ("On n'aurait pas plutôt pu avoir la plage ?") ; le décor se plie finalement aux fantasmes de Nolan. Evidemment tout ça permet légitimement de tracer un parallèle entre les rêves et les films, entre l'inséminateur de rêves et le réalisateur.

Mais ça ne sauve pour autant pas le film pour moi, qui échoue systématiquement lorsqu'il s'agit d'amener de l'émotion. Nolan est une nouvelle fois obsédé par son concept, comme il était obsédé par ce qu'il voulait raconter dans "The Dark Knight" (portrait du mal et de la contamination qu'il provoque, de l'Amérique post-11 septembre, etc.), et du coup peine à donner corps à ses personnages. Aucun n'est véritablement incarné, et pour cause, aucun n'a le droit de respirer. Les personnages ne sont pour Nolan que des outils permettant de valider sa démonstration. Beaucoup citent K.Dick en parlant d' "Inception" : je voudrais rappeler que lorsque je lis K.Dick, je découvre des idées de génie mais je ne me sens jamais loin des personnages. K.Dick raconte d'abord une histoire humaine avec des personnages humains, qui se débattent dans un monde étrange et aux réactions renversantes. Je note aussi, même si ça va faire grincer des dents, que le concept est finalement assez peu exploité d'un point de vue purement cinématographique. Le tout est finalement beaucoup moins audacieux que ce à quoi je m'attendais. Le film est très compréhensible, sans vraies zones d'ombres, et ce grâce à un montage réussi mais évacuant toujours tout mystère. Les différents sauts entre les niveaux de rêve sont visibles grâce à des effets largement reconnaissables, comme le ralenti. Ces effets sont d'ailleurs à mon goût un peu trop évidents et trop systématiques. Nolan aurait-il eu peur de son propre concept ? Autrement dit, aurait-il eu peur de faire peur au spectateur et de faire autre chose qu'un blockbuster ? J'ai lu que certains avaient parlé de blockbuster expérimental ... "Inception" ne prend assurément pas le spectateur pour un idiot mais ne lui donne pas non plus quelque chose qui remettra en cause sa vision du cinéma. Le film reste toujours bien dans les clous et ne s'aventure jamais dans la marge, contrairement à "Speed Racer" par exemple qui lui était un vrai film d'action expérimental, dans le sens où il expérimentait un nouveau type de cinéma d'action.

Finalement c'est à Resnais que je pense le plus ; comme Resnais, Nolan agit ici comme un vrai ingénieur (terme revendiqué par Resnais !), voire comme un petit chimiste. Le film est finalement une suite d'expériences (que peut-on faire avec un tel pouvoir, dans le film et pour le film ?) dont Nolan, contrairement à Resnais, connait les issues. Jamais il ne doute, jamais il ne faillit : le film avance d'un bloc, dense, solide, bref, impressionnant, mais dont le manque d'échappatoires et de fenêtres amène aussi un manque de vie.
Je comprends qu'on puisse trouver tout cela très classieux, qu'on puisse être fasciné par cette perfection narrative. Pour ma part cette froideur, plutôt que de me réchauffer comme chez Resnais (encore lui), me laisse au bord de la route. Je suis incapable de voir autre chose qu'un concept nourri par de l'action non-stop, efficace mais trop rarement renversante, la faute à une mise en scène encore une fois trop illustrative et assez plate, soutenue par une musique pompière qui accompagne certes bien le mouvement de rouleau-compresseur du film (je note d'ailleurs que ma scène d'action préférée, c'est à dire celle sous la pluie, est la seule sans musique).

Je ne cache pas que j'ai pris du plaisir ce soir.
Mais je sais qu'après une bonne nuit de sommeil, je ne me souviendrai de quasiment plus rien. Toutes les belles idées visuelles sont finalement avalées par la monstrueuse machine de guerre créée par Nolan. Le Paris qui se plie, le paquet de corps en apesanteur seront bientôt dans ma mémoire aussi communs que les nombreux plans en trop qui apparaissent dans la dernière grosse scène d'action. Je ne me souviendrai pas de Tom Hardy ou d'Ellen Page, pourtant très bons.
Je ne me souviendrai pas du plan final, qui fait décidément figure de plan en trop - et qui est symptomatique de la volonté de Nolan de vouloir remplir l'estomac de son spectateur à ras-la-gueule sans lui donner la possibilité de mâcher lui-même. Je ne me souviendrai de rien, et je ne le reverrai pas, parce que j'ai la sensation d'avoir déjà tout vu, tout compris, tout saisi, et parce qu'aucune scène, aucun personnage, aucun dialogue n'a vraiment retenu mon attention.

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