Forum de FilmDeCulte

Regarde le film d'Audiard, tu verras.

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N'écoutez pas Film Freak

j'hésite à y aller, c'est pas trop chiant?
ça dure plus de 2 heures et demi je crois.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

T'as le droit de parler du film sinon. Et même d'étayer tes provocations!

Le truc c'est qu'il y a les problèmes inhérents à la QF (dans le fond c'est pas très passionnant et un peu artificiel) mais aussi les avantages (filmage et écriture rigoureux) et il faut bien reconnaître que Audiard fils, en la matière, surpasse tout le monde (d'où, aussi, son succès d'estime). Donc le film passe plutôt bien, même sur sa longue durée qui m'a pas trop dérangé moi qui ne supporte pas qu'un film fasse plus d'1h30.

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N'écoutez pas Film Freak

C'est pas une provocation, le film c'est de la QF typique, c'est avant tout une somme de qualité : réalisation soutenue+direction d'acteur pointilleuse+dialogues bien écrits+photo travaillée etc... J'en veux pour preuve la manière dont il est défendu ici.
Y'a pas de mal, hein, vous avez le droit d'aimer quelque part, mais faut savoir aussi situer ce qu'on apprécie. C'est du cinéma de savoir-faire, et dans le genre plutôt bon, mais moi ça m'impressionne pas du tout...

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N'écoutez pas Film Freak

La façon dont tu décris ça, c'est que le film est "bien" fait. Pas qu'il est QF. Faudrait être un peu plus précis dans ta définition.

Et ensuite, dire que le film n'est "que" bien fait, c'est totalement faux, il me semble.

je ne suis donc pas tout seul !
si je n'ai rien de plus intéressant à faire à ce moment-là, j'irai quand il passera dans mon patelin alors.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

oui, Noony a raison, la QF, ce n'est pas simplement du cinéma de fabrication. ce dont tu parles c'est simplement de l'académisme.
la QF, c'est ça:
http://nezumi.dumousseau.free.fr/trufcahier.htm
donc quelque chose de plus précis qu'"un cinéma de savoir-faire" (ce qu'est aussi le cinéma hollywoodien) et qui désigne une tendance du cinéma français très liée à son époque (noirceur de pacotille, inanité des journalistes et des festivals de l'époque, caution littéraire...).

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J'ai du mal à rapprocher Audiard de la qualité française à moins de regrouper là dedans tout un tat de trucs hétéroclytes. L'un des lieux communs étant devenu par ailleurs que Truffaut, Chabrol, etc... se soient mis à faire de la qualité française ("Le dernier métro", Godard qui dis que Chabrol se met à faire du Duvivier...)... C'est un terme qui eut sans doute sa force polémique à l'époque pour dénoncer un certain marasme cinématographique, et seulement dans cette fonction là (très limitée donc), mais il ne dit pas vraiment grand chose en vérité.

Et puis à l'époque Jacques Becker par exemple n'était pas vraiment qualifié par ces critiques de "qualité française"... "Panic" de Duviver c'est quoi aussi? je n'ai pas le sentiment que ça soit plus ou moins moins QF que Audiard. Même les films nawacks d'Audiard père d'ailleurs
Et ça vaud'ait pour qui maintenant ce label? Djamel Bensallah? S'il s'agit de dire qu'Audiard ne fait que du cinéma de fabrication je suis encore moins d'accord. A la limite ce dernier film fait effectivement assez fabriqué mais c'est plus dans le sens d'une forme qui tourne en rond et des archétypes/clichés du film de genre qui reprennent le dessus plus facilement.

A la base c'est quand même quelqu'un qui aborde le polar d'une façon très particulère et ça se sent dés le scénario de "Mortelle Randonnée": l'intérêt des personnages hors système qui s'approprient un univers, avec un sens du trouble et du sensitif assez fort. Ses trois premiers films ce n'est pas Gilles Grangier ou Denys de la Patelière quand même. Chabrol définissait lui la QF comme une "chambre d'enregistrement"... A mon sens un film comme "Sur mes lèvres" ça arrive à flirter avec le social pur, Claire Denis et une totale appropriation du film noir, c'est très singulier et fort, loin de cette idée.

Il est évident que l'expression QF n'a plus exactement le même sens que celui que lui donnaient les jeunes turcs des Cahiers, j'actualise un peu le concept, plus post-moderniste. Ce que j'appelle QF aujourd'hui, c'est tout d'abord un cinéma nostalgique d'une certaine conception du cinéma (mise à mal par la Nouvelle Vague dans les 60's), qui met en avant la somme (j'insiste, le mot est important) de savoir-faire afin de faire la promotion non pas d'une histoire, non pas même d'une vision du monde (et c'est tout la différence avec le cinéma américain) mais de cette dite conception du cinéma, c'est ce qu'on pourrait appeler son esthétique publicitaire (le film d'Audiard est d'ailleurs une succession de spot). Le film est un peu un prétexte (comme les films d'Audiard père, tient !).
Le film de genre français (le polar étant le genre QF par excellence), c'est surtout un excellent support pour ça tant il a toujours été inconsistant (faute de cinéastes assez entreprenants pour lui donner un peu de corps). La volonté d'Audiard de vouloir en faire peau neuve, n'en change pas le fond qui se réduit surtout au thème creux des relations viriloïdes des personnages entre code d'honneur, complexe d'Oedipe et appartenance au groupe. L'histoire est d'ailleurs assez symptomatique puisqu'elle montre comment le vieux lion usé issu d'une vielle tradition du banditisme est remplacé par un jeune loup magrébin aux méthodes nouvelles qu'on a pas vu venir. Mais la passage de l'un à l'autre n'est qu'un chagement de look, une réactualisation de la figure du gangster. Audiard ne fait que dépoussiérer une vieille tradition cinématographique sans vraiment la faire évoluer.

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je suis pas impressionné, soyons clair, je trouve que c'est un film de faiseur, de bon faiseur, après la QF c'est pas ça hein, faut réviser un peu Tetsuo, le film n'a rien de rance ni ranci, c'est complètement hors propos cette comparaison.

après bon, 5/6 c'est sûrement de l'abus et j'étais aussi dans de bonnes circonstances, ça vieillira sûrement vers du 4 ou 4,5, voilou.

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Petit canaillou !

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Ok, je laisse tomber. Adieu.

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Mais non c'est pas hors de propos, fais pas ton Tetsuo Cane là...

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Larchouma sur toi!