Forum de FilmDeCulte

De G. Oldman plutôt.

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oups, coquille

SPOILERS

Donc je l'ai vu, en VF. Pour désamorcer tout de suite, je tiens à préciser que je n'avais pas le choix, et il s'est avéré que la VF était de bonne qualité.

En résumé, j'ai trouvé que c'était un très bon film de super-héros. Le plus riche, en tout cas. Contrairement à d'autres, la richesse du film ne m'a pas semblé être du bourrage pour faire intello, tous les thèmes sont traités avec intelligence même si c'est parfois trop sommaire.
Je m'attendais à un film assez bruyant, du genre qui arrive avec ses idées et ses grands sabots et qui tente de faire une révolution cinématographique. Genre Matrix par exemple. Mais en fait il n'en est rien parce que j'ai plus l'impression que Nolan a produit un film-synthèse. Le film de super-héros est en effet le terrain privilégié pour expliquer les grandes évolutions de notre civilisation. Dans TDK se trouve jouée le drame de notre époque: la postmodernité.
Classiquement on a deux camps, la police et la pègre, et dans beaucoup de films on voit s'affronter ces deux camps avec en général les policiers en héros. Le Bien serait représenté par les forces de l'ordre et le Mal par le crime organisé. Mais cette lecture n'est plus satisfaisante. Il y a une troisième catégorie: les fous furieux. La police d'une part, et la pègre de l'autre, sont des mondes organisés, en somme une volonté de l'Homme de construire quelque chose. TDK montre très bien que le Joker est l'ennemi ultime, celui des deux catégories précédentes, puisque lui n'apporte que le chaos, la négation de la société humaine; c'est bien lui le Mal. En cela, TDK m'a beaucoup fait penser, de manière inattendue, à M le Maudit, où Fritz Lang, dès 1931, mettait en scène un pédophile que la police ET la pègre finissent par vouloir éliminer. La comparaison des deux films me semble d'autant plus pertinente quand on pense à la scène des deux ferrys (d'ailleurs, si quelqu'un sait si ce genre d'expérience est vérifiée, qu'il me le dise, ça m'intéresse). Le Joker, le chaos, veut en fait pousser la partie civile de la société à exterminer la partie criminelle. Comme dans M le Maudit, on comprend que notre civilisation est perdue si elle se met à dénier aux fous et aux criminels une vraie justice.
Face à ce chaos, un "White Knight" comme Harvey Dent n'est plus suffisant. Ce genre de héros n'est efficace que contre la criminalité classique. Il est même dangereux, puisque Dent se retourne contre Gotham au final. Batman, parce qu'il est une synthèse des côtés sombre et clair de la société, est le seul à même de contrer le Joker. C'est donc l'unité de la société, la partie civile et la partie criminelle, qui forme un tout, qui est seule capable de mettre un terme au chaos.

Et ce que je viens de dire n'est qu'une des nombreuses thématiques, qui, ô surprise, n'intéresse pas que les fans de comics (ce que je craignais au départ aussi).

Sinon, tous les personnages sont intéressants et forment un univers très cohérent. Si l'on veut critiquer le film en fait, ce n'est pas à mon sens dans l'exécution de l'idée de départ, qui est parfaite, mais dans l'idée de départ elle-même. TDK et Begins peuvent vraiment sembler trop sérieux pour certains. Pour ma part j'adore les films de Burton sur Batman. Tout est tellement fantaisiste, ça colle à un certain côté de la figure du héros. Mais le choix de Nolan semble tout aussi pertinent (peut-être un poil plus "prise de tête"). Tout ça pour dire que je sais pas si on doit, comme beaucoup ici, aimer ceux de Nolan et en conséquence cracher sur eux de Burton: ils se complètent bien; peut-être ceux de Nolan (surtout TDK) sont plus grandioses, mais ça c'est autre chose.
La seule déception de TDK, c'est la place de Pile ou face (ou double face): je trouve qu'un perso aussi génial méritait mieux. Là, il n'apparait pas assez méchant, pas assez fou, il est plus là pour compléter le Joker. Il est là pour montrer la déchéance du héros moral par excellence, ni plus ni moins, ce qui, comme choix, se comprend, mais reste un poil frustrant.

Voilà, dans l'ensemble je suis vraiment très content par rapport à l'idée que je m'en faisais.
5/6

Deuxième vision ce soir. J'espérais en fait que je comprenne un peu mieux ce que j'avais pas bien compris.. mais non. La première fois je mettais ça sur le compte de la découverte, de la claque que t'es en train de te prendre. Mais non: je trouve que c'est vraiment compliqué. Ca va trop vite, les infos sont lachées au vol *attrape*, il n'y a pas une seconde de répit... Cette complexité est une qualité, mais a un côté pile (pénible) qui peut déranger en état de fatigue.
Et ce qui m'avait dérangé la première fois (par exmple l'histoire du sonar) ne s'est pas estompé.

Bref, une deuxième vision pas très très bénéfique, fuck. Mais le film reste un gros morceau de plaisir, et tout a déjà été dit sur la qualité des acteurs, de la mise en scène, de la musique, des effets spéciaux, de la profondeur, tout ça..

Pour moi ça ce sera un gros 5/6 qui le restera sans doute et c'est très bien comme ça.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Content de pas être le seul........

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Netflix les gars, Netflix.

Alors moi c'est un peu le contraire, la seconde vision m'a permis de mieux saisir le scénario, toute son ampleur et toute sa complexité hallucinante, et de me rendre compte de la précision avec laquelle il a été ecrit. Et je trouve ça vraiment bluffant. Si on se concentre un peu, la mise en scène n'est pas si brouillonne que ça (beaucoup de progrès depuis Begins), et j'arrive enfin à pleinement apprécier son côté "en retrait" pour mieux servir cette histoire incroyable et cet univers démentiel.

Et passé la découverte de la première vision, l'émotion est toujours intacte, voire encore plus intense que la première fois (ironiquement, Tiny Tears, ne s'est pas aperçu qu'à la fin du film, j'étais au bord des larmes).

De 5,5/6 je passe donc à 6/6
Et ça fait plaise !

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N'écoutez pas Film Freak

En fait le sonar est pour moi représentatif de ce que je reproche au film: j'ai l'impression de voir des thèmes, des idées, illustrées, et illustrées de manière plutôt schématique et vite fait.

Le sonar. Le coup des ferries. Dent qui "avoue" et se fait arrêter.

C'est un peu balancé comme ça, sans être jamais réellement crédible, comme si l'idée, le CONCEPT, se suffisait à lui-même, et que l'execution n'avait pas besoin d'être 100% au top.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le message de Tetsuo, j'ai l'impression de lire Qui-Gon Jinn ; le message de Qui-Gon Jinn, j'ai l'impression de lire Tetsuo. Reprenez-vous les mecs!

Je suis pas complètement opposé à ton approche, mais ce que j'aime bien avec ces deux Batman, notamment cette histoire de Sonar, c'est que Nolan s'embarrasse jamais d'effet d'annonce puis de redite pour bien appuyer le concept et l'application. Tout est dans l'instant, rien n'est établi, tout est là, aussi radical éphémère. Ca sert ou c'est détruit. je trouve que ça colle bien à l'ambiance pessimiste et le fait d'utiliser ce principe même à des échelles "moindres" comme sur le gadget renforce l'homogénéité du film. Enfin, je trouve.

le seul truc qui me saoule dans le sonar c'est le coté overdose numerique. :/ sinon ça m'a pas plus choqué que ça.

Enfin vu. Qui aurait cru que mon 1er 6/6 de l'année serait attribué à Batman? J'avais beaucoup aimé Batman Begins (que j'ai revu en espagnol cet été : on ne peut critiquer la VF quand on n'a pas vu de films doublés en espagnol, bref) J'ai pas trouvé d'imperfections (si ce n'est, éventuellement, la "fin" du Joker), ce film émet beaucoup d'émotion, je n'ai pas vu les 2h30 passées, en gros c'est une tuerie, pour les retardataires hésitants : allez y.

Tu veux dire quand

J'ALLAIS la faire!

Elle était évidente et facile, reconnaissons-le.

Pardon Zazaza, ça n'a rien de personnel.

...it's just business.

(meilleur film du monde)