Murder à la Mod (1968) 2/6 - Entre ses affèteries de fan de la Nouvelle Vague et son amateurisme pur, c'est quand même relativement embarrassant. Et pourtant, ça reste fascinant par moments. L'exercice suinte le voyeurisme dans sa forme la plus pure, sans fard, presque gratuit mais terriblement sincère de la part de l'auteur. Après, je vois pas trop où De Palma veut en venir avec cette espèce de farce foireuse.
Greetings (1968) 3/6 - Un certain charme dans sa chronique qui capture l'époque mais ça demeure très inégal. Moins amusant que les meilleurs passages de sa suite, Hi, Mom!
The Wedding Party (1969) 1/6 - Vrai premier film mais qu'il n'a pas fait seul, comédie sans saveur de petits jeunes qui s'amusent à référencer le muet et la Nouvelle Vague. Sans intérêt.
Dionysus (1970) 3/6 - William Finley est encore une fois troublant et le récit se fait intrigant mais si l'aspect expérimental de l'ouvrage est loin d'être inintéressant, sur 85 minutes, c'est quand même difficile. Plus un document témoin de la mise en scène particulière du groupe et de l'interactivité de la pièce qu'une expérience engageante en soi.
Hi, Mom! (1970) 3/6 - Film bicéphale, partagé entre une comédie très amusante, dans le montage de gags, dans l'humour de persos et de dialogues, dans la comédie de situation, et une satire longuette hors sujet. J'ai eu l'impression de voir deux bouts de films montés ensemble, avec une fin de mec qui sait pas comment finir.
Get to Know Your Rabbit ( Attention au lapin, 1972) 2/6 - Premier film de commande (et de studio), une comédie absurde pas drôle où le cinéaste profite d'avoir un plus large budget pour s'amuser à filmer des décors construits en studio lui permettant des mouvements de caméra qui passent à travers les murs ou au-dessus des pièces, mais sans que cela n'ait de sens, contrairement à ses futurs films.
Sisters (Soeurs de sang, 1973) 4/6 - Derrière "l'hommage" à Hitchcock, piochant dans Fenêtre sur cour et Psychose, mais qui en soi est déjà un jeu de miroir, entre les films, pour le spectateur cinéphile, il y a une intéressante décomposition du voyeurisme du personnage mais aussi du public même si on est encore un peu à l'état d'ébauche de la carrière à venir.
Phantom of the Paradise (1974) À revoir.
Obsession (1976) 3/6 - Le film ne peint qu'une obsession de surface comme si les seules figures recyclées de Vertigo suffisaient à nous emporter. Les emphases de De Palma (travellings ophulsiens, ralenti final) sont enivrantes, le velouté Zsigmond et le score de Herrmann amplifient l'aspect "film de fantômes" déjà présent dans le modèle mais ça aurait gagné à aller plus loin dans sa perversion de l'original pour être pertinent.
Carrie (Carrie au bal du diable, 1976) 4/6 - Très court et un peu "simple" dans le scénario, le film opère un crescendo qui fonctionne bien et globalement le film TUE dès qu'on est au bal, enquillant morceau de bravoure sur morceau de bravoure (le slow, la montée, le split-screen, tous les effets de montage). Tout est super fat mais le genre fait passer la pilule et ça marche du tonnerre. Enfin bref, c'est bien mais un peu "petit". Exercice de style.
The Fury (Furie, 1978) 2/6 - Inintérêt absolu. Deux heures mollassonnes de structure mal fagotée avec un côté remake upper class de Carrie dans le Manoir Xavier du pauvre. Un de ses films où De Palma est presque totalement absent. Il y a cette scène de vision sur les escaliers qui est géniale dans la mise en image, ainsi que les délires gore proto-Scanners mais putain, que c'est fonctionnel et vide le reste du temps.
Home Movies (1980) 1/6 - Farce grossière à l'écriture amatrice. En réalité un exercice donné par De Palma à ses étudiants lorsqu'il était prof à la fac mais il se dit responsable de 95% des plans du film et ce dernier est insauvable. La patte de l'auteur se voit d'ailleurs à l'écran, dans certains plans ou détails du récit, mais putain que c'est pénible à partir dans tous les sens.
Dressed to Kill (Pulsions, 1980) 4,5/6 - Exercice de style particulièrement probant, davantage une perversion du modèle qu'un hommage. Le sous-texte du Hitchcock devient le texte, on joue les chaises musicales avec ses archétypes et on les modernise par une sexualité mise en avant qui se fait carrément progressiste. Derrière la vulgarité assumée du film, il y a une pertinence dans la relecture qui fait qu'on est pas dans le fétichisme creux. Mais quand bien même il serait creux, quelle mise en scène! Là ce n'est plus du cinéma de voyeur, c'est du cinéma de jouisseur.
Blow Out (1981) 6/6
Scarface (1983) 4,5/6 - Film plus stonien que depalmaien. Le cinéaste du vulgos est parfait pour conférer à ce rise & fall '80s toute sa décadence kitsch, donnant une véritable identité à ce qui pourrait être un film de gangster de plus, et c'est royalement mis en scène mais l'ensemble m'apparaît vaguement impersonnel dans le fond. Et c'est le fond que je trouve le plus intéressant. Ce contexte politique du remake contemporain, son propos sur l'immigration, le Rêve Américain et la Guerre contre la Drogue... Dommage que la deuxième moitié soit plus programmatique, surtout avec un personnage aussi peu attachant.
Body Double (1984) À revoir.
Wise Guys (1986) 1/6 - Film impersonnel au possible à partir d'un scénario d'une indigence totale... C'est écrit comme s'il s'agissait de la toute première comédie au monde et à part deux plans, ce serait filmé par Gérard Oury, ce serait pareil.
The Untouchables (Les Incorruptibles, 1987) 4/6
Casualties of War (Outrage, 1989) 3/6
The Bonfire of the Vanities (Le Bûcher des vanités, 1990) 4/6 - Jeune et impressionnable, cette satire où tout le monde en prend pour son grade, des hommes d'Église aux hommes politiques en passant par la presse, Wall Street, la upper class et la Justice, m'avait suffisamment nourri en cynisme, avec ce qu'il faut de retournements de situations et de sexe et d'outrage pour que je trouve ça génial. Aujourd'hui, ça m'amuse toujours mais ça reste un peu gentillet et léger et tout ce qui y est bon est dû au livre (le plan-séquence d'ouverture est joli mais n'a pas le sens ni même vraiment l'utilité de celui de Snake Eyes, le split-screen est inutile).
Raising Cain (L'Esprit de Caïn, 1992) Pas vu.
Carlito's Way (L'Impasse, 1993) 4/6 - Film vraiment banal, dans l'intrigue et dans le traitement. J'accroche assez peu à tout ce qui lorgne encore trop du côté des kitscheries '80s du cinéma de l'auteur. Une romance qui me passionne encore moins que le reste. C'est la mise en scène de De Palma qui hisse le film au-delà de la vulgaire série B du scénario, avec notamment cette haletante dernière demi-heure en quasi-temps réel, 30 minutes durant lesquelles la tension ne retombe jamais sans que l'écriture ou la réalisation n'aient à en faire trop.
Mission: Impossible (1996) 6/6 - Nn seulement c'est un blockbuster qui remplit à la perfection son cahier des charges, c'est surtout un grand film sur le cinéma et plus particulièrement la mise en scène avec une réflexivité sur le genre même - film d'espionnage, donc faux semblants, masquarades, tromperie - dont les codes renvoient inévitablement au 7e art, où les personnages doivent se faire metteur en scène pour vaincre. C'est vraiment un film sur le pouvoir de l'image, comment elle ment et comment elle dit la vérité. Et l'époustouflante séquence dénuée de musique du piratage de la CIA...
Snake Eyes (1998) 4,5/6 - Ode au pouvoir de la caméra, qui détient la vérité, tout en brouillant les pistes entre vision objective et subjective, film sur la quête de la vérité, sur l'ère du "spin" par les médias ou par des agents corrompus. Ce que l'on ignore ne peut pas nous faire du mal mais il est nécessaire de le savoir. Le dernier acte narrativement peu concluant entame l'expérience formellement stimulante.
Mission to Mars (2000) 4/6
Femme Fatale (2002) 2/6 - Qu'est-ce que c'est tarte comme film...ennuyant et grossier. Passer autant de temps sur une (fausse) intrigue de faux kidnapping m'échappe complètement, tout comme la pertinence de cet exercice sur le destin...entre le twist et ce qui suit, j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver face à court métrage d'ado. De Palma, comme beaucoup de cinéastes, entre ici dans la phase de sa carrière où ses films ressemblent à des films d'étudiants qui voudraient le copier/lui rendre hommage.
The Black Dahlia (Le Dahlia noir, 2006) 3/6 - Pas encore RIP mais bien RAS.
Redacted (2008) 2/6 - Gros ratage qui aurait gagné à être une enquête et plus rigoureux. À quoi bon multiplier les points de vue s'ils racontent tous la même chose? Pourquoi remonter les sources dans l'ordre chronologique? Ok Brian, la caméra est vectrice de vérité mais ce remake d'Outrages n'apporte rien en exploitant si mal son dispositif.
Passion (2012) 0/6 - Téléfilm profondément pathétique où rien dans l'exécution ne transcende un récit minable, sans surprise, sans enjeux. Entre la photo terne et les motifs récurrents de l'auteur mais en mode PITIÉ, j'ai un peu eu l'impression de voir un pastiche amateur censé illustrer "le cinéma de Brian De Palma". Film chiant et fade comme la tronche de Noomi Rapace, sans aspérités, sans le moindre petit début de soupçon d'iota d'ambiance ou de sexualité, complètement convenu, limite mal joué.
Moyenne : 3.2/6
Faudrait que je les (re)vois tous en fait parce qu'à l'exception des derniers et de quelques autres, mes souvenirs ne sont pas clairs et surtout ont été forgés il y a maintenant assez longtemps.
Sinon, pour le moment, le top ça donnerait :
1. Mission : Impossible 2. Blow Out 3. Snake Eyes 4. Pulsions 5. Scarface
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Dernière édition par Film Freak le 30 Aoû 2006, 22:21, édité 1 fois.
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