Forum de FilmDeCulte

Je me demande si ce n'est pas le tout premier De Palma que j'ai vu.

Forcément, un film avec Tom Hanks et Bruce Willis, j'ai dû sauter dessus quand j'étais gamin. Et je kiffais ce film! Ce n'est que bien plus tard que j'ai appris sa réputation et je n'ai jamais trop compris pourquoi le film était aussi mésestimé.

Ça faisait très longtemps que je ne l'avais pas revu et aujourd'hui, tout s'explique un peu (même si je trouve tout de même le film loin d'être mauvais et certainement pas la bouse que beaucoup veulent voir).

Je pense qu'à l'époque, étant jeune et impressionnable, cette satire où tout le monde en prend pour son grade, des hommes d'Église aux hommes politiques en passant par la presse, Wall Street, la upper class et la Justice, m'avait suffisamment nourri en cynisme, avec ce qu'il faut de retournements de situations (j'adorais les films de tribunaux et le coup de la cassette, j'étais à donf) et de sexe (Mélanie Griffith et son "I'm a sucker for a soft dick" ou l'autre meuf qui se photocopie la chatte) et d'outrage ("Morgan Freeman qui se fait traiter de raciste et se vénère wouah!") pour que je trouve ça génial.

Aujourd'hui, ça m'amuse toujours mais je comprends les reproches faites par la critique accusant le film d'avoir aseptisé le roman. Disons que ça reste un peu gentillet et léger et que tout ce qui y est bon est dû au livre (le plan-séquence d'ouverture est joli mais n'a pas le sens ni même vraiment l'utilité de celui de Snake Eyes, le split-screen est inutile).

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C'est un film sympa, drôle, plutôt bien foutu, mais tellement simple, tellement petit (par rapport au livre, surtout).

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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C'est ce que j'allais dire, c'est certainement la comparaison avec le roman qui doit faire mal. J'y pensais d'ailleurs devant le visionnage: le titre ne colle pas au film, il est trop arty, trop grandiloquement cynique par rapport au contenu.

C'est bête car c'est pas du tout exempt de qualités. Si De Palma a du mal avec la tonalité comique, il se fait plaisir avec un déchaînement visuel dingue: contre-plongées, plan-séquence, split screen (totalement gratuit), courtes focales, débullés... C'est presque comme s'il réalisait contre son propre film, en le bousillant de l'intérieur.

Le récit est fun et gentiment mordant avec quelques bons gags, mais le ton vire parfois trop au cartoon (la scène où Hanks tire au fusil à pompe chez lui), et sur la fin subitement dans le mièvre pour se dédouaner des accusations de racisme. D'ailleurs il faudrait en faire un remake avec les identity politics totalement vrillées d'aujourd'hui.

En tout cas pas mécontent de l'avoir vu, je m'attendais pas du tout à ça.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste