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Film d'animation suédois sur une orpheline qui se fait adopter par une femme gorille - mais genre dans la vraie vie, dans une maison, pas dans la jungle.

C'est clairement adressé à un jeune public: 1h12, dessin et animation simples, action claire et lisible (le combat final le plus mou de tous les temps), message tout basique (en l'occurrence c'est moins sur le racisme que sur le prolétariat, avoir une mère perçue comme "mal élevée"). Du coup ça paraît un peu sage et timoré, ça manque d'excitation et de gags.
Il y a cependant une certaine maturité dans l'absence de backstory, ça reste un peu mystérieux et elliptique, et il y a quelques beaux moments de complicité mère-fille sous les étoiles.

En tout cas tu sens le projet bien intentionné à donf: c'est le genre de film où 50% des persos sont racisés, où quand tu commences une scène en centre ville tu débutes sans raison aucune sur un gros plan d'un couple lesbien interracial...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

La raison c'est qu'il existe encore des gens comme toi qui ont besoin qu'il y ait une raison à ce que ça commence avec un couple lesbien interracial mais si c'était un couple blanc hétéro, t'aurais pas moufté.

CQFD ultime.

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Ce n'est pas faux, mais après, joue pas au con non plus : tu sais très bien qu'à notre époque, représenter ce genre de choses, c'est pas fait de façon naturelle ("je veux raconter une histoire") mais afin de passer un message politique. Donc ces créateurs aussi, ils ont besoin d'une raison pour représenter ça.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Oui enfin bon des œuvres jeune public avec une sensibilité anti-raciste c'est courant et Elephant Man c'est le debut du complot woke aussi.

Je sais même pas pourquoi je te réponds, mais bon.
Il est pas question d'un complot woke, simplement, faut être de mauvaise foi pour pas reconnaître que c'est l'air du temps de faire le choix de certaines représentations, et ce choix est généralement moins artistique que politique.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Bah...oui, c'est ce que je dis. Ce sont des gens comme QGJ qui leur donnent (une) raison.

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Mouais, je suis pas persuadé que ça serve la cause que de représenter certaines choses comme des vignettes politiques, plutôt que d'intégrer organiquement ça dans un récit.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Dans les contes initiatiques de droite subvertissant le genre il y a Pierre Gripari. Cela fonctionne pendant 30 pages mais peu après devient encore plus lourdement idéologique que ce qu'il dénonce et névrotiquement obsessionnel, et c'est un peu la même chose avec certains Marcel Aymé. Les idées de droite ne permettent pas un art plus organique que celles de gauche... vu qu'ils sont obligé de représenter l'autre pour le dénier ensuite. Il n'y a pas plus politiques que les gens qui prétendent ne pas faire de politique

C'est incroyable d'avoir une vision du bon aussi bêtement binaire : dire que l'art politique de "gauche" (et c'est très contestable, d'ailleurs, de considérer que le wokisme soit de gauche, au passage) est mal branlé ne revient pas à dire que l'art politique de droit fasse ça mieux.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Oui on a compris, l'a-politisme de droite est au-dessus du reste.

Un truc organique c'est par exemple la Chartreuse de Parme car Stendhal, l'histoire d'un type qui traverse des oppositions politiques sans rien y comprendre mais en faisant semblant, et qui, pour cette raison, devient un enjeu qu'elles se disputent. Et c'est spirituel mais un peu chiant l'art organique car Stendhal en fait, avec beaucoup de cohérence, un personnage progressivement immobilisé et aveuglé, érotisant les mouches, tout en en aimant cela

C'est en le rendant random que ça le normalise.

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Le truc c'est que c'est justement pas random: c'est un gros plan sur des mains d'inconnu(e)s qui recule et tu vois ce couple sans AUCUNE raison dans le récit. Et la réal n'aurait jamais mis en scène de la sorte un couple hétéro vu que ça ne raconte rien dans le contexte.

Pour le coup, le baiser lesbien entre deux silhouettes de STAR WARS IX parmi cinq autres plans d'embrassades était davantage random, mais pour toi là ça n'allait pas non plus...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Tu ne sais toujours pas lire, c'est incroyable.

L'apolitisme en art, ça n'existe évidemment pas : ce que je rejette, ce n’est bien sûr pas qu'une oeuvre prenne position, c'est le bourrinisme de certains, qui transforme l'art en tract politique : c'est pour ça que je trouve Bunuel imbouffable, alors qu'à la base, moi je suis OK pour qu'on tape sur le christianisme et la bourgeoisie, ou que les revenge movies des années 80, qui sont de droite, sont pour moi tout aussi imbouffables.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Ça n'allait pas parce qu'ils ont fait de la comm dessus en amont. "Premier couple gay dans Star Wars". Pour au final un bisou entre personnages tertiaires si furtif que tu clignes de l'oeil et le rates et que c'était aisément censurable pour le marché chinois (et ça le fut). Va falloir essayer de comprendre le problème plutôt que d'être malhonnête.

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J'étais pas au courant de la com’. En tout cas la démarche de déculpabilisation/montrage de muscles progressistes est la même dans les deux films, c’est sûr. Y en a juste un où ça passe de façon "naturelle" comme un à côté comme un couple hétéro, et un autre où c’est in your face et gratuit et ça te sort du film. Va falloir essayer de comprendre le problème plutôt que d'être malhonnête.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste