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MessagePosté: 13 Nov 2022, 09:23 
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Dans les années 1980, le jeune Paul Graff mène une enfance paisible dans le Queens, à New York. Avec Johnny, un camarade mis au ban de la classe à cause de sa couleur de peau, ils font les 400 coups. Paul pense être protégé par sa mère, présidente du conseil des parents d’élèves, et par son grand-père dont il est très proche.

Topic toujours pas ouvert?

Ca commence comme un film des frères Coen où l'absurdité de la famille le dispute à la tendresse. La photo grisâtre complète le dispositif malaisant qui vise à retranscrire la difficulté pour les familles juives issues de l'immigration de trouver une place et maintenir une cohésion. Seule la relation entre le garçon et le grand-père (amusante référence dans un des premiers dialogues à The Father avec un "on parlait de quoi à l'instant déjà" :) ) dessine une perspective.

Mais en fait de perspective, James Gray refuse la facilité de la success story. Il aurait pu, il est quand même devenu un des cinéastes les plus respectés au monde, mais non, le propos est ici bien sombre: les discriminés sont davantage poussés à se battre entre eux qu'à dénoncer la domination.
La belle amitié avec son camarade noir est cernée de toutes parts et ne trouve de perspective que dans des projets naïfs et voués à l'échec. Mais ironiquement, la naïveté de ces projets n'empêche pas la reproduction sociale: c'est le noir qui porte le chapeau du délit.

La seule certitude du film, sa lumière grise, c'est la leçon du grand-père, celle de ne jamais cesser de lutter, seule manière de se sentir vivant et de construire des liens avec autrui. Gray offre une grande leçon de classicisme.


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MessagePosté: 13 Nov 2022, 13:02 
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Qu'est ce que c'est que ce mauvais ersatz de Turturro qu'ils ont trouvé pour camper le rôle du père ? Sinon le gamin est la pire tête à claque vu depuis bien longtemps au cinéma, j'avoue avoir pris un certain plaisir lorsqu'il s'est pris une raclée, j'espère même qu'il a souffert pendant le tournage de la scène.

Sinon hâte d'entendre QGJ nous dire que son petit cœur sec a été touché par cette histoire de noirs qui sont les nouveaux juifs dans les US des années 80 et qu'à l'avenir on ne l'y reprendra plu à se moquer des minorités.

Baptiste a écrit:
il est quand même devenu un des cinéastes les plus respectés au monde

Tu forces.


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MessagePosté: 13 Nov 2022, 13:22 
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Le mec ne connaît pas Jeremy Strong, un des acteurs montants les plus intéressants.

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MessagePosté: 13 Nov 2022, 13:26 
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Film Freak a écrit:
Le mec ne connaît pas Jeremy Strong, un des acteurs montants les plus intéressants.

Je l'ai effectivement trouvé bien bien nul.


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MessagePosté: 13 Nov 2022, 13:48 
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France Culture ce midi, près d'une heure sur le sujet. Au vu de l'échange pourtant intéressant entre les intervenants, ça a l'air d'être un monument de white guilt post-trump à destination des spectateurs encore convaincus d'avoir découvert le pot aux roses sociologique avec la notion de privilège blanc.

Particulièrement peu impressionné par Ad Astra et sa trame empruntée à Heart of Darkness, pour au final en substituer le fond terrifiant et pour le coup encore actuel par des daddy issues convenues, j'attendrai un peu mais pourquoi pas.

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MessagePosté: 13 Nov 2022, 13:51 
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J'avoue que j'ai absolument aucune envie de voir le film et pourtant j'aime plutôt beaucoup James Gray. Mais le sujet et la bande annonce me rebutent total (et Hopkins en vieux sage c'est limite un no go direct).

Et en effet échos très mitigés sur la perf de Jeremy Strong alors que le mec est monumental dans Succession.

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MessagePosté: 13 Nov 2022, 14:15 
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Moi non plus la BA m'a pas spécialement attiré mais Gray se sort aisément du piège de la complaisance sur les questions de discrimination. C'est avant tout un film émouvant et pudique. Anthony Hopkins est souverain.

Quant au message de Lohmann, je le trouve de très mauvais goût sur la partie "tête à claques"... Vu comme la scène est terrifiante.


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MessagePosté: 13 Nov 2022, 14:41 
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Je l'ai vraiment vécu comme un soulagement :lol:


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MessagePosté: 13 Nov 2022, 16:13 
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Curieux d'être soulagé par la vision d'un enfant en train de se faire taper.


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MessagePosté: 13 Nov 2022, 16:22 
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Baptiste a écrit:
Curieux d'être soulagé par la vision d'un enfant en train de se faire taper.

D'un autre côté j'apprécie LVT.


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MessagePosté: 13 Nov 2022, 20:38 
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Leave it to James Gray de faire un film autobiographique anti-nostalgique, un coming of age movie pétri de culpabilité vis-à-vis de son propre privilège (même si, oui, le personnage noir sert un peu d'objet dans l'histoire du protagoniste blanc) et qui sonne comme une préquelle à l'Amérique actuelle bâtie sur la haine de l'autre.
Coucou les Trump!


Le tout baigne dans un crépuscule plus "cendar '80s" (ces teintes terrestres de partout m'ont rappelé mon enfance) qu'écrin sépia à la Gordon Willis sur Le Parrain, référence inévitable d'un cinéaste biberonné à Coppola chez qui aussi le microcosme familial devient carcan fait d'impositions. Sauf qu'ici la fin est optimiste, un peu comme pour Ad Astra.

Mon appréciation, à des degrés divers mais plus que les précédents, des trois derniers Gray me donne envie de retenter ses trois premiers que j'avais aimé mais qui ne dépassaient pas mon plafond de verre perso (pas envie de revoir The Immigrant par contre).

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MessagePosté: 14 Nov 2022, 11:36 
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Le fait que le film dure moins de 2h est déjà une bonne nouvelle


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MessagePosté: 28 Nov 2022, 12:22 
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Je le sentais pas du tout et pas de surprise j’ai eu à peu près exactement ce à quoi je m’attendais. Un film tout plat, tout mou, tout conventionnel et qui m’a semblé totalement anecdotique. Alors oui ce qui est intéressant c’est la proposition finale, cette idée non pas d’une initiation par l’expérience et par le dépassement de soi mais au contraire par une injustice et une trahison originelles. Le fameux privilège structurel qui se confronte (de manière un peu facile peut-être) à la volonté propre (l’enfant qui quitte la cérémonie trumpienne à la fin).

Au-delà de ça, le film est finalement très « grayien » dans cette tristesse constante, cette enfance réduite à quasiment rien (la scène de la fusée), un enthousiasme sans cesse coupé net, une créativité contrariée (il dessine bien mais c’est jamais le bon dessin, métaphore assez amusante d’ailleurs de Gray cinéaste, bon cinéaste, jamais au bon endroit en regard de l’industrie). Sauf que dans tous ces autres films, la fiction permettait à Gray de donner une porte de sortie à cette tristesse, à cette fatalité inextricable, souvent dans des dénouements tragiques. Or là, ça n’explose jamais, ça reste un peu sur cette même ligne maussade du début à la fin.

Avec des choses que j’aurais jamais imaginé voir chez Gray, comme cette petite scène où l’enfant s’imagine célébré au Guggenheim (là encore on peut sentir le fantasme de reconnaissance de Gray), quelle scène éculée et superflue. Plus tard, les flash back audio du grand-père avec ses petites leçons de vie, c’est pareil on est dans un cliché un peu facile. Malheureusement les personnages des parents sont presque totalement ratés, en fait c’est surtout qu’ils ne parviennent pas à exister suffisamment. Je comprends mieux également les réserves sur la presation de Jeremy Strong, il y a quelque chose qui fonctionne pas, il est trop jeune, semble vieilli artificiellement et là encore son personnage a un peu du mal à avoir de l’épaisseur. Reste la belle relation entre l’enfant et le grand-père (et impérial Hopkins) mais c’est chiche. Gros carton rouge pour ce moment fugace où son ami noir
pense à sa grand-mère dans son lit.
Gray casse brutalement tout le point de vue du film, j’ai pas compris.

J’aime beaucoup la photo de Khondji et cette vision d’une enfance solitaire et mélancolique, toujours à côté, comme dans un entre deux irréconciliable entre le privilège de son statut et sa personnalité propre. Les derniers plans fugaces m’ont ému, impression que Gray touche soudainement quelque chose, les lieux vidés de leurs personnages, le souvenir fragmenté. Toutefois le film me semble globalement léger et manquant de scènes fortes, d’une conclusion plus satisfaisante, plus émouvante qui dépasserait son propos presque trop limpide. Son film le plus faible avec The immigrant. Pour replacer le film dans cette mouvance « nostalgique » des réals US, le film me semble à des années-lumière d’un Licorice Pizza et même d’un Apollo 11 ½ de Linklater (même si oui les films n’ont pas du tout le même ton).

2-3/6

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Dernière édition par Art Core le 28 Nov 2022, 12:52, édité 3 fois.

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MessagePosté: 28 Nov 2022, 12:33 
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Art Core a tout dit :mrgreen:


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MessagePosté: 28 Nov 2022, 15:21 
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Antichrist
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Je te trouve excessivement sévère. Mais je dois reconnaitre quelque chose.... il ne m'en reste pas grand chose six mois après. A part la discussion sur le banc, je ne me souviens pas d'une émotion particulière alors que Lost City of Z, je ne m'en lasse pas de le revoir.

Je mettais 5/6 à Cannes, je serai plus à 4,5 aujourd'hui (mec qui crois que la note c'est la vie)


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