Forum de FilmDeCulte

Qui aurait cru que le Malick de Venise serait au vu des réactions du public le Reygadas de Cannes? Si les réactions en salle de presse semblaient fifty-fifty, la projo public de la palabiennale s'est transformée en véritable pugilat avec 95% de huées couvrant avec force les rares applaudissements (dont je faisais partie). Mais à vrai dire je comprends qu'on puisse haïr le film, qu'on présentait comme son film le plus expérimental, sur la crise économique, alors que ce n'est qu'un plaidoyer très premier degré sur l'amour et la foi (cyniques s'abstenir sous peine de brûler l'écran au napalm, dernières paroles prononcées "L'amour qui nous aime... Merci", Alexandre Jardin sors de ce corps), souvent au seuil de la naïveté... Et sinon la crise = 2 lignes de dialogue.

On a beaucoup parlé de tous les acteurs coupés au montage (Weisz, Chastain) pour s'en tenir à un quatuor (plus une apparition brève de Barry Pepper). Mais soyons clair, il n'y en a que pour Olga Kurylenko, qui incarne une sorte de vision idéale de la femme, la femme youpi-bohème- lalala, celle qui passe son temps à sautiller et danser partout les bras au ciel, qui te montre sa culotte au supermarché, ou qui essaie d'avaler un tube de médocs pour se suicider dès qu'on s'engueule. Bref, une femme qui n'existe que dans les fantasmes du spectateur masculin un peu blaireau. Rachel Mc Adams fait office de passade et apparaît cinq minutes. Javier Bardem joue un curé qui doute. Et surtout Ben Affleck est réduit à une présence masculine à laquelle on aurait cloué le bec, quasi muet tout le film (alors que sur la première version du synopsis annoncée sur allociné, c'était le centre du film, qui incarnait un coureur de jupons).

To the Wonder est le mariage des Dardenne, de Tony Scott et d'obscures vidéos expérimentales du centre Pompidou: des plans de dos, de devant, en haut, en bas, de biais, qui n'excèdent jamais trois à cinq secondes, réduits à de la pure gestuelle tant l'action est réduite hors champ et commentée par la voix off d'Olga ("L'amour qui nous aime"... "Je t'ai trouvé dans la nuit éternelle"... "Cendres!")

Après il y a un charme qui opère, ou pas. Visuellement, c'est évidemment à tomber. Au début j'étais effondré par le niveau mais ensuite il s'est produit une sensation d'envoûtement totale qui m'a fait oublier à quel point Kurylenko n'est pas une très grande actrice et ce premier degré parfois embarrassant. Le discours sur la foi qui vire au cathéchèse est tellement à rebours des charges anti-religion qu'il en devient touchant. Impossible de ne pas ressentir un crescendo émotionnel même si le film ne repose sur rien de solide si ce n'est de belles valeurs. Visiblement c'est pas ce que sont arrivés à ressentir les 95% des gens qui ont vu le film. A vous de juger.
5/6

Damn!

Bon. Au moins les espérances ne sont pas trop hautes et on pourra découvrir le film sans la pression (à l'inverse de Tree of Life qui arrivait après The New World).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Au contraire c'est le film de scout trentenaire par excellence!

Putain ça rassure pas du tout comme texte...

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les échos vont du catastrophique au sublime... Je pense que cela va demander un gros saut de foi.

Soyons clair: tu vas détester.

*à demain les amis*

Cela dit je déteste aucun Malick.

Badlands 4
Days of Heaven 4
The Thin Red Line 5
The New World 5
The Tree of Life 4

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Badlands 5
Days of Heaven 6
The Thin Red Line 6
The New World 6
The Tree of Life 5

autant dire que j'attends le film comme le Messie.
Et je suis amoureux d'Olga depuis L'annulaire (et j'ai son mail ooooooooh)

Oui j'en lis plutôt beaucoup de mal sur le net.
Et les reproches que je lis étaient déjà là dans Tree of Life...
Je le sens pas des masses.

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CroqAnimement votre

oui, justement, ça me remplit plutôt d'optimisme, ça. J'ai plus de doutes sur le thème même du film. L'amour, ça me file un peu des boutons au cinéma.

Moi c'est le côté catho prononcé (que j'ai lu dans quelques textes ici ou là) qui me fait un peu peur.

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CroqAnimement votre

Ca me scie aussi qu'il n'y ait toujours aucune image différente de celle-là (genre on la connaît depuis quoi, deux ans?). Grrrr..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

le film n'a pas de distributeur c'est en partie pour ça

Ah bon?! Etrange.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pas besoin d'être catholique pour apprécier le requiem de Mozart ou les cantates de Bach!

(je dis ça parce que les gens ont souvent l'air d'avoir peur d'une oeuvre religieuse, voire fanatique. Pourquoi pas? Si c'est un chef d'oeuvre.)