Forum de FilmDeCulte

Les meilleurs Malick sont à mes yeux ses films d'époque. Comme si son talent n'était jamais plus grand que lorsqu'il se déployait dans un cadre précis, avec des contraintes (de décors, de costumes, etc.). Lorsqu'il n'a pas ça, il tournoie sur des balcons d'Austin ad nauseam et c'est plus possible.

Ce retour à un cinéma narratif, ancré par une histoire vraie et des contraintes de prod, fait donc plaisir. Il y a un fil, une histoire. Comme toujours, dès les premières images c'est à tomber par terre. La "formule" malickienne, on commence à la connaître ; elle accouche pourtant d'images sublimes (le décor autrichien aide beaucoup) et d'instants de pure grâce. Ceci étant dit, le systématisme est là et parfois, tel Olga Kurylenko dans TO THE WONDER, ça tourne un peu en rond, au point de paraître un peu chiqué. Il y a des trucs qu'il pouvait se permettre jadis que notre "palais" de spectateur a déjà trop goûté. Et les partis-pris esthétiques, notamment le fameux grand angle, gâchent des moments sublimes en transformant August Diehl en conehead.

L'histoire (vraie) du film est forte et troublante, mais elle se déploie sur deux heures et cinquantes trop longues minutes. Ca reste suffisamment hypnotique pour pas qu'on se fasse trop chier, mais la longueur n'était pas nécessaire. Etrangement, le ratio "puissance du film sur le papier"/"mon émotion" n'est pas bon... Théoriquement j'aurais dû pleurer et je suis globalement resté à distance, malgré mon admiration de l'objet, qui reste unique et donc louable.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Les meilleurs Malick, c'était avant qu'il devienne born again et qu'il décide de nous montrer que la foi, c'était faire tournoyer une caméra dans des arbres.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Fait chier, quand même. Les échos ne sont pas fous hein. "Son meilleur film depuis The Tree of Life", ça nous fait une belle jambe.
Quelque chose me dit qu'il ne retrouvera jamais la superbe de son duo Thin Red Line - New World aka les deux plus beaux films du monde.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oui, aucune chance.
The Tree of Life, c'est déjà borderline teubé.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

C'était déjà cuit après Badlands

Un poil excessif mais pas loin de partager cet avis tout de même. Badlands le meilleur de ses films.

Je préfère Days of Heaven.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Pareil

Et je pense que le dernier film que j'ai réellement apprécié de lui est la ligne rouge ( qui aviat déjà des travers)

Vu ce que disait Tom à son propos en le comparant à City Girl, dans ce cas là Malick ne vaut pas tripette

Oui il est (très) bien même s'il me laisse froid

En fait c'est pas Tom c'était skip

Pas encore vu mais je reste optimiste. Le dernier grand film de Malick à mes yeux (et un peu sous-estimé) c'est Voyage of Time (la version longue). Et c'était il n'y a pas si longtemps. Les films de Malick ont souvent ce que j'appelle des climax en miette. C'est à dire qu'au lieu d'avoir un ou deux climax en un seul morceau à des moments précis, comme dans les films habituels, ils sont souvent éparpillés, et comme un souvenir, il faut recoller les morceaux. Ce que certains trouvent fatigant, d'autres bouleversant ou mélancolique. Mais le charme et la puissance nostalgique de ses films sont inégalés. Les seuls à mes yeux à vraiment capter les flux elliptiques (et poétique) de la conscience. La conscience (ou pensée) humaine est un Jump cut perpétuel. Un exemple, il y'a un climax extraordinaire au début de la ligne rouge, et c'est un climax, tout doux, « pianissimo » lors de la brève rencontre entre Jim Caviezel et la femme aborigène. Le film vient à peine de commencer et on (en tout cas j'ai) déjà envie de pleurer. Comme les grands musiciens, Malick a un touché extraordinaire, c'est-à-dire que ses nuances sont belles. Et parfois elles sont tellement douces, que l'on n’est pas loin de l'indicible.

Donc je reste optimiste pour une vie cachée.

Et bien justement je suis assez admiratif de comment Malick en 2H54 arrive à faire tenir une histoire à l'argument super mince sans qu'on s'emmerde. Parce qu'il faut le dire, chez un autre réalisateur ça tient 30 minutes et là Malick va justement se servir de ce "McGuffin" pour pouvoir déployer tout son art poétique. Car Une vie cachée c'est une histoire à l'argument super mince qui va juste servir de support pour la poésie du cinéaste. Il faut se préparer à un film très littéraire avec sans exagérer la moitié du temps de la voix-off et vu que ça se passe dans les montagnes autrichiennes Malick va se faire plaisir avec tout le côté "nature". Ah ces champs en friches, cette verdure, ce travail des paysans filmé avec amour par Malick.

Bref on est dans un milieu où le cinéaste panthéiste s'éclate et si il fallait rapprocher le film d'un autre ça serait le morceau central de Tree of Life. Donc 2H54 dont la moitié en voix-off et avec plein de moments poétiques et bien c'est clairement pas engageant mais le résultat est au final assez fascinant. Il y a toujours quelque chose d'hypnotisant dans la caméra de Malick qui retient l'attention et fait que pendant 3 heures on est porté par cette malheureuse histoire humaine. Alors faut pas s'attendre à un truc joyeux avec plein d'humour, le cinéaste assume le côté poésie naïve totalement premier degré mais c'est clairement une oeuvre artistique qui a de la gueule. Un truc très minimaliste (personnages peu nombreux, histoire simple) qui force le respect et où le degré d'appréciation dépend clairement de si on rentre ou pas dans ce trip.

Alors c'est souvent très beau mais étrangement le revers de ce cinéma riche c'est le petit manque d'émotion qui est assez paradoxal vu les flambées poétiques. J'avoue ne pas être un connaisseur à 100% de Malick. Bien aimé la Ligne rouge, The Tree of Life est un bon film si on enlève les dinosaures et l'horrible segment final et vu un de ses trips poétique qui m'avait moyennement intéressé et bien là c'est dans ce que j'ai vu de mieux de lui. Il y a un côté plus classique, il s'est heureusement débarrassé de ces tendances mystiques new age un peu coconnes.

Donc voilà c'est très bien, ça force l'admiration de voir suivre une ligne aussi minimaliste pendant 3 heures, il y a de très belles envolées poétiques juste par la grâce de la caméra mais il y a ce petit manque d'émotion qui fait qu'on reste un peu dehors alors qu'on voudrait être totalement emporté. Donc c'est pas le chef d'oeuvre attendu mais un très bon film.

4,5/6

Abyssin tu m’excites.

Tu aimes les soupirs amplifiés avec le caméra qui tourbillonne dans des feuilles d'arbres ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."