Forum de FilmDeCulte

Il y a un bon personnage de médecin cynique dans le dernier épisode de The Affair (qui est toujours aussi ridicule en passant): la femme avec qui il vient d'avoir tiré un coup éphémère lui dit: "je n'arrive pas à savoir si tu es un connard qui se comporte comme un gars sympa ou un gars sympa qui se comporte comme un connard.", il lui répond :"quelle est la différence?"

Cela dit, sur la question de la sincérité, même si je suis en partie d'accord avec Billy Budd, ça importe pour moi mais ça va dépendre d'une idée très subjective, très artificielle que je vais me faire de sa sincérité.

La sincérité en soi, c'est difficile à définir.

Je parle pas des mauvais films faits avec sincérité, comme les films mièvreux avec bons sentiments, je pensais aux accusations infondées et de mauvaise foi sur la démarche artistique de Malick elle-même (certes, ce n'est pas sur ce forum que je les ai lues, donc je me suis mal fait comprendre).

Sur le fond, on est évidemment d'accord.

Tu as parlé de la sincérité de Malick, non ?

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There is no such thing in life as normal

Je vois les affiches dans la rue, j'avais vu le trailer il y a quelques mois, le film de Angelina Jolie Pitt, c'est pas la version soap assumé de A La Merveille?

DISCLAIMER : si j'ai tardé à le voir, ce n'est pas parce que je traînais des pieds mais parce que j'attendais ma femme (sauf que là il allait disparaître donc j'ai arrêté de l'attendre).

Je ne traînais pas des pieds parce que malgré la déception de The Tree of Life et l'erreur de parcours To the Wonder, la possibilité qu'un Malick me plaise demeure bien réelle.

D'ailleurs, pendant une petite dizaine de minutes, j'y ai vraiment cru.
Entre la voix off expliquant le titre en replaçant le récit à venir dans une dimension mythologique et le choix du personnage - un scénariste - et la thématique de la solitude malgré l'entourage et la célébrité, l'entrée en matière m'a plutôt parlé.

Malheureusement, si le film m'apparaît tout de même moins auto-caricatural que le précédent (et pas aussi risible, malgré quelques répliques ineptes que Malick donne une fois de plus à ses personnages féminins), Knight of Cups confirme la radicalisation de la démarche impressionniste du metteur en scène et confirme surtout que son cinéma s'en retrouve à mes yeux dépourvu de toute la maîtrise et de la finesse dont il faisait preuve dans ses plus grandes réussites (qui restent The Thin Red Line et The New World pour moi).

Sans cet équilibre - dans la structure, la longueur, le rythme - le film ressemble donc à deux heures de bouts de scènes, parfois moches (tout ce qui est filmé en GoPro), parfois vulgaires (les fêtes en mode débauche, le défilé de mannequins à poil), et toutes superficielles. Les séquences s'enchaînent sans qu'aucune ne se distingue, la progression du récit s'apparentant à un encéphalogramme plat. On pourra argumenter que cette démarche a pour but d'illustrer l'errance du protagoniste, et c'est sans doute vrai, mais le résultat est plus proche de la bande démo "beauty" que du film de cinéma.

Jadis, le cinéma de Malick éveillait l'empathie avec trois fois rien. De l'eau, une brindille, un visage.
Aujourd'hui, il m'est définitivement hermétique. L'épure a viré au superficiel.

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c'est la grande belleza en moins bien donc?

Pas vu.

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Le film le plus aquatique que j'ai vu depuis le Grand Bleu

C'est le premier film que je vois de Mallick, j'y suis donc allé sans aucune idée préconçue. Je ne m'attendais à absolument rien de précis, sauf à voir un bon film. Je suis ressorti avec un sentiment assez unique, à savoir que j'ai été impressionné par la maestria du réalisateur, tout autant que par la vacuité de son propos. C'est pour moi extrêmement rare d'être face à une telle dichotomie, je ne me souviens l'avoir ressenti qu'avec Soy Cuba de Kalatozov. La beauté visuelle de ce film est vraiment stupéfiante, bizarrement très féminin (j'ai ressenti l'omniprésence aquatique comme un renvoi à la matrice originelle) tout en pouvant être critiqué comme misogyne. Mais le vide du propos est abyssale... palmes à la scène du cambriolage ou celle de C. Blanchett dans son dispensaire, dont on se demande ce qu'elles foutent là.

Oscar 2015 pour Bale dans son rôle de fantôme (rarement vu un acteur aussi absent)

Ne t'arrête pas à celui-ci. Depuis Tree of Life, il est parti dans un délire mystico-chrétien bien relou que n'ont pas ses premiers films (ni son chef-d'oeuvre, le nouveau monde).

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je compte bien poursuivre, il y a au moins 50% de celui-ci qui m'a plu (son talent de metteur en scène)

Regarde la Ligne Rouge surtout, c'est le film qui fait le plus consensus. Visuellement splendide, et avec un scénario (moi cela ne me dérange pas qu'il n'y en ait pas, mais pour certain c'est un élement primordial). La ligne Rouge est un très grand film. Le Nouveau Monde aussi.

De mon côté, je suis moins fan du Nouveau monde. La première partie est formidable, la seconde me convainc moins.

Mais il y a la plus belle fin du monde.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"