Azazello a écrit:
Vieux-Gontrand a écrit:
En soi si la France reconstituait ses capacités pour se réindustrialiser et redévelopper des filières de R&D de pointe,
Oui enfin là, c'est plus facile à écrire qu'à faire.. ça demande des changements structurels énormes, que personne ne veut mettre en place..
Il y a cependant des investissements ponctuels récents : l'usine de batteries électriques à Wingles, un écosystème français sur l'ordinarteur quantique et l'apprentissages supervisé, OVH est aussi bien placé en Europe, mais cela ne touche qu'un certain type de travailleurs.
Alstom a aussi racheté Bombardier, et Peugeot fusionné avec Fiat avec même si on sait que ces acquisitions fragilisent en fait des industries et amener des surcapacités, accroissant la pression sur l'emploi.
La France a su mettre en place des chantiers de grande envergure par le passé, dans le sillage de l'époque gaulliste: le plan calcul, ou bien la création d'Aérospatiale (faciltiée par des projets comme le Concorde), voire le TGV. Certes ces projets ont a un impact ambigu en terme d'aménagement du territoire et ne peuvent être faits qu'une fois. Leur dynamique renforce indirectement la montée du populisme (le bassin d 'emploi d'Aérospatiale centrée sur une seule ville, Toulouse, ou bien le TGV qui n'a pas peu contribué au déclassement des villes secondaires françaises au profit de très grands pôles régionaux, ciblant les déplacement des cadres et des étudiants sur de longues distances).
Il y a aussi des facteurs qui tiennent à la mentalité française, et pas qu'au politique, flagrants si on compare la région de Courtrai, avec la culture des Flamands de l'Ouest assez axés sur l'entreprenariat (et moquée mais ausis jalousée pour leur côté nouveau riche par le reste de la région) avec le Nord de la France voisin.
La responsabilité de la montée du RN n'incombe pas qu'à la classe politique, elle tient aussi à un mélange assez difficile à cerner de ressentiment et d'indifférence au sein de la société, ainsi qu'à un complexe historique : défaites de la seconde guerre mondiale et de la décolonisation jamais vraiment digérées, en tut cas dans les discours politiques et médatiques, mentalité individualiste mais marquée par la nostalgie d'une société passée censée être plus organique que la nôtre, mythe du chef providentiel qui vient à la dernière minute sauver la nation puis s'effacer (de manière plus ou moins contrainte) comme Jeanne d'Arc ou de Gaulle.
Lorsque les Français parlent de Gaulle, et même lorsque celui-ci écrit certains passages de ses propres Mémoires finalement, il semble que le mépris ou du moins la méfiance du chef charismatique pour son propre peuple soit finalement la principale limite au risque fasciste, et tout le monde s'en accommode - le rejet de Macron tout comme les provocations de celui-ci remplissent finalement une fonction traditionnelle .
Récemment j'ai lu un très bon texte de Georges Perec, écrit alors qu'il avait 20 ans, pour un journal yougoslave en 1957, où il essaye d'expliquer (et aussi de s'expliquer) la mollesse de l'opinion française lors de la guerre d'Algérie, et les paradoxes politiques apparents de l'époque : plébisicite électoral d'un front de gauche (monté à peu près de la même manière que l'actuel Front Populaire...), ayant pour programme de mettre fin à la guerre, mais indifférence simultanée de l'opinion vis-à-vis de la répression en Algérie et en métropole et de l'attitude insurrectionnelle de l'armée. On croirait qu'il écrit encore sur notre présent.