Je quote, parce que je n'ai pas trop le temps de structurer, là.
Citation:
Castorp, on en a déjà parlé, mais le malthusianisme sur lequel tu t'appuies est craignos. Toute cette morale qui décrit le monde comme un petits tas de ressources sur lequel grouille une multitude d'êtres humains assoiffés d'énergie destructrice, qui a pour seule perspective la rationalisation des naissances et le rationnement coupable de l'activité humaine. Sur chaque être humain porte ainsi une faute digne du péché originel, et il est de sa responsabilité individuelle, même s'il n'y arrivera probablement pas, de ramper un peu moins fort pour alléger la Terre de son poids.
Tu caricatures.
Pour la enième fois, je m'appuie sur la courbe de population et la courbe des ressources pour prédire un effondrement de la population, ce qui arrive toujours lorsqu'une espèce dépasse la capacité porteuse de son environnement. Il n'y a pas d'exception dans la nature : toutes les espèces croissent dans les limites de leur environnement, et quand ces limites sont atteintes, la population s'effondre, puis grossit à nouveau jusqu'au point d'équilibre.
C'est ton droit de penser que l'espèce humaine n'obéit pas aux lois de la nature, mais je pense que tu as tort.
Pour moi, il n'y a pas de pêché de la part de qui que ce soit. On se comporte comme n'importe quelle espèce qui a accès à beaucoup de ressources naturelles, on prend, on grossit, on crashe. C'est de la biologie, pas de l'idéologie.
Et au-delà de ça, les gens comprennent très bien le concept de limites dans la vie de tous les jours. Si tu manges trop, tu as mal au ventre. Si tu cours trop, tu es fatigué, etc. Pourquoi est-ce si dur d'imaginer des limites à l'expansion humaine et à sa population ? Pourquoi est-ce que ça heurte tellement ta philosophie, alors que tout ce qui t'entoure te montre que chaque chose a ses limites ?
Pour finir, tu m'accuses de rejeter la science. Au contraire, toute ma pensée découle de ma lecture assidue de publications scientifiques.
Citation:
L'écologie a eu plusieurs bases théoriques, l'une d'elle vient du marxisme et de la critique du capitalisme comme destructeur de ressources.
Mais le marxisme est productiviste (il maximise, comme le capitalisme), donc il détruit forcément des ressources.
D'ailleurs, tu ne m'as pas répondu sur la croissance à un pour cent pendant mille ans. Comment tu peux allier croissance et durabilité, en prenant en compte la simple réalité qu'une croissance composée est exponentielle ?
Citation:
Maintenant, penses-tu réellement qu'on va revenir à l'âge de pierre, au XIXe siècle en l'occurence, comme tu le dis très sérieusement semble-t-il...?!
J'ai dit : "si on a de la chance".
L'empire romain, quand il s'est effondré, a perdu 90% de sa population, et la capacité de reproduire plein de technologies. C'est ce qu'on appelle un âge sombre.
Et franchement, comparer le XIXème siècle à l'âge de pierre, c'est assez typique de la pensée progressiste qui ne peut imaginer qu'une humanité linéaire (pensée hegelienne, si je ne m'abuse), au progrès constant, jusqu'à atteindre quelque chose qui ressemble étrangement au... paradis. Comme s'il n'y avait qu'une seule réalité possible, celle du présent perpétué à l'infini, jusqu'au Nirvana (le conquête de l'espace, et la métastase de l'humain dans toute la galaxie).
Citation:
Une meilleure répartition des ressources et des richesses à l'échelle de la planète permet de faire cohabiter jusqu'à 10 milliards de personnes sans problème!
Je te l'ai déjà dit, mais pour maintenir une telle population, il faut un stock important de pétrole (transport de la nourriture), de gaz naturel (pour l'engrais), et de phosphore. Encore une fois, tu perpétues les conditions actuelles du monde à l'infini, sans penser que le déclin, ça se manifeste d'abord par la perte d'accès à certaines commodités.
Citation:
Tu sous-estimes énormément les ressources terrestres, tout comme ces oiseaux de mauvaise augure qui disaient il y a vingt ans que le pétrole n'en avait plus pour longtemps
Marion King Hubbert a prédit que le pic du pétrole conventionnel (ce qu'on appelera aussi, "le pétrole pas cher") aurait lieu aux alentours des années 2000. C'est ce qui s'est passé (2005). Depuis, on compense avec des énergies de plus en plus polluantes, et de plus en plus chères.
Mais là-dessus, étudie ton sujet sérieusement, et on en reparle. Vraiment.
Citation:
alors qu'on découvre sans cesse de nouveaux gisements, certes plus difficiles à exploiter
Renseigne-toi : les nouvelles découvertes sont deux à trois fois moins élevées que la consommation annuelle.
Tu sais combien de pétrole on consomme chaque jour ? 90 millions de barils. Un baril, c'est 160 litres. Do the math.
Citation:
De ce que je vois par tes écrits qui se veulent prophétiques sur les ressources et le déclin du monde (et seulement tes écrits: je n'ose porter un jugement sur ta personne que je ne connais que très peu, d'autant que ce qui transparaît par ailleurs de toi sur le forum est plutôt la démonstration d'une personne ouverte), ton horizon est triste. J'espère que tu exagères parce que sinon autant se faire hara-kiri dès maintenant.
Au contraire, je trouve qu'on vit une période extraordinaire, avec la possibilité de laisser des technologies durables et utiles aux générations futures. Si j'ai raison, les deux trois prochains siècles seront assez laids pour l'humanité, même l'histoire ne s'arrête pas là, et c'est ça qui est extraordinaire.
Mon horizon n'est pas triste du tout, même si la souffrance à venir me fait peur, oui.
Citation:
Je pense être tolérant sur ce sujet, et ça m'étonne que tu dises le contraire.
Parce que dès que tu critiques un film, tu bloques très souvent sur son idéologie. Tu sembles refuser de l'absorber et de la faire tienne, pour qu'elle ajoute à ton savoir : tu prends du recul et tu la juges. C'est du moins l'impression que j'ai dès que tu parles de films chrétiens ou de films de droite. Alors que je pense qu'il y a quelque chose à prendre dans tout, que ce soit chez Van Mises ou Marx, Leon Bloy ou Ginsberg. Et même chez Mélenchon, oui.
Citation:
car Mélenchon n'est absolument pas anti-religieux, comme le montre son appel au respect des musulmans établis en France.
Il passe son temps à taper sur l'église et à flatter les musulmans, oui. Ca s'appelle de l'électoralisme. Soral fait pareil, sauf que lui, c'est sur les juifs qu'il tape.
Citation:
Le progrès n'est pas une religion, il n'y a pas de cultes entre fidèles avec un clergé ni de prosélytisme
Tu joues sur les mots.
Le communisme version Staline, par exemple, fonctionnait comme une religion (lis le bouquin de Montefiore à ce sujet, c'est un délice), sans pourtant avoir de culte à proprement parler.
Quand je parle de religion du progrès, je parle d'une foi indéféctible dans le progrès, ce qui, à mon sens, est néfaste. Alors que croire au progrès mais en voir les limites, c'est déjà plus sain.
Citation:
Par ailleurs, arrête de parler d'idéologies saines, il n'en existe pas, l'idéologie par nature est déni, renversement du réel, donc profondément malsaine.
Certes.