Forum de FilmDeCulte

Yop.
Bon c'est pas très important non plus.

_________________

J'avais lu qu'elle avait été à Harvard jusqu'en 2004, donc j'en avais déduit que...

Sinon, dans le films ils parlent d'une "movie celebrity", et le mec lui demande de qui il s'agit, et l'autre répond "does it matter?". On parle, là, de Portman.

Qu'est ce qui te fait penser ça précisément ?

Chuis a foind avec toi la dessus

_________________
SwingKid

Gilda:" Me... Yes, I'm decent"

Pvb: "Si à la Saint Valentin elle te carresse la main, vivement la Saint Marguerite..."

Le film a passé le million en France, et va finir vers 1,5 millions. Finalement pas tant de buzz que ça et surtout, beaucoup de compétition. Le film se maintient bien dans les salles.

Aux USA, 85 millions, va finir par passer les 100, je pense. Ce qui est bon.

J'ai réussi à convaincre pas mal de monde d'y aller, dont mes parents, tout sauf cinéphiles (mais pas avec des goûts de merde non plus).
J'ai ensuite demandé à mon père ce qu'il en avait pensé, il m'a dit "J'ai eu du mal à rentrer dedans". J'ai pas insisté.

Je crois qu'on a oublié de parler d'un truc:

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Déjà les films débutent presque sur la même scène: le vol d'une idée. Zuckerberg vole l'idée aux jumeaux, DiCaprio itou... Ensuite, tout se joue sur ce plan-là. Facebook n'est pas rentable, mais son idée et les perspectives d'entrer dans le cerveau des gens fascinent et je trouve que les deux films reflètent bien l'extrême virtualité de notre monde contemporain. On ne tue plus, on n'attaque plus un autre pays, mais on lui vole ses idées, on monte ses taux de change, etc etc. Je trouve ça fascinant/inquiétant.

Ah ok, merci pour la réponse, je voyais pas trop ce que tu voulais dire parce que moi je trouvais justement que c'était pas tant l'idée qui était mise en avant que son exécution.

Ce que nous montre surtout le film c'est que l'idée en elle même n'est rien tant qu'on n'en fait rien, par exemple pendant que Zuckerberg est à SF en train des chercher des investisseurs les deux jumeaux sont en train de compétitionner en aviron, toujours pendant que Z. est à SF en train de développer Facebook Eduardo est à New-York en train de chercher comment mettre de la pub sur le site. Au début pendant que les étudiants d'Harvard font la bringue, Z. et ses collocs créent Facemash en quelques heures. À la fin on apprend que les jumeaux trouvent un arrangement non pas sur le vol d'idée mais tout simplement pour éviter au créateur de Facebook de se retrouver devant un jury populaire, etc.

Et ben... Moi qui me demandais qui de Inception ou Toy Story 3 serait le fromage de tête de cette année, ben voilà un film qui vient mettre tout le monde d'accord.

En fait ce qu'il y a de brillant dans ce film c'est pas forcément l'histoire, finalement assez banale. Ce qui est brillant, c'est la façon de la raconter. Déjà, je me disais qu'il ne pouvait pas y avoir de meilleur plaidoyer pour le cinéma numérique que Benjamin Button. Mais l'utilisation de la RED et la projection numérique sur The Social Network viennent changer à nouveau la donne. Visuellement c'est un des films les plus impressionnants qu'il m'ait été donné de voir. Mais au delà des qualités esthétiqus évidentes [les décors sont eux aussi totalement magnifiés], l'ensemble des postes artistiques et techniques sont vraiment à la mega fête. Acteurs, script, dialogues qui viennent donner du relief a cette histoire "banale" [C'est assez injuste de dire que c'est banal, mais je trouve que les à cotés sont plus intéressants que la colonne vertébrale du film]. Déjà le trio d'acteurs est excellent [et oui Timberlake est un acteur, même si j'imagine que son rôle ne doit pas être trop dur à jouer pour lui, il le fait bien, et je suis croque-love d'Andrew Garfield...], mais j'aime aussi beaucoup les jumeaux [acteur que j'avais repéré dans un épisode de Veronica Mars, où il jouait un étudiant sportif de fac, mais plutôt prolo à scholarship contre artisto-harvard ici], sans oublier une science du montage, rapidement évidente [une scéne chez les avocats va servir à illustrer une scène dans le passé ou vice versa], mais précise, tendue, allant à l'essentiel. Et pour finir, la musique de Reznor, dont la science [encore!] du bruitage vient coller parfaitement au malaise des personnages, elle est tellement différente que quand elle est là, elle agit presque comme un personnage extra díégétique qui tire les ficelles dans l'ombre, t'as l'impression que c'est elle qui décide de tout. Et quand elle disparait, elle observerait les personnages continuer le "momentum" qu'elle a imprimé...
Y'a aussi du Michael Mann dans ce film. MAis du Michael Mann différent. Déjà un Michael Mann qui saurait utiliser la HD, mais en plus, ici pas de froideur et de distance, Fincher nous amène dans le même espace que ses personnages là où Mann semble toujours faire un pas en arrière pour être certain d'avoir toute la scène, Fincher fait un pas en avant pour se rapprocher des visages et de leurs expressions. Mais sinon, on retrouve une fascination pour les failles morales des personnages, la paranoïa, le même talent d'utilisation de la musique, des décors, prendre des faits divers et proposer une métaphore de la société, cette recherche d'une esthétique unique [comme la scène en tilt-shift des avirons... coup de génie]

Mais au delà de toute ça, tout comme le Parrain était une métaphore du capitalisme, ici on a une métaphore du néo-néo libéralisme. Comme le dit le perso de Rashida Jones, Zuckerberg n'est pas un trou d'balle, mais il essaie très fort d'en être un. Le film montre la révolution qu'a été internet. Il montre dans un premier temps que internet a changé la donne violemment, dans un monde où l'avancée sociale était garantie par les connections et l'influence, le fric, Internet permet de remettre tout à plat, de court-cricuiter le népotisme, les réseaux [ha-ha!], la fausse noblesse, et remet tout le monde sur un pied d'égalité. Le film montre également le décalage entre les rêveurs qui inventent internet mais qui ne sont pas taillés pour le business, pas forcément hyper motivés par le fric et qui n'imaginent pas l'énormité des choses qu'ils créent et des tensions que ça engendre dès que leur création dépasse le cadre d'une petite idée qui a germé comme ça dans leur tête [que cette idée ait été inspirée par quelqu'un d'autre, c'est une autre histoire!]. Le perso de Zuckerberg ne semblait pas vouloir que ça parte en couille avec Saverin, mais comme beaucoup "d'atention seekers", son implication émotionnelle est tellement nulle une fois qu'ils ont obtenus ce qu'ils voulaient, que ça ne le gêne pas de l'envoyer chier.

Et pour terminer, le film me parle personnellement, comme Deud et Marlo j'imagine, puisque j'ai été informaticien et moi aussi j'ai vu des petits génies aller loin [bon pas dans des proportions à la Facebook, loin de là évidemment] mais c'est une dynamique que j'ai vue puisque j'ai commencé à bosser pendant la première bulle internet, un an avant qu'elle n'éclate. Je me suis vu proposer des conditions et des promesses que j'allais être riche si je venais bosser pour eux [je trouvais ça un poil douteux d'ailleurs vu que c'était pour le WAP, le prototype pourri de l'internet mobile]. J'avais préféré pas donner suite et ces cons m'ont rappelé pour me demander pourquoi je voulais pas aller bosser pour eux et que j'allais le regretter. J'ai eu le nez creux ce coup-ci.

Et puis moi aussi j'ai facebooké une ex, pour voir. Elle est devenue grosse, elle a un gosse et un gros chien noir.

6/6

Sinon pour moi, c'est limite le meilleur film de Fincher en fait. J'adore Zodiac et Benjamin Button, mais là je trouve ce film vraiment un cran au dessus et la mise en scène de Fincher est violemment géniale [je réagis aux propos de QGJ sur le premier message qui trouve que Fincher s'efface derrière son sujet... je trouve pas]

LOL!

Rigole mais bon à part Collateral et des bouts de Ali, chuis pas convaincu quand même...

Sinon sur le neo libéralisme, j'ai oublié de préciser un truc un petit détail mais qui définit parfaitement cet univers internet jeune et passionné, c'est les 2 moments où on voit Sean Parker engueuler les employés de Facebook dans la maison parcequ'ils se laissent distraire par un truc à la con et quand il leur fait remarquer, ils se remettent à bosser bien docilement et avec le sourire. Et ça aussi c'est très représentatif de cet univers informatique [trait qu'on retrouve aussi dans l'audio visuel d'ailleurs] où le petit employé aime se faire enfiler par les baratineurs et avec le sourire par dessus tout!

Je reviens dessus, maintenant que j'ai vu et je suis d'accord. L'inscrustation est toute cheloue! Mais bon, c'est un détail.

Il est clair que Mann ne s'intéresse pas à une image lisse, que ce soit en pellicule ou en numérique, donc bon... c'est dommage de comparer son rendu HD avec celui de Fincher. Moi je suis un vendu à cette technique (comme aux deux cinéastes, avec des bémols), et ce sont les deux qui l'utilisent avec le plus d'intelligence et le plus de force, chacun à sa façon. Le granulé du rendu de Mann s'accouple parfaitement avec sa mise en scène caméra épaule, tandis que le rendu lisse de Fincher colle parfaitement à sa mise en scène clinique. Il est pour moi difficile de définir leurs travaux en HD comme autrement que complémentaires.

_________________
I think we're gonna need a helmet.