Forum de FilmDeCulte

Par quoi commencer ? Il y a un plan qui en dit long, sur la maîtrise de Fincher et le fait que sa grammaire raconte toujours quelque chose. C'est ce plan où le tueur balance son casque dans la Seine, ça aurait pu s'arrêter là, mais non juste après on a le droit a un plan sous l'eau du casque qui continue de couler, dans les abysses. La métaphore de lâcher sa tête, le contrôle, est bien là. Avec comme futur à accepter, d'aller jusqu'au fond du terrier. Jusqu'aux fonds des abysses.

Et donc, de scène en scène, le tueur lâche toujours plus de leste, de déchets, il lâche prise. Jusqu'au dernier plan du film qui concrétise ce chemin de croix ou voie du milieu, pour enfin accéder au paradis, au repos.

Une mort narcissique.

Qui a commencé par ce que l'on pense être une erreur. A rectifier. A tuer.

Bien qu'il comprends avec le dernier niveau, la sagesse, qu'il ne faut pas tuer l'ego, le boss, mais l'intégrer.

Un film magnétique, passionnant.

5,5/6

De mon côté, c'est remonté à 3/6, tout en douceur. Parce que la maîtrise formelle, le rythme, le son, tous les choix artistiques de Fincher... Et tout ce qui plaît à ceux qui ont aimé est indubitablement dans le film. Mais bon, ça m'en touche une sans bouger l'autre. Je vais laisser couler quelques temps, et je le reverrai volontiers.

De mon côté, c'est remonté à 3/6, tout en douceur. Parce que la maîtrise formelle, le rythme, le son, tous les choix artistiques de Fincher... Et tout ce qui plaît à ceux qui ont aimé est indubitablement dans le film. Mais bon, ça m'en touche une sans bouger l'autre. Je vais laisser couler quelques temps, et je le reverrai volontiers.

Clairement, il en reste quelque chose après le visionnage. Je suis partial envers les paysages urbains tropicaux, donc tout ce qui est République Dominicaine + nuit en Floride me laissent des images et de l'atmosphère en tête. Et Fassbender est parfait pour cette épure.

Maintenant il y a des moments de surécriture, notamment au tout début avec le monologue intérieur d'une âpreté très dans l'air du temps (marrant que le personnage ironise plus tard sur les "normies" : on ne fait pas plus normie qu'un mec avec ce genre de mentalité de loup solitaire qui flotterait au-dessus de la masse tout en étant le consommateur modèle complètement à la page, bien qu'ici le métier en question fait passer la pillule et le justifie... mais de justesse). L'échange avec son handler aussi m'a paru trop chargé, bourratif, comme un electro-encephalogramme qui s'emballe d'un coup à coups de grosses rayures. Ca + le manque d'ambition et d'inventivité dans la partie vengeance, c'est vraiment tout ce que je peux reprocher au film.

Je suis le seul à penser un peu à Baby Driver ?

Nan mais c'est quasiment un remake du Samouraï de Melville, je suis étonné que personne ne le relève. En moins bien.

Nan mais c'est quasiment un remake du Samouraï de Melville, je suis étonné que personne ne le relève.

Guillermo Del Toro l'a relevé. Enfin, l'histoire du tueur trahi qui se retourne contre ses employeurs, c'est tellement lambda qu'il n'y a pas besoin de ramener ses reférences.

Ca n’est pas tant dans l’histoire que dans la figure du tueur que les deux films se rejoignent.

Film que j'aime de plus en plus à chaque fois que j'y pense.