Forum de FilmDeCulte

Je suis dans le camps des déçus et des dubitatifs. Je ne comprends pas la raison d'être de ce film. Qu' est ce qui à pousser Fincher à faire ce film parmi tous les projets qu'on lui prêtait ? Il n'y a rien de neuf à se mettre sous la dent. Je ne comprends même pas pourquoi c'est présenté comme une adaptation de la bd le tueur tellement le long métrage est différent. A part les principes du quotidien d'un tueur professionnel( ce qui n'est pas propre à la bd), d'un lieu de villégiature dans les îles et des logorrhées de pensées ( sans être fidèle à celles des bds), il n'y a rien de similaire entre le boulot de Matz et ce scénario. Si il y avait un procès pour plagiat pour ce film alors Cameron doit des millions à Cailleteau et Vatine pour Aquablue avec son Avatar.
Si le scénario ne m'enthousiasme pas plus que çà, je n'ai pas été non plus estomaqué par la mise en scène très sobre pour du Fincher. Pire j'ai trouvé la photo assez dégueux. Vouloir faire un film sobre, calme sur tueur pourquoi pas mais il y a rien qui imprime la rétine ni la mémoire. De plus dans le jeu des comparaisons, c'est au rythme de Ghost Dog que finalement le film se rapproche le plus. Et franchement pour moi, Jarmusch vainqueur haut la main par KO.

Je sais pas quoi dire sur le film, surtout que vous avez déjà tout dit. Objet fascinant tant il est atone ; démonstration de mise en scène impeccable ; scénario-troll monumental ; un subtil mélange de froideur-détachement-cynisme absolu. Une enveloppe visuelle au cordeau pour un matériau pulpy et même pas si jouissif que ça (à part la baston, génialement sèche). Freak a raison de citer HAYWIRE.

Sinon j'ai adoré le jeu sur le point de vue, ou devrais-je dire le point d'audition: la musique sur les plans subjectifs, le traitement du son en général. Et puis les ellipses (lorsqu'il s'endort au début), le passage de la caméra fixe à la caméra portée, tout ça. C'est nickel.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Charmé par ce James Bond apatride, asexuel et sans higher purpose, de fait forcément un ersatz, lacunaire, lisse.

Ca reste quand même bien convenu.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Réception critique assez catastrophique, je m'y attendais mais à ce point là ça me surprend.

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CroqAnimement votre

Le niveau des films netflixiens étant ce qu'il est, je me suis dit qu'une réalisation de David Fincher vaudrait la peine d'y consacrer deux heure de ma vie.

Du coup, oui et non.

Fincher a voulu rendre compte de la nature profondément creuse et ennuyeuse du métier de tueur professionnel. Le pari est réussi, il y a de l'ennui dans le film, mais parfois un peu trop. La seconde volonté du film étant de montrer un type qui tente de se convaincre qu'il fait ce boulot sans empathie alors que le fil du scénario est surtout basé sur une vengeance personnelle (je ne spoile là, on est dedans dés le premier quart du film).

Et j'ai tenté de retrouver les fulgurances du réalisateur qui a fait The Game, Seven et Fight Club. J'aurai dû finir Gone Girl que j'ai arrêté car vraiment trop mou (il faudra que je retente). C'est, paradoxalement, un bon film Netflix, mais aucun intérêt de payer une place de cinéma pour cette œuvre. Je ne sais même pas comment critiquer cette vision car il est facile d'en faire trop, c'est un très bon devoir académique de réalisation, mais on ne sent pas la pointe personnelle du réal.

En écoutant France Culture ce matin, où la critique était plus virulente que la mienne, je me suis rendu compte que j'avais lu la BD d'où provient le personnage. Et j'ai compris la problématique. Le personnage essaie de se convaincre qu'il n'a aucune empathie mais lorsqu'il est touché dans sa vie privée, il pète les plombs. Ici, on a un Michael Fassbender complètement lisse qui ne parle quasiment jamais sauf en voix off et qui ne montre aucunes émotions tout au long du film. Dommage, la dualité entre un personnage autistique lorsqu'il fait son boulot et souriant et jovial lorsqu'il est en privée aurait pu être intéressante. MAIS cela a déjà été fait plusieurs fois au cinéma.

Si vous souhaitez voir un truc potable sur Netflix, ou, au moins, critiquable, je vous conseille de voir The Killer, sinon, il y a mieux même dans les séries du même canal.

2/6

Enfin revu hier. Je craignais de le revoir à la baisse, surtout que j'avais ma femme à côté à qui j'avais prédit qu'elle se ferait chier donc je sentais la séance "vue à travers les yeux d'autrui" et elle a apprécié et moi j'ai encore plus kiffé. Quel film fascinant de froideur et d'acerbité. Ces 20 premières minutes, cette baston, cette fin feel-what? (sur laquelle j'ai décelé de nouveaux éléments de réponse). Forcément clivant.

Je le préfère finalement à Millénium dont il est un peu l'antithèse. 1h58 vs. 2h37, deux protagonistes vs. un seul, enquête foisonnante vs. vengeance linéaire et si j'aime bien ce que Millénium raconte des relations hommes-femmes et que sa forme est plus ludique dans le jeu de pistes si cher à Fincher, malgré un double point de vue un peu laborieux au début, ça fait un peu FincherGPT dans les thèmes, remarquablement mis en scène mais finalement moins original dans le fond. La peinture d'un monde déshumanisé que fait The Killer me hante davantage.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Pareil, à fond sur aucun des deux films mais je préfère la ligne claire désincarnée du KILLER.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Bon, j'adore Fincher, j'aime tous ses films vus (il me mank MANQUE) et ça faisait 9 ans que je n'en avais plus vu un en salle donc j'étais assez chaud patate, même si je ne me mettais pas trop la pression, sachant que ce serait, a priori, un opus plutôt "mineur" pour reprendre l'expression.
J'avais raison mais j'ai bien kiffé. Ce chapitrage, cette voix off (ce point de vue!), cette ironie désabusée, ce goût amer constant de capitalisme décadent, et surtout ce personnage assez génial en fait, qui agit et pense comme un robot qui déraille, bref, j'ai trouvé le film assez jouissif. Le premier chapitre est génial. Art Core cerne bien l'ambiance du truc, un truc assez unique à la fois ludique et désespéré. Dans la forme, certains trouvent ça laid (?) mais je trouve ça très classe. Les bruitages de Ross & Reznor sont cools, et Fassbender déchire, putain ça fait du bien de le revoir, il m'avait manqué.
Ceci dit le plaisir de la vision (en salle, ça aide) fut assez éphémère et il ne m'en reste pas grand chose, au final. C'est un de ceux de sa filmo que j'aime le moins, mais ça reste une proposition très cool, sans doute récréative mais franchement ça vaut le coup d'oeil.

4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'espère qu'il te reste au moins les chansons des Smiths.

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There is no such thing in life as normal

Oui le truc des chansons in/out est très cool.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Clairement, il en reste quelque chose après le visionnage. Je suis partial envers les paysages urbains tropicaux, donc tout ce qui est République Dominicaine + nuit en Floride me laissent des images et de l'atmosphère en tête. Et Fassbender est parfait pour cette épure.

Maintenant il y a des moments de surécriture, notamment au tout début avec le monologue intérieur d'une âpreté très dans l'air du temps (marrant que le personnage ironise plus tard sur les "normies" : on ne fait pas plus normie qu'un mec avec ce genre de mentalité de loup solitaire qui flotterait au-dessus de la masse tout en étant le consommateur modèle complètement à la page, bien qu'ici le métier en question fait passer la pillule et le justifie... mais de justesse). L'échange avec son handler aussi m'a paru trop chargé, bourratif, comme un electro-encephalogramme qui s'emballe d'un coup à coups de grosses rayures. Ca + le manque d'ambition et d'inventivité dans la partie vengeance, c'est vraiment tout ce que je peux reprocher au film.

Je suis le seul à penser un peu à Baby Driver ?

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Looks like meat's back on the menu, boys!

C'est plus Drive que Baby Driver.

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Sinon rien à voir mais la blague de l'ours bleu dans un Fincher, j'étais pas prêt.

J'avais José Garcia en surimpression - hardcore.

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I think we're gonna need a helmet.

Le vrai projet trollesque ça aurait été de faire durer la scène 25 minutes. Là j'aurais dit oui.