Forum de FilmDeCulte

La claque.
Un trip visuel qui n'hésite pas à prendre le spectateur dans son sens avec ses références manga et jeux vidéos.
Sauf que ce n'est absolument pas démago' mais bel et bien sincère et maîtrisé (on ne reproduit pas, on assimile) puisque l'on assiste à un spectacle absolument fabuleux de couleurs, de 3D mélangée aux traditionnels artifices cinématographiques et de mise en scène classiquement efficace et très bien venue (le dernier 1/4 d'heure et son traditionnel montage alterné mélangé aux effets récents les plus fous).
Bref, un condensé des nouvelles technologies et leurs apports dans un sens littéralement ludique où il ne faut pas chercher plus loin qu'un second degré plus ou moins élaboré selon un scénario qui n'est, certes, pas folichon, mais qui a le mérite d'exposer clairement une situation efficace qui permet aux différents protagonistes (le side-kick et son chimpanzé, le mystérieux racer ou la famille jamais réduite à un faire-valoir puisque toujours en action) d'évoluer confortablement sans problème.
Une fois cette strate habilitée, reste la forme. Et là, miiiiiince que c'est bon ! Trop, trop, trop d'idées, de mises en perceptions originales d'un monde cinématographique où le champ/contre-champ est un seul espace, où la voix-off balaie le champ (puisque présente) pour mieux le représenter où encore lorsque l'image est là pour non pas créditer l'action, mais pour la discréditer dans ce qu'elle a de plus factice, donc de plus comic.
A ce niveau, je n'ai quasiment jamais vu de film plus à même de représenter un monde fait d'illusion aussi proche d'une réalité illusoire. Il y a eu plein de films qui se voulaient la représentation d'une désillusion d'un post-monde, mais là on touche à l'inverse, totalement factice, d'un monde fait de la certitude que tout ce qui arrive et se crée à l'image, est réel.
Et c'est là la, pas nouvelle, force des Wachowsky. Nous faire croire, ou du moins nous faire entrer, dans un monde totalement déconnecté, et pourtant à même de nous emporter. L'histoire, classique et la forme, spirale s'imprégnant des émotions des protagonistes, ne nous étonne donc pas parce que l'on partage l'envie dévastatrice d'un jeuneôt (formidable acceptation d'un monde 2D - le manga - dans un environnement 3D lors du combat contre les ninjas) face aux vraisemblables compétences du "méchant" ou parce que, lors de la cultissime séquence finale, on souhaite uniquement la victoire du protagoniste, par tous les moyens, qu'ils soient réalisables ou pas.
La forme, entre parenthèses, est un émerveillement des pupilles. Evoluer le monde du film dans un rythme toujours soutenu par l'accélération sans jamais lasser (parce que c'est toujours superbement filmé et monté), c'est juste remarquable.

Il y a trop de choses à dire sur ce film qui est, une nouvelle fois pour les Brothers, un coup de maître et un coup de pied dans le cinéma mainstream bien-pensant. Je concluerai, alors que je ne considère pas ma démonstration comme aboutie car écrite sur le vif, avec la note :

5/6 (et entrée directe dans le top de l'année)

Mais on comprend rien!

(bordel, t'avais promis de plus écrire sous l'emprise de l'alcool)

Dire qu'il est payé. Ca me fout la haine...

Ah ouais ? Non là ça va pour moi. J'ai peut être trop bu hier soir; entre ivrogne on se comprend.

Je viens de la relire, en fait c'est moi qui avait trop bu hier soir.

Lequel?

Kino, montage d'une série pour TF1 au mois de juillet. Artistiquement, ça pète !

Ah cool!

Et dans 2 ans... Plus belle la vie!