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MessagePosté: 16 Sep 2005, 23:57 
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Blissfully a écrit:
Je pense que le Pingouin va adorer


Tu as vu juste, un autre 5/6, sur mon panel de contrôle, après les 4.5 détente(The Island, Ma vie en l'air) et un 5 sérieux (Broken "juste don't know what to do with myself" Flowers), une autre brique qui confirme cette belle année.

Collision, c'est la mise à jour de cette belle question: qu'en est-il du melting pot américain?

L'actualité nous a donné une réponse, celle de Paul Haggis est tout aussi cruelle, et en même temps assez violente. On y renvoie tout le monde dos à dos, haine contre haine, choc contre choc. Rien n'est bon, et rien n'est tout à fait mauvais. Au final, on est tous à peu près humain, c'est à peu près déjà ça.

Ca brasse par moment dans le vide, certes, et ça force un peu par moment sur la mise en scène, mais on n'est pas non plus dans la cour de l'expérience, c'est un premier film.

Mention à (oui, aussi) Matt Dillon, et aussi aux peu cités Michael Pena (scènes avec la petite fille magnifiques), Ryan Philippe (toujours dans les bonnes chorales) ou Sandra Bullock (sa dernière scène)

5/6

ps: je trouve le film plus proche de Traffic de Soderbergh que de Short cuts ou Magnolia. Esthétiquement, en tout cas. Y a aussi un peu de 21 grammes, mais en moins intense, moins portés (trop de personnages pour celà).


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MessagePosté: 17 Sep 2005, 00:02 
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Le Pingouin Susceptible a écrit:
ps: je trouve le film plus proche de Traffic de Soderbergh que de Short cuts ou Magnolia. Esthétiquement, en tout cas. Y a aussi un peu de 21 grammes, mais en moins intense, moins portés (trop de personnages pour celà).


Oui, c'est très Traffic dans l'esprit et dans le visuel, mais en moins ample et en moins classe.


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MessagePosté: 17 Sep 2005, 00:10 
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Matou miteux
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Le Pingouin Susceptible a écrit:
aussi aux peu cités Michael Pena (scènes avec la petite fille magnifiques)


Oui c'est un de ceux que je retiens le plus, moi. Pas cité dans mon texte parce que pif paf mais voilà.

Le Pingouin Susceptible a écrit:
ps: je trouve le film plus proche de Traffic de Soderbergh que de Short cuts ou Magnolia. Esthétiquement, en tout cas. Y a aussi un peu de 21 grammes, mais en moins intense, moins portés (trop de personnages pour celà).


Pensé à 21 Grams moi oui...pas tellement à Altman ou Anderson à part le fait c'est choral.

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MessagePosté: 17 Sep 2005, 00:14 
Pas trop mal, mais souvent démonstratif... Quelques scènes brillantes, d'autres un peu lourdaudes, mais un constat honnête et réaliste sur le bordel du melting-pot américain. Certaines situations peuvent sembler un peu forcées, mais servent néanmoins le propos. En tout cas, un film courageux, qui contourne tout manichéisme, même si l'ambiguité recherchée par Haggis s'avère bien trop calculée par moments. Interprétation inégale.

Un correct 4/6


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MessagePosté: 17 Sep 2005, 09:34 
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Noony a écrit:

Oui, c'est très Traffic dans l'esprit et dans le visuel, mais en moins ample et en moins classe.


Moins ample: C'est normal à la vue du sujet et des situations. Soderbergh s'attaque à un truc sur tous les niveaux envisageable. Collision est un film plus intime.

Moins classe: je trouve pas. Le film de Soderbergh est très bien, mais le code des couleurs est un truc intelligent qui m'agace. Il aurait pu éviter une telle logique. De surcroit, la photo est parfois très moche. Après il y a la direction d'acteur et surtout le scénario, qui claquent franchement.
Ce qui me donne grave l'espoir pour Syriana, adapté des mémoires géniales de Robert Baer, signé par le scénariste de Traffic.


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MessagePosté: 17 Sep 2005, 10:36 
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Le Pingouin Susceptible a écrit:
Noony a écrit:

Oui, c'est très Traffic dans l'esprit et dans le visuel, mais en moins ample et en moins classe.


Moins ample: C'est normal à la vue du sujet et des situations. Soderbergh s'attaque à un truc sur tous les niveaux envisageable. Collision est un film plus intime.


Tu trouves sincèrement que le sujet est moins ample? Bien au contraire je trouve. Haggis fait un choix mais ça fait moins "tour de force" que Traffic, qui reste un modèle dans le genre pour moi.

Citation:
Moins classe: je trouve pas. Le film de Soderbergh est très bien, mais le code des couleurs est un truc intelligent qui m'agace. Il aurait pu éviter une telle logique. De surcroit, la photo est parfois très moche. Après il y a la direction d'acteur et surtout le scénario, qui claquent franchement.
Ce qui me donne grave l'espoir pour Syriana, adapté des mémoires géniales de Robert Baer, signé par le scénariste de Traffic.


Bah je trouve ça moins classe dans le choix des musiques, des acteurs (soyons clairs: Fraser est mauvais, Philippe est pas top...), et surtout dans la photo en fait... Là, j'ai trouvé ça... granuleux. :shock:


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MessagePosté: 17 Sep 2005, 12:43 
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Robot in Disguise
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J'ai mis du temps... Je refusais de me l'avouer... J'étais dans le déni...

Mais, petit à petit, d'un film à l'autre, au gré de mes réflexions parfois noyées par le flot du "buzz positif", j'ai fini par accéder à la vérité: Paul Haggis est un mauvais.

MILLION DOLLAR BABY, c'est mignon mais factice de bout en bout, complètement faux et fabriqué, malgré un air extérieur dur et "vrai".

CRASH, c'est une suite de scènes toute bien filmées et surtout bien jouées (pour la plupart), mais dont l'enchaînement est encore une fois complètement automatisé et artificiel. CRASH c'est un film-programme qui, sous des apparences de film choral évoluant au gré des hasards et des surprises, n'est que bidon et toc.

Vraiment je suis très déçu... Et pourtant il y a le plus grand acteur du monde dedans, William Fichtner, ainsi que son pote Keith David (qui joue lui aussi dans ARMAGEDDON) et, surprise, au générique est également remercié le grand Jason Isaacs, lui aussi un ancien d'ARMAGEDDON. Mais je m'égare.

Du coup j'ai SUPER PEUR pour FLAG OF OUR FATHERS, le nouveau Eastwood écrit par Haggis, et j'espère que Haggis va pas nous dénaturer CASINO ROYALE aussi mais bon pour ça j'ai moins peur.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 17 Sep 2005, 15:10 
Dire que Paul Haggis est un mauvais serait abusé, mais je vois très bien ce que tu veux dire, Qui-Gon.

Le beau film de Clint Eastwood transcendait son scénario qui était en effet un peu calculé, mais Clint a toujours su donner de la vie, de la chair et de la vérité à ses personnages. Donc du coup : grand classique.

Dans Collision, les défauts de Paul Haggis se font un peu plus voyants. C'est parfois forcé, démonstratif, appuyé... Alors certes, ça reste bien écrit et bien filmé, certaines scènes sont même brillantes, mais derrière tout ça, c'est vrai que l'ensemble est assez artificiel (et même un peu bidon par moments). J'ai trouvé le film correct mais sans être vraiment emballé. J'admire surtout la volonté de traiter d'un sujet aussi difficile et casse-gueule sans forcément tomber dans la thèse lourdingue.

Pour Flags of our Fathers, j'ai confiance... Le sujet est audacieux.


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MessagePosté: 17 Sep 2005, 16:54 
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Matou miteux
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Bob Harris a écrit:
C'est parfois forcé, démonstratif, appuyé...


A quels passages penses-tu en particulier? En fait je dois avoir une appréciation particulière et un peu autiste de ce qui est appuyé ou non, généralement c'est quelque chose qui me choque jamais autant que ce que je lis chez d'autres, à part quand le film est débile.

Le truc du programme artificiel et des hasards lourdingues...c'est le jeu non? Pas que ça soit lourdingue evidemment, mais on sait que derrière ces hasards, il y a une mécanique, comme il y a une mécanique narrative qui se voit dans Short Cuts, comme il y a des hasards artificiels qui se voient (à mort) dans Magnolia (et paf une grenouille sur un flingue). Je vous trouve assez durs avec ce film, il est très ambitieux, il y a un ton parfois pas forcément mou, il y a de vrais gros moments de tension (les 2 grosses scènes de Newton), ça se retrouve avec une moyenne dans le tableau FDC bientôt plus faible que le dernier Bay...

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MessagePosté: 17 Sep 2005, 18:10 
CA SPOOOOOILE !!!!

Blissfully a écrit:
A quels passages penses-tu en particulier?

Par exemple, l'irakien borné et parano qui comprend pas qu'il faut réparer la porte et qui veut même aller buter celui qu'il soupconne de vol, ou encore la grosse victimisation du père de Matt Dillon. Même dans ta scène préférée, qui est certes superbe, je suis encore un peu gêné par le "retournement" du flic raciste devenant sauveur, où l'anti-manichéisme m'a paru trop appuyé. Surtout que la scène se conclut par un plan bêtement emphatique.
Mais en fait, ce n'est pas des passages précis qu'on peut qualifier de démonstratifs. C'est plutôt la façon dont tout cela est lié qui rend l'ensemble trop didactique, trop chargé... Le scénario devient trop systématique dans sa façon d'accumuler les détournements de clichés et de préjugés, ça en devient presque facile... Ca fait empilement de scènes plutôt que vrai film.

Mais je le répète, je trouve le film correct, loin d'être déshonorant (j'ai quand même craint le pire au début du film). Et je salue l'audace du sujet.


Dernière édition par Jericho Cane le 17 Sep 2005, 18:37, édité 1 fois.

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MessagePosté: 17 Sep 2005, 18:29 
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Matou miteux
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SPOILER ICI ET AU DESSUS!

Bob Harris a écrit:
Par exemple, l'irakien borné et parano qui comprend pas qu'il faut réparer la porte


*mais il est Perse qu'il vous dit*


Bon ben ça ça me choque pas par exemple. C'est pas juste une question d'être borné ou parano, c'est plutôt que la communication est impossible, comme une forme d'autisme quand tu ne maîtrises pas une langue. C'est très con, et ça peut amener tel traumatisme, telle situation. Le film parle de cette non communication, de gens qui se rentrent dedans pour se faire entendre (et pas juste de gens bornés, même si le sentiment de parano est très présent), je trouve ça plutôt juste.

Bob Harris a écrit:
et qui veut même aller buter celui qu'il soupconne de vol, ou encore la grosse victimisation du père de Matt Dillon.


Là encore, c'est le personnage de Dillon qui raconte l'histoire, avec son point de vue à lui. On n'a pas un récit objectif, c'est Dillon qui interprète ce qui s'est passé à travers un filtre, tirant des conclusions sur son père à partir de ce qu'il ressent envers les Noirs dont il parle.


Bob Harris a écrit:
Même dans ta scène préférée, qui est certes superbe, je suis encore un peu gêné par le "retournement" du flic raciste devenant sauveur, où l'anti-manichéisme m'a paru trop appuyé. Surtout que la scène se conclut par un plan bêtement emphatique.


Pour moi, on est dans l'exemple type de la scène sur une situation extrême qui peut amener des réactions extraordinaires. La scène est justement assez forte émotionnellement, du point de vue de la mise en scène, dans sa façon de faire ressentir l'urgence de l'instant là, pour faire passer ce retournement qui n'en est d'ailleurs peut-être même pas un, ça n'empêche pas le gars d'être raciste au fond. A partir du moment où on ne tire pas de conclusion sur ce que sont les personnages ou ce qu'il doivent devenir - avec le méchant flic qui devienrait gentil -(et on revoit Dillon ensuite, si je ne m'abuse, dire à Phillippe qu'il ne sait peut-être même pas qui il est), je trouve pas qu'on puisse parler d'emphase, ou d'anti-manichéisme appuyé.

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MessagePosté: 17 Sep 2005, 18:51 
Vi, tu défends bien le film, mais bon, je trouve ça trop chargé, j'ai parfois eu l'impression que les personnages servaient juste à nourrir le discours du cinéaste, qui se pose comme objecteur de conscience, c'est en cela que je trouve le film démonstratif. Ca reste pas mal et bien foutu, mais ça ne m'a pas emballé perso. J'ai le droit de préférer le Bay. :mrgreen: :lol:


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MessagePosté: 17 Sep 2005, 18:55 
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Matou miteux
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Bob Harris a écrit:
Vi, tu défends bien le film, mais bon, je trouve ça trop chargé, j'ai parfois eu l'impression que les personnages servaient juste à nourrir le discours du cinéaste


Oui mais bon...ça c'est une phrase qu'on peut ressortir pour n'importe quel film, c'est pour ça que je trouve ça un peu injuste. C'est comme Michel Dhrey qui ressort la même phrase quel que soit le match de tennis *oui inventions les réponses trans-topics*

Bob Harris a écrit:
qui se pose comme objecteur de conscience, c'est en cela que je trouve le film démonstratif. Ca reste pas mal et bien foutu, mais ça ne m'a pas emballé perso. J'ai le droit de préférer le Bay. :mrgreen: :lol:


Oui tu as le droit d'avoir cette faute de goût. :twisted:

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MessagePosté: 17 Sep 2005, 19:03 
Blissfully a écrit:
Oui mais bon...ça c'est une phrase qu'on peut ressortir pour n'importe quel film, c'est pour ça que je trouve ça un peu injuste. C'est comme Michel Dhrey qui ressort la même phrase quel que soit le match de tennis *oui inventions les réponses trans-topics*

:lol:
C'est pas faux mais bon, je parlerais plutôt de systématisme dans les procédés employés par Paul Haggis, voilà tout. :)

Touch me, touch me, I wanna be dirtyyyyy !!!!


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MessagePosté: 17 Sep 2005, 23:02 
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Antichrist
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Blissfully a écrit:
ça se retrouve avec une moyenne dans le tableau FDC bientôt plus faible que le dernier Bay...


ce sera le cas dès que Liam aura mis sa note... sinon je le trouve quand même vraiment too much et pourtant j'aime bien les scénarios alambiqués. L'utilisation de la musique, par exemple, est très empathique et "lourdingue" par exemple pour la scène avec la fillette.


Dernière édition par Karloff le 18 Sep 2005, 02:53, édité 1 fois.

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