Forum de FilmDeCulte

Après d'atroces attentats en Norvège, un jeune survivant, des familles en deuil et le pays s'unissent pour se reconstruire et obtenir justice. Inspiré de faits réels.

Jamais été un immense fan de Paul Greengrass mais ce film est sans doute son plus faible (pas vu le précédent). Film d'une confondante banalité qui d'un côté ne met pas trop l'accent sur l'attentat en lui-même de peur (logiquement) d'être accusé de complaisance mais de l'autre peine à véritablement raconter quoi que ce soit dépassant la surface. Le problème c'est qu'à vouloir faire quelque chose d'exhaustif sur l'évènement on finit par tout survoler. Parce que là c'est vraiment ça surtout dans la deuxième partie après l'attentat. On reste un peu avec Breivik, un peu de l'avocat, un peu des familles de victimes, un peu du premier ministre etc... Du coup le film se vide peu à peu d'émotion et se contente d'illustrer un peu son histoire réelle (le procès, le doute sur la santé mentale de Breivik etc...).

Bon j'exagère un peu parce que le film se focalise pas mal sur un adolescent qui survit mais qui est particulièrement amoché par Breivik. Cependant si son mal être et sa difficulté évidente à se remettre d'un tel traumatisme sont émouvants ça reste assez basique, platement écrit et mis en scène. Seule scène qui sort un peu du lot et qui fait "cinéma" c'est quand il s'échappe brièvement en motoneige. Mais le reste manque vraiment d'un point de vue plus fort, d'un angle d'attaque, d'une proposition. Sans parler de deux trois moments vraiment caricaturaux du style montage parallèle entre le procès et l'ado qui réapprend à marcher en mode renaissance (même si pour être honnête cette séquence se finit sur un échec).

Le casting est excellent même si je trouve tellement absurde d'avoir pris des norvégiens pour les faire jouer en anglais. Imaginez un film sur les attentats du 13 novembre avec Vincent Lacoste, Guillaume Gouix et Adèle Haenel qui jouent en anglais... Ca n'a pas vraiment de sens. Mais à part ça rien à dire, même si Anders Danielsen Lie que j'aime habituellement beaucoup (Oslo 31 août, La nuit a dévoré le monde) est un peu lisse peut-être en Breivik et manque d'aspérités.

Généralement je déteste ce reproche facile mais pour le coup le film a un cachet téléfilm un peu regrettable, dans son absence de point de vue, dans la neutralité de son regard. Découvert il y a deux semaines Patriot's day de Peter Berg qui est loin d'être un chef-d'oeuvre mais qui au moins propose un vrai thriller vénère et bourrin.

2/6

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CroqAnimement votre

Tout est dit.

J'ai eu un vain espoir de film intéressant quand, après 35 minutes, le film se concentre sur l'après, une première pour Greengrass qui sort donc de sa zone de confort du docufiction sous tension, mais si l'on décèle quelque peu le simili-propos sur la reconstruction (d'une victime, d'un pays) post-tragédie, l'ensemble demeure désincarné et incroyablement plat durant l'heure cinquante qui suit, en dépit des soupçons de trames avec du potentiel (l'avocat)
.
En fin de compte, je préfère quand le cinéaste fait dans le factuel, parce que là il fait dans le cliché.

Et je ne m'étonne donc plus que le film sorte dans le désintérêt absolu. C'est pas la faute à Netflix et à l'absence de sortie en salles, c'est juste que le film est mauvais (et sans stars).

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Vous avez tout dit. Intéressant de voir Greengrass se concentrer sur les conséquences, mais malgré la qualité globale de l'ensemble (bien casté, bien joué, réaliste, tout ce que tu veux), avoir troqué l'immédiateté hypnotique pour le constat plus distancé (ici assez convenu) enlève de la force à l'ensemble.

Je suis curieux de comparer avec le film norvégien qui, paradoxalement, semble plus greengrassien.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

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Netflix a annoncé 14 millions de visionnage selon Indiewire

Bien apprécie la première partie mais après ça s'écroule totalement. Le Greengrass ne souffre pas de la comparaison avec le film norvégien tellement les deux approches sont différentes et complémentaires et dans son genre je trouve la première moitié du film efficace et bien menée. La reconstitution ne la joue pas docu-réaliste à la Greengrass, c'est plus classique mais non moins efficace et et je trouve que le montage avec l'alternance des personnages (premier ministre, jeunes d'Utoya, parents, avocat,etc...) fonctionne bien à instaurer de la tension alors que le même procédé devient médiocre dans sa seconde moitié.

Jusqu'au moment où le gamin se réveille, le film de Greengrass est bon mais la suite devient convenue et douloureuse à regarder. Greengrass prend des risques en sortant de son territoire habituel en voulant explorer le trauma d'une victime et montrer le procès de Breivik mais c'est convenu et finalement très superficiel. L'histoire du trauma est vue mille fois ailleurs en bien bien mieux (suffit de voir Amanda pour souligner l'énorme différence) et le procès qui doit être passionnant à étudier dans la réalité est survolé en 30 minutes et ne sert qu'à provoquer ce face à face entre sa victime et son tueur.

Fausse bonne idée qu'a eu Greengrass qui est un peu piégé par le fil conducteur qu'il s'impose avec ce gamin. Il aurait été préférable de zapper la phase de trauma et de se concentrer plus sur le procès de Breivik qui est ici frustrant à l'écran. Ah et Ander Daniel Lie fait largement le taff en Breivik.

4/6 pour la première moitié
1,5/6 pour la seconde moitié

Donc 2.75/6.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Presque excellent donc.

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Pour une moitié de film