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MessagePosté: 14 Oct 2014, 12:37 
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Karloff a écrit:
Citation:
Taxer le film de misogynie ? Au contraire, Amy est probablement la plus féministe des personnages au monde, jusqu'au boutiste pour ne pas subir, jamais soumise, maître du jeu, comme Lisbeth juste avant chez Fincher. Au début des années 90, Liaison Fatale, Basic Instinct, La guerre des Rose... Pas mal de film mettaient en scène le mâle alpha (oui, c'était souvent Michael Douglas) malmené dans son quotidien foutu à l'avance par des personnages féminins forts qui affirmaient leur force, flinguaient l'ordre établi. Gone Girl épouse, quelque part, cette lignée de personnages qui tourneboulent par leur radicalité, font même peur : entendre la salle avoir peur à chacun de ses mouvements, c'est quelque chose de génial, de jouissif, ça faisait longtemps qu'on ne frémissait plus vraiment comme ça.


c'est quand même un peu plus ambigu que ça, comme les films de LVT d'ailleurs. Les seconds rôles féminins sont peu glorieux quand même, entre les connes de la télé, la jumelle dépendante de son frère, la salope de la fac...


Un exemple, "la salope de la fac". C'est toi qui la taxe de salope. Elle n'est pas foncièrement une salope, c'est Nick qui est un enculé qui lui joue la cour juste parce qu'il a besoin de sortir de chez lui, de se projeter dans une autre image de lui.

Et dans ton message, tu occultes les autres personnages forts, les seuls vrais persos droits: la soeur, la femme-flic.

Les mecs ne sont pas réellement au gout du jour: le collègue flic, Nick, le fan psychopathe...


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MessagePosté: 14 Oct 2014, 14:01 
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Citation:
Autant que les persos masculins : un mari qui trompe sa femme, un avocat spécialisé dans les maris accusés de meurtre, un riche blaireau super creepy, le flic adjoint qui cherche même pas à réfléchir, le père de Nick sénile et misogyne...


Oui mais justement on pourrait dire que Fincher est à la fois mysogyne et misandrique (on dit comme ça?), dans le sens où il présente les caractérisations les plus couramment utilisées pour dévaloriser l'un et l'autre des sexes. Les femmes sont des hystériques et les hommes des gros connards insidieusement dominateurs, pour résumer grossièrement. Je précise qu'à la vision ça ne m'a pas dérangé plus que ça (ou en tout cas je le range auprès des habitudes fincheriennes agaçantes de tout peindre en noir, ni plus ni moins), mais de là à faire du film une grande oeuvre féministe...


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MessagePosté: 14 Oct 2014, 16:15 
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Ce n'est pas une grande oeuvre féministe.

C'est une grande oeuvre (pour moi).

Ces clichés sont utilisés oui, mais en surface seulement car une fois dans l'intimité, on les balaie.

C'est ce qui fait la force du truc.

Ce ne sont pas les médias qui manipulent, mais eux qui manipulent les médias en leurs donnant les clichés qu'ils veulent voir.

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MessagePosté: 14 Oct 2014, 17:03 
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Le Pingouin a écrit:
Film Freak a écrit:
Le Pingouin a écrit:
Jamais un hasard si Nick et sa sœur jouent à Life et laissent de côté Mastermind sur l'étagère

Selon Fincher, ça l'est complètement.


Mouais... De la part d'un mec qui choisit la couleur des voitures qui seront à l'autre bout de la rue sur des scènes où il n'y a que des gros plans... Et puis, même s'il dit que c'est un hasard, d'un point de vue contextuel, ça ne l'est pas. Idem pour la BO et la chemise, tu peux aussi analyser au delà de la volonté du réal. Ce n'est que ma vision de la chose après tout. Mais ça n'en reste pas moins fascinant (surtout le rapport à l'eau dans le film que tu peux bien développer à la revoyure, le fait qu'elle veuille se noyer, etc...)

Dans la même interview où il dit que c'est un hasard (parce que Mastermind était le jeu dont les droits étaient les plus faciles à avoir et Life a été choisi juste pour une réplique marrante), il raconte comment lui-même avait trouvé un sens caché dans un détail de Chinatown et quand il en a parlé un jour à Robert Towne, le mec lui a dit que c'était pas délibéré.

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MessagePosté: 14 Oct 2014, 17:08 
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Baptiste a écrit:
Citation:
Autant que les persos masculins : un mari qui trompe sa femme, un avocat spécialisé dans les maris accusés de meurtre, un riche blaireau super creepy, le flic adjoint qui cherche même pas à réfléchir, le père de Nick sénile et misogyne...


Oui mais justement on pourrait dire que Fincher est à la fois mysogyne et misandrique (on dit comme ça?)

Misandre.

Citation:
dans le sens où il présente les caractérisations les plus couramment utilisées pour dévaloriser l'un et l'autre des sexes. Les femmes sont des hystériques et les hommes des gros connards insidieusement dominateurs, pour résumer grossièrement.

Le propos, c'est plutôt qu'hommes et femmes s'écroulent sous la pression sociale autour du mariage et la nécessité de maintenir une image parfaite et finissent forcément par être pervertis (menteurs, infidèles, manipulateurs, violents...tueurs?).
On est évidemment dans une caractérisation outrée parce que le thriller est matiné de satire.

Citation:
Je précise qu'à la vision ça ne m'a pas dérangé plus que ça (ou en tout cas je le range auprès des habitudes fincheriennes agaçantes de tout peindre en noir, ni plus ni moins), mais de là à faire du film une grande oeuvre féministe...

Grande oeuvre féministe non mais la thématique du female empowerment est bien là.
C'est presque une suite spirituelle à Millénium, où Lisbeth manigancerait tout un truc pour se venger de l'infidélité de Mikael.

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MessagePosté: 15 Oct 2014, 00:39 
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Spoilers

Je partage moi aussi le gêne autour de cette fin dont il est discuté dans ce topic, ce qui est bizarre parce que concrètement les faits sont là (la discussion finale avec la jumelle), et que la démonstration (sur le couple, le paraître, la narcissisme faisant tenir la société) est logiquement bouclée.

Le gêne vient peut-être des changements de ton du film. La première partie (jusqu'à la révélation) c'est du grand Fincher, certes encore attelé à un projet qui semble un peu petit et facile pour lui, mais où il sait mieux que personne peindre cet espèce de brouillard malaisant d'une réalité aux signes dispersés, incertains, éparpillés. On ne sait jamais trop sur quel pied on danse, le mystère de cette femme (plus que celui de sa disparition) reste épais et fascinant, la barque est aussi sobrement que superbement menée.

La seconde partie titille notre fibre ludique et défouloir, à travers le surprenant personnage d'avocat super-héros. On dirait la contre-attaque de la frustration accumulée : soudain tout est sur-limpide et sur-lisible, limite didactique, le jeu de pistes est joué cartes toutes ouvertes sur table, le spectateur se sent investi d'une possible charge de pouvoir. J'ai un temps eu l'impression de me retrouver dans la deuxième partie de Death Proof, avec ce calvaire qu'on fait subir à l'assassin, qui se traduit aussi ici par une reprise de contrôle totale sur la réalité, soudain débarrassée de ses doutes. C'est moins riche et ambitieux, mais la coexistence de ces deux parties si différentes dessine un projet singulier.

La troisième partie (à partir du chalet, ou du retour) verse dans le satirique et le grotesque très monocorde pour le coup, uniquement fondé sur l'ironie sadique et la charge symbolique (c'est très visible concernant l'absurdité de la cohabitation des deux époux dans l'appartement, bien moins terrifiante que drôle, et tellement plus petite que ce qu'un tel postulat pouvait offrir). C'est pour ça, à mon sens, qu'à ce stade nous sommes incapables d'intégrer ce que dit cette fin : incapables de partager l'intériorité du héros, et de comprendre l’ambiguïté de ses sentiments. Car il n'est alors pas seulement devenu le pantin de sa femme, mais aussi celui d'un film-dissert qui rigole de la situation, se refermant aussi docilement qu'une dissertation contente de conclure en re-citant son introduction. Je trouve ça terriblement peu ambitieux, comme si le film n'était plus occupé qu'à compléter sa démonstration.

Je suis donc mitigé : tous les éléments prometteurs (ce dégoût surprenant pour l'Amérique, les deux beaux personnages féminins secondaires) me semblent plus forts et nuancés quand le film nous les présente sur le registre concerné de l’inquiétude, fut elle absurde ou grinçante. Mais cela est l'affaire du segment thriller, le plus attendu de la part de Fincher : je suis du coup aussi un peu heureux de le voir s'écarter de ces terres sur-maîtrisées pour explorer une approche plus neuve. Je suis juste déçu de voir que celle-ci ne mène pas à grand chose de grand.


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MessagePosté: 15 Oct 2014, 09:49 
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Bon je vais être un peu seul (même si pour le coup je remarque que vous êtes plus indécis sur votre appréciation du film à la lecture du topic que sur le tableau de notes du site de Captain) mais personnellement j'ai suivi tout ça avec beaucoup de distance, sans avoir quoique ce soit auquel réellement me rattraper.

Je mets ça un peu sur le ton employé par Fincher pour son film, qui est très humoristique (et je cache pas que je me suis marré à plusieurs reprises) et qui donne l'impression qu'il regarde son film de loin en ayant l'air de dire: "évitez de prendre tout ça au sérieux, ça reste une grande farce". Seulement moi ça me gène parce que je n'ai pas cessé de trouver le film absolument irréel (sur tout, l'intrigue, les personnages, leurs choix, leurs réactions) alors qu'il m'a quand même semblé que Fincher s'efforce à inscrire son film dans un contexte réaliste en représentant à l'écran sa propre perception de la société américaine, qui apparaît ici complètement névrosée.

Alors comme évoqué ici il y'a la satire bien sur qui justifie l'emploi de ce ton, mais là encore je trouve ça trop gros: trop névrosé justement, trop d'archétypes (le flic désinvolte, la voisine débile et hystérique, la présentatrice télé...) et puis je pense qu'on a déjà été servi sur la délation d'une société américaine prisonnière de ses effets de masse et de ses écrans, même avant l'apparition des smartphones et des réseaux sociaux, - et même si ici le traitement est original avec l'intrigue ludique des jeux de piste notamment (que je trouve pas suffisamment exploité d'ailleurs, je crois que c'est ce qui se prêtait le mieux au ton du film justement).

Je suis du coup pas tellement convaincu lorsque l'on justifie la supercherie de la mise en scène (mensonge assumé à l'écran avec ces "faux" flash backs) comme étant grosso modo l'application du traitement médiatique américain, je trouve ça un peu facile et en tous les cas ce genre de voix off ça a tendance à me sortir complètement du film, surtout si ça se retourne en twist anti-spectaculaire et pas très crédible, d'autant que j'ai eu énormément de mal avec cette séquence où Amy narre directement en voix-off son plan machiavélique totalement ahurissant et improbable et qu'on nous montre en plans interposés que tout fonctionne sur des roulettes.

En fait c'est simple, tout dans ce film me semble tellement irréel et invraisemblable que je m'éttone que le saut de foi nécessaire pour croire au film soit si facilement admis, de manière générale. Et je n'ai pas senti que la puissance satirique du film soit suffisamment forte pour le justifier.

Alors lorsqu'à la fin Amy revient au domicile conjugale, que les personnes proches de l'enquete (que l'on retrouve ensemble à table dans l'une des dernières séquences) devinent immédiatement la supercherie et qu'en réaction l'avocat balance une vanne, le mari accepte de jouer la mascarade, et que sa propre soeur ainsi que la policière en charge de l'enquête baissent les bras sans étude appronfondie, je crois que ça m'a achevé. J'ai très justement lu dans le topic qu'il s'agissait d'une guerre qui se jouait essentiellement dans les médias et dans l'image, que cette force prenait le pas sur l'enquête, mais je trouve encore une fois que c'est poussé trop loin.


1/6


Dernière édition par Mickey Willis le 15 Oct 2014, 10:14, édité 1 fois.

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MessagePosté: 15 Oct 2014, 10:08 
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Chercher le réalisme dans ce film, c'est passer à côté.

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MessagePosté: 15 Oct 2014, 10:13 
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Je sais mais ce que j'essaye de dire c'est que je n'ai pas trouvé à côté quelque chose de suffisamment fort ou convaincant à mes yeux qui puisse compenser ou justifier ce manque de réalisme, et c'est pour ça que je ne me suis pas senti concerné par ce film.


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MessagePosté: 15 Oct 2014, 11:19 
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Mickey Willis a écrit:
Je sais mais ce que j'essaye de dire c'est que je n'ai pas trouvé à côté quelque chose de suffisamment fort ou convaincant à mes yeux qui puisse compenser ou justifier ce manque de réalisme, et c'est pour ça que je ne me suis pas senti concerné par ce film.


Une des raisons qui fait que j'étais à fond dedans, c'est parce que le film n'a le réalisme d'un thriller, mais celui d'une comédie romantique. C'est assez fort dans la construction du truc. Fincher fait croire à un thriller alors que c'est un tout autre genre de film. Une comédie romantique mais qui est à l'opposé polaire du genre.

En effet, ça commence par une rupture, se finit par une réconciliation, l'humour est omni-présent, le héros a un crew qui lui conseille quoi faire, etc. Sauf qu'au lieu de commencer mal et finir bien, et bein on a le contraire. Le twist final est typiquement un twist de comédie romantique pour moi, avec le même genre de saut de foi.

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MessagePosté: 15 Oct 2014, 21:28 
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D'accord avec Puck sur ce point.
J'ai revu Bridesmaids le lendemain et ça fait quand même un drôle d'effet. L'impression que ce dernier est à l'envers
, avec ce malaise à la fin quand tout le monde redevient finalement pote.


J'ai relu l'analyse des deux premières cases de The Hive de Charles Burns que tu avais posté en section bd, et je trouve que justement le plan du baiser dans Gone Girl fait aussi écho à tout ça, une image romantisée tellement implantée dans l'inconscient collectif qu'il est difficile de la dissocier de la réalité. Et la plupart des romcoms contribuent à ce mensonge d'une manière générale.
J'ai trouve la manière de le mettre en scène bien sentie (tu ne sais pas si tu dois y croire ou pas tellement c'est appuyé).

Tom a écrit:
La troisième partie (à partir du chalet, ou du retour) verse dans le satirique et le grotesque très monocorde pour le coup, uniquement fondé sur l'ironie sadique et la charge symbolique (c'est très visible concernant l'absurdité de la cohabitation des deux époux dans l'appartement, bien moins terrifiante que drôle, et tellement plus petite que ce qu'un tel postulat pouvait offrir).

Alors pour le coup je rejoins plutôt ArtCore la dessus, moi ça m'a terrifié. Voir Nick se faire à l’idée petit à petit de s'emprisonner à vie m'a vraiment foutu les jetons. J'imagine bien qu'on puisse trouver la fin assez décevante par rapport à ce qui a précédé mais c'est justement cette conclusion terriblement quotidienne (une nana qui se débrouille pour tomber enceinte pour "solidifier" son couple) que je trouve en fait impressionnant, et qui touche quelque chose de vrai dans les rapports de force au sein du couple/entre homme et femme.

Tiens sinon une analyse intéressante et qui tente d'expliquer cette fin.
http://www.newyorker.com/books/joshua-rothman/gone-girl-really


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MessagePosté: 16 Oct 2014, 01:18 
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J'en sors quasi tout juste.
Bon, ma crainte principale c'était de retomber sur un Fincher "chiant". Je dois sans doute faire parti de ceux qui l'aimaient quand il faisait un peu plus "mumuse" avec ses images. Depuis Zodiac (Benjamin Button exclu), j'ai jamais réussi à rentrer correctement et à m'impliquer émotionnellement dans ses films. Le pire étant son remake de Millenium qui avait finit par me crucifier. Pour le coup vu le sujet, je pensais vraiment qu'il allait lâcher les chevaux mais je suis complètement rester de marbre devant ce film.
Avec ce Gone Girl, je dois avouer que comme certains ici, je me suis moi-même beaucoup fendu la poire à certains endroits. Il y a effectivement un vrai côté satirique et critique social et je rejoint à 200 % l'analyse complète du film qu'en a fais Le Pingouin qui je crois, a été le premier (corrigez moi si je me trompe) à faire la comparaison avec une saison de Desperate Housewife en "plus accomplit de partout".
Mais pour ce qui est de la réalisation, encore une fois le "Fincher scientifique de laboratoire du plan parfait, du cadrage et de l'image" me plait toujours moins que le clippeur un peu fantasque et expérimental. On viendra probablement me dire qu'il s'agit du même homme avec une autre tambouille, sans les surplus de gras mais toujours est-il que je préfère le cinéaste qui savait quasi-parfaitement mixer les deux.
En attendant, même si les 25/30 premières minutes m'ont fait quand même un peu peur, je suis enfin heureux d'avoir pu m'impliquer émotionnellement dans un Fincher car ça faisait déjà bien longtemps que ses œuvres me faisaient ni-chaud, ni froid. Reste seulement la façon dont il clôture son film. J'en rejoins aussi beaucoup sur ce point et effectivement, il y a quand même un soucis au niveau du rythme et de la façon dont s’enchaîne les événements dans ce dernière acte à mon sens.

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MessagePosté: 16 Oct 2014, 08:20 
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C'est dommage, j'aurai bien aimé une vidéo pour accompagner le texte.

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MessagePosté: 16 Oct 2014, 08:27 
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Citation:
C'est dommage, j'aurai bien aimé une vidéo pour accompagner le texte.


Stop. Vous allez le faire fuir. Il semble avoir compris.


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MessagePosté: 16 Oct 2014, 08:40 
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MoviesCloseUp a écrit:
Bon, ma crainte principale c'était de retomber sur un Fincher "chiant". Je dois sans doute faire parti de ceux qui l'aimaient quand il faisait un peu plus "mumuse" avec ses images. Depuis Zodiac (Benjamin Button exclu), j'ai jamais réussi à rentrer correctement et à m'impliquer émotionnellement dans ses films.
Citation:
Mais pour ce qui est de la réalisation, encore une fois le "Fincher scientifique de laboratoire du plan parfait, du cadrage et de l'image" me plait toujours moins que le clippeur un peu fantasque et expérimental. On viendra probablement me dire qu'il s'agit du même homme avec une autre tambouille, sans les surplus de gras mais toujours est-il que je préfère le cinéaste qui savait quasi-parfaitement mixer les deux.

En fait je suis pas sûr que ce soit tant que ça la même tambouille. Je fais partie de ceux (y a différentes sectes...) qui n'ont aimé et admiré Fincher qu'à partir de Zodiac. "Faire mumuse" est finalement assez approprié : le perfectionnisme bizarre de Fincher me semblait auparavant dédié à l'image ou à l'effet qui claque, à quelque chose de plus sentencieux et superficiel. La façon dont son cinéma a quitté l'épate pour aller travailler un tissu low-fi moins évident : d'avantage intéressé par ce qui se passe en creux, dans la périphérie de l'action ou de la péripétie (avec un intérêt nouveau au texte, d'ailleurs), s'investissant dans l'éparpillement du sens plutôt que dans son explication fanfaronnante... Tout cela rend pour moi son perfectionnisme plus mystérieux, dans le sens où les buts poursuivis deviennent moins évidents, le rapprochant peut-être en cela un peu plus d'un Kubrick (dans l'épuisement chez lui de plus en plus visible des acteurs, par exemple).

Bon ce n'est qu'un point de vue, je sais que certains arrivent à suivre Fincher tout au long de sa filmo sans briser le fil, sans dédaigner ses premiers films, mais c'est vraiment un cinéaste pour moi qui prend toute sa mesure avec Zodiac (avec éventuellement Panic Room pour transition ou point de crise)... et qui ne s'égare un brin qu'avec Benjamin Button.


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