Forum de FilmDeCulte

Comme prévu, je suis allé le voir, hier soir à la séance de 17h. J'ai été assez satisfait de ce nouveau Bond. Des beaux effets spéciaux comme toujours, de l'action, des cascades, de l'amour, des sentiments, le méchant cinglé ( le rôle est magnifiquement bien interprété par Javier Bardem. Seul problème, il apparait qu'au milieu du film). Daniel Craig incarne bien le personnage de Bond, toujours aussi charismatique, impressionnant dans son rôle. ( j'ai seulement pas aimé les passages ou il avait la barbe, avec le côté vieux, c'est terminé) Par contre, seule déception, la fin se déroule très rapidement, les explosions du manoir se passent très vite. Je m'attendais à un rebondissement avec une scène d'action époustouflante qui marque la fin du film (la fin d'un James Bond quoi), alors que la, un piège, quelques explosions, et la mort de Tiago. Bref, comme beaucoup de monde ici, je pense que le film est réussi dans l'ensemble.

5/6

Pris beaucoup de plaisir devant le film tout en ayant des réserves sur la nature même de l'objet, qui s'estomperont peut-être avec le temps, et en voyant la suite que prendra la saga, quand il sera un épisode parmi d'autres. Le côté conceptuel assez cérébral et le travail sur la durée et l’autonomie des scènes est un vrai plus, un peu prévisible dans les aboutissements mais qui reste atypique dans la série (même si un peu moins fan de tout la longue séquence Bardem/Joker qui là me semble clairement dans la tendance scénaristique).

Le rythme est vraiment gonflé aussi dans une telle production. L'une des marques de fabrique dans la mise en scène de la série telle que lancée par Terence Young et Peter Hunt (d'abord monteur), c'était qu'on ne savait jamais où l'on allait mettre les pieds, on y passait de scènes en scènes très aisément, que les décors fassent visiter la planète ou sortent des mains de Ken Adams : le spectateur était projeté sans crier gare, c'est une notion d'évasion pure et une facilité offerte pour le héros de maîtriser la traversée de l'espace qui lui est proposé: Bond est irrésistible. OHMSS pouvait avoir une vision plus complexe et moderne de ça dans toute la séquence du chalet par exemple, qui devient clairement psychédélique, et en jouant sur le romantisme et déjà l'impact d'un changement d'acteur un peu plus féminisé, mais on restait dans la même optique de projeter invinciblement ailleurs le héros et le spectateur, conservée également sous Moore, Dalton et Brosnan avec du premier ou du second degrès divers...

Ici on a une vraie rupture avec ça que n'avait même pas osée les deux précédents... Même un film pirate comme "Jamais plus Jamais" et son vieux Sean n'osait pas y toucher. Tout est très mental et codifié dans "Skyfall", la "formule" d'office transcendée et pas superficiellement (une scène comme celle à Shanghai était impensable avant) ; les personnages prennent une dimension plus mythologique également, tout en ayant jamais été aussi humain jusqu'ici (Craig est vraiment largué dans le premier acte, Judi Dench devient touchante...)

J'espère toutefois qu'on en aura finis avec l'introspection sur le personnage et le détricotage. Surtout qu'au main d'un metteur en scène qui veut sortir des clous, 007 a toute une histoire de cinéma qui oblige forcément pour celui-ci à vouloir faire sa "version", et souhaite t'on voir ces différents "regards" se multiplier?... Cruise et son Ethan Hunt se prêtent sans doute mieux à la malléabilité des différents metteurs en scène, c'est du pur chewing gum. Ici l'exercice est intéressant, mais parce qu'il fait du commentaire en permanence sur la figure de Bond, cinéma et roman, il donne aussi vraiment le sentiment d'atteindre une certaine limite paradoxalement, voir de pétrifier le personnage...

C'est assez mélancolique et un soupçon passéiste (le dernier "rat" mais jusque quand on peut plaisanter là dessus?) à la limite, ça aurait parfaitement clos une trilogie mais je suis surpris qu'on en arrive là si rapidement après Casino Royale, ce syndrome musée qui guette déjà ... Ceci dis c'est amusant de voir comme le film oppose l'ancien et le nouveau, tout en faisant un choix paradoxal et subtil pour tout ce qui appartient au classicisme de la saga, . Même la scène de l'audition/jugement de "M" semble un plaidoyer pour les anciennes méthodes qu'on lui reproche, dans un monde qui pourtant a évolué dans la menace... Requiem ou espérance en un un Bond "néoclassique" que Mendes voudrait nous redonner comme héritage de son passage? Le jeune Q semble symboliser ce croisement de l'ancien et du nouveau dans son look, son attitude... La fluidité tranquile du film aussi quelque part.

Maintenant il y a deux autres opus à faire, je suis vraiment curieux de connaître les options choisies... et j'espère aussi que le Gunbarrel ne sera plus qu'un point final iconique, qu'il rouvrira à cette excitation de découvrir ce qu'on nous réserve de "nouveau" au sein de formule connue par coeur ... Ce qui fait de 007 une série de producteurs mais unique en son genre.

Putain mais oui! C'est bon, on a eu 20 films presque sans "regards", ça suffit, laissons faire des réals qui ont des choses à dire.

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Avec Forster ils ont légèrement brisé la règle des réalisateurs du Commonwealth, mais s'ils y retournent, il n'y en aurait pas tant que ça susceptibles de le faire de toute façon.
Ils vont aller chercher qui, si on évite Madden ou Yates, on aura peut-être Tom Hooper ou David Michôd pour rester sur la veine Mendes. Ou Guy Ritchie si on juge qu'il s'est assez calmé.
Ridley Scott et Peter Jackson dragués? Ces deux là ont leurs propres structures en dehors des Broccolis, très dur de cohabiter.
J'aimerai bien y voir un jeune débutant prometteur comme Rowan Joffé personnellement. Ou un en 1:33 par Andréa Arnold

ATTENTION, SPOILERS DE COMPET'

Je suis un peu couci-couça (mais je l'étais déjà après Quantum of Solace alors qu'en le revoyant, j'ai beaucoup apprécié son âpreté, sa sècheresse).
En fait, ma réserve se situe au niveau de l'évolution de Bond, qui s'achève ici : dès le premier taaada musical, dès le premier oeil bleu sortant de l'obscurité, on sait que Bond est désormais Bond. Fini la romance, fini la vengance, Bond n'a plus guère de doute ou de faiblesse (à tel point qu'il semble inutile de nous expliquer comme il se sort de la scène inaugurale) et perd du coup en épaisseur et en enjeu dramatique. Ca passe au début du film qui est graphiquement sublime (le palais des glaces à Shangai, le casino à Macao, graou), ça passe encore au milieu grâce à Bardem, mais à la fin ça coince pour moi : pourquoi emmener Bond sur les terres de son enfance si c'est juste pour tout dynamiter, sans aucune reflexion sur son passé ? Je peux comprendre la crainte d'en faire trop dans la psychologie de bazar, mais cet excès de retenue rend par exemple la fin de M quasiment anecdotique (ah si, elle clamse à quelques pas de la tombe de la mère de Bond, wahou). Alors que tout le début fonctionne sur une multitude de rappels symboliques liés au mythe Bond, la fin s'interdit d'user de symboliques sur l'homme Bond, comme si cela était devenu interdit après Casino Royale. Je comprends bien que c'est lié à l'évolution du personnage, mais ça m'a laissé un peu de glace face à cette machine à tuer. Je trouve aussi le thème de l'ambiguité sexuelle sous-exploité : peut-être que ça demandait trop de couilles ou que ça s'éloignait trop des chemins balisés, mais y'avait de quoi faire entre Bond, Silva et M.
Tout cela reste du pinaillage hein, le film demeure très très bon.
5/6

Lis ce que j'écris dans mes messages sur le sens du décor du climax, c'est pas tout là pour rien et c'est clairement ce qui donne de l'épaisseur au perso ici (bien plus qu'une banale "vengeance" comme dans Quantum).

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J'ai lu mais je ne suis pas touché par la résurrection et ça présuppose un personnage en béton armé qui me parle moins que le vulnérable Bond de CR ou la boule de rancoeur de QoS. Peut-être que si on l'avait vraiment vu toucher le fond (genre risquer la mort après la scène initiale, sombrer vraiment dans l'alcoolisme - quand tu gères encore les scorpions sur ta main t'es pas VRAIMENT bourré - ou être vraiment handicapé, sur le terrain et pas dans les examens du MI, par ses limites physiques et psychologiques) j'aurais été plus sensible à sa renaissance en machine à tuer. Là, je manque d'éléments pour comprendre son retour aux affaires, je peux comprendre ces éléments a posteriori mais je ne les ai pas vraiment ressenti devant l'écran, alors que dans CR par exemple je ressentais parfaitement son évolution vis-à-vis de Vesper.
Après, il n'est pas exclu qu'au fond je n'aime pas le Bond traditionnel hein.

Forcément, connaissant les défauts rythmiques du film, la deuxième vision passe mieux. L'ultra-classe de l'ensemble fonctionne toujours aussi bien, l'ambition est là.

En fait pour tout résumer, ce qui me fait chier, c'est que, à un ou deux truc près
ce film aurait été un dernier Bond idéal pour Craig.
Il sort de 4 films, et là, sur le 5e, cet espèce de requiem super classe, qui le fait retourner aux sources pour finir en beauté, faire comprendre que Bond est immortel, et passer le flambeau au mec d'après. "Malheureusement" on est qu'au 3e film (après un diptyque qui se déroule en l'espace d'un mois et qui créé le personnage), et on se retrouve déjà avec un Bond, tel Chirac, usé, passif, vieilli. Le film pose des questions intéressantes par rapport à ça, mais vu que, de base, j'arrive pas à accrocher à cet agent qui veut déjà raccrocher, les thèmes ont beau être intéressant, ça a du mal à passer.

Pour le reste je reste sur les mêmes qualités splendides (les moments low-key géniaux, le prégénérique, les idées visuelles, M, etc.), et les mêmes déceptions (le méchant aux motivations théoriques et dont la dégaine évoque trahit trop une volonté non subtile de créer "un personnage culte").

Sinon rien à voir, mais j'aurai adoré que le poème de Tennyson (génial) soit dit en voix-off seulement sur le plan de Bond qui court, avec la caméra qui reste sur lui hyper longtemps (comme dans M:i:III). Oui, je suis comme ça, je fais ma liste au père Noël.

Bon voilà et sinon pour faire le nerd:

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le vrai nerd sait que Casino Royale est un reboot

Sinon, pour faire le nerd aussi, quand on regarde l'âge de Connery quand il arrête (41) et celui de Moore quand il commence (45), la continuité est logique, pas besoin de "sliding timescale".
Et c'est pareil entre Dalton (43 quand il arrête) et Brosnan (42 quand il commence). C'est "le même Bond" en gros (même si techniquement, c'est le même de Connery à Brosnan inclus).

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Sincèrement j'adorerais mais je trouverais le choix assez surprenant de la part des producteurs de James Bond. Par contre, d'un point de vue noirceur, on atteindrait du jamais-vu dans la série.

Niveau chiant aussi.

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Je pense que Danny Boyle rentre bien dans le moule: anglais, prestige, carrière diversifiée... Et depuis les JO ce serait encore plus cohérent.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

j'y crois à mort, je l'ai déjà écrit....

Ouais, enfin vous parliez de "se calmer" pour Guy Ritchie... j'en ai autant sinon plus au sujet de Boyle !

Je l'avais complètement oublié oui, ce serait crédible.
De toute façon quand les Broccoli recrutaient Apted et Tamahori, ils faisaient passer ça pour des réalisateurs à forte personnalité