Forum de FilmDeCulte

Tout a commencé par une bande annonce et un non-désir devenu running gag. Et puis face à l'avalanche de beaux billets, je me suis dit "bon, on y va" et surtout, et c'est sincère, "on y croit".

Et....ben non. Pour moi le film est tué dans l'oeuf par son trop plein de bouts de riens qui n'ont rien de mauvais mais qui allourdissent totalement le film. La femme cocu, elle EST bouleversante, elle EST magnifique, mais pourquoi faire ce truc si long, pourquoi allourdir à ce point? Et c'est ma scène préférée (bon, il y a le plan du bébé qui est déjà culte, qui casse l'ambiance, mais Nadia Taoul est terrible, faut qu'elle enchaîne, cette demoiselle).

Le film agace pour son scénario ultra "ne te perds pas, regarde là on te montre bien les choses". Et c'est tellement lourd. La scène de la recherche de la couscoussière, le PRETEXTE de la disparition, qui vient comme un éléphant dans un terrier, amené avec des GROS SABOTS ENAUUUUURME, tout ça m'assassine. Et la course poursuite avec le scooter, c'est interdit, INTERDIT, ممنوع

Je vois l'idée famille je vous hais(me), craché de partout, et je l'apprécie, je le ressens. Mais diable comme je n'aime pas la forme (ce truc de "laisser tourner", quand c'est la révolte des conserves), comme je n'aime pas cette longueur, cet apesantissement.

Le drame, c'est qu'avec le recul, c'est ces accumulations de maladresses qui tuent les très bonnes choses du film, parce qu'il y en a. Mais le traitement les tuent. Elle est bien Hafsya, mais son personnage est trop souvent allourdi de dialogues, de phrases, et c'est finalement quand elle ne parle pas qu'elle transmet le plus (le déjeuner sur le bateau, la danse finale). Le plaisir du silence, on peut en parler. Et on revient sur la femme trompée, la scène du coup de fil est superbe, car sobre, sans démonstratif lourd.

Lourd, le mot qui revient, qui résume le tout. C'est un film couscous où Kechiche a chargé sur la semoule et pas assez sur les épices, du coup, certaines bouchées sont exquises, vraiment, mais dans l'ensemble, c'est franchement indigeste.

3/6

et bam je découvre Hafsia Herzi sans les kilos.

Rhooh mais je rigooole... Je me doutais bien que c'était pas du tout un film pour toi.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est dommage que vous vous plaigniez de la longueur du film et des scènes, car c'est justement un des idées principales du film. Et bloquer sur cette longueur (nécessaire) vous bloque sur tout le reste, je crois.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Bah j'y allais pas non plus fermé d'esprit...déjà j'y allais quoi...et puis L'Esquive, je suis loin de m'extasier comme beaucoup mais je mettais 4/6, je pensais pas réagir comme ça face à celui-ci, vraiment pas et franchement quand je vois le film, je comprends pas les avis dithyrambiques, pour moi c'est tellement brouillon dans le montage que pfooo...du gros gâchis.

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Tout d'abord Freak je salue ton argumentation méthodique même pour un film que tu n'as pas aimé.

Sinon deux trucs que je voudrais rajouter:

- En ce qui concerne les scènes qui t'énervent pour moi ça renvoie à cette manière typique que Kechiche a de présenter des personnages masculins effacés, à l'ouest, faibles, ce qui sert d'autant plus les scènes où les actrices tiennent la barque. C'était déjà le cas dans l'esquive et un peu dans la faute à voltaire, même si Sami Bouajila a plus de charisme que les acteurs non pro qui ont pu joué Slimane et Krimo

- La résonnance de la fin quelque part on s'en fout. Ce qui est intéressant ce n'est pas sa mort et ce qu'elle représente, c'est de choisir de couper là, alors qu'au même moment sa deuxième femme ramène la semoule et où on essaie de sauver les meubles avec la danse du ventre. Et c'est ça que je trouve lumineux dans le film, c'est de terminer sur un infarctus tout en ne restant pas sur un sentiment de tristesse.

Merci. C'est bien ce que je veux faire comprendre : je suis pas "passé à côté du film", je situe très bien les raisons de ma non-appréciation, c'est pas juste "ouais c'est pas ma came".




Mais encore une fois, ce n'est pas quelque chose qui a besoin de séquences redondantes au auto-redondantes de 10 minutes.
J'ai jamais, JAMAIS eu ce sentiment devant L'Esquive.



On peut pas dire "on s'en fout", c'est assez important comme séquence, d'autant plus qu'elle arrive à la toute fin, en conclusion, elle a un sens, je cherche encore à définir ce sens et ce qu'il représente additionné à tout ce qui a précédé.

Perso, le "sauvage de meuble" double (Latifah qui prend sur elle ET Rym qui se dévoue jusqu'au bout) m'apparaît vraiment comme un happy end qu'on aurait trouvé honteusement conventionnel dans un film américain.

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Justement c'est le fait ce combiner Slimane avec ça qui rend le final intéressant. Et puis je pense pas qu'on puisse à un moment faire une comparaison entre ces types de films tout simplement parce que ce type de cinéma n'existe plus vraiment aux USA, non? Le drame, choral en plus.
A part les films de Sam Mendes j'en vois pas des masses. Ou alors on convoque des cinéastes européens genre Susanne Bier avec Nos souvenirs brûlés pour donner un minimum de crédit à une bouillie de clichés.

Le drame choral n'existe pas aux USA?



Mmm pas vraiment ce que j'appelle drame choral (je pense plutôt à des Magnolia ou Collision) mais je crois voire ce que tu veux dire...
Bah pour le coup, la fin d'American Beauty est tellement forte...je sais pas...

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Pialat l'a fait, avec Van Gogh, sans l'artifice, très mal digéré, qu'utilise Kechiche du montage parallèle. (et je suis pas un immense fan de Van Gogh... d'ailleurs, sans vouloir lancer de débat à la con, je ne vois quasiment aucune similitude entre Pialat et Kechiche)

Disons que c'est plus sur l'effet, dans la graine il n'y a pas de musique additionnelle par exemple, sauf celle qui est jouée.
Maintenant même si ça se trouve aussi chez Mendes je trouve qu'il y a une intensité et un certain réalisme, bref un certain pouvoir dramaturgique qui fait que ça arrive à toucher, qu'on ne trouve pas dans Collision, The hours ou Magnolia qui sont plus des films de flambe, où l'identification à des repères connus dans les personnages sont plus faibles.

Oh putain j'avais pas vu ça.

Abdel le nouveau Tarantino.

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je pige pas la référence...

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C'est le Languedoc-Roussillon.

Quel mépris pour un travail de montage qui aura duré plusieurs mois et un renvoi en salle de montage par le producteur. Anyway.



La discussion autour de la table du repas dit infiniment plus de choses que ça. Sur l'intégration notamment avec toute la discussion sur les mots arabes et le seul blanc dans la salle... Et puis en sous main l'installation d'une des thématiques les plus fortes du film: la position de la femme. Je vais pas revenir sur les autres scènes que tu décris mais j'ai tellement l'impression que tu réduis à mort l'objectif et qu'il y a tellement d'autres choses que tu n'as pas voulues voir... Tu parles par exemple de la scène "en mousse" avec le déchargement des condiments et du matos pour faire le couscous: je n'ai pas autant flippé cette année que pendant cette scène. Parceque l'échec est annoncé, l'ironie du sort plane sur tous les personnages. On sait que la sauce va être renversée. Ca m'a totalement flingué sur mon siège quand le truc se renverse à moitié. Et toute la discussion sur "Je sais pas ou il est le couscous", on est avec Majid et sa détresse totale, et on comprend les réactions bêtes et méchantes de ses soeurs ("T'en as fait quoi? T'es bon à rien...").




Heureusement que j'ai pas vu le film avec toi. Tu essayais de ramener ton voisin à ta cause?



En plus t'assumes pas!



Je pense qu'il faut se rapprocher des classiques pour le propos (cf. l'avis de Bliss). C'est une fable sur l'ironie de la vie avec en plus l'aspect culturel propre aux communautés d'immigrés et leurs problématique (l'intégration notamment...)

Après, sur le mépris pour le film d'étudiant...

J'ai ressenti exactement la même chose et je dois dire que pour le coup ça tient un peu de la magie cette scène parceque Kechiche n'utilise aucun artifice, il ne varie pas ses echelles de plan, son rythme, rien mais pourtant il y a cette ineluctabilité, cette fatalité. Effectivement la sauce qui se renverse à moitié est un des moments de suspense de l'année ! Il arrive vraiment comme ça à instaurer un sentiment au delà de ce qui se passe à l'écran et je trouve ça particulièrement fort.

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CroqAnimement votre