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MessagePosté: 03 Mar 2018, 22:33 
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Antichrist
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En France en 1994, Amin, parisien d'adoption, retourne en été dans le Midi de la France où il a passé sa jeunesse chez ses parents qui tiennent un restaurant tunisien à Sète. Amin retrouve sa famille et ses amis de jeunesse, comme son cousin dragueur Tony ou sa meilleure amie Ophélie ; il passe son temps entre le restaurant familial, les bars du coin et la plage où viennent bronzer de jolies vacancières. Alors que Tony a du succès, Amin est plutôt timide. Il se trouve une occupation en photographiant la côte méditerranéenne dont il trouve la lumière fascinante.

Un sacré morceau de cinéma que le nouveau Kechiche, qui filme les vacances ensoleillées à Sète d'une poignée de jeunes dans un esprit Sea Sex and Sun (et Supertramp) comme l'utopie d'une France sans barrière sociale ni culturelle. C'est le premier volet d'une trilogie donc je suppose que cela va se compliquer par la suite, mais j'ai trouvé le film d'une beauté et d'une fausse simplicité renversantes, et sans doute un autoportrait du cinéaste en jeune homme trop timide. Il y a des scènes magistrales (les scènes dans les cafés, notamment), d'autres que je trouve redondantes et sur-filmées (la boite de nuit, les brebis). Pas mon Kechiche préféré (Vénus noire et La Vie d'Adèle) mais c'est une vraie expérience sensorielle. Je prévois par contre une levée de bouclier sur la façon dont il filme les culs (magnifiques) de ses actrices...

4-5/6


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MessagePosté: 03 Mar 2018, 22:44 
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Antichrist
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sinon pour Freak.... il y a une scène de cul, au tout début... et ensuite que des plans sur les culs, les fesses, les ventres car tout le film est dans le regard d'Amin le puceau.


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MessagePosté: 04 Mar 2018, 01:33 
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Scène digne de celles d'Adèle?

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MessagePosté: 04 Mar 2018, 23:03 
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Antichrist
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elle est bien, mais bon... c'est surtout l'actrice qui est hyper apétissante


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MessagePosté: 28 Mar 2018, 09:59 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Bon ben c'est superbe.
Je ne sais pas si Kechiche s'inspire de sa propre jeunesse, probablement, mais la simplicité du film est désarmante, touchante. Un film à la fois doux et cruel, souriant et bouleversant à la fois.
Ce qui est sidérant, une fois de plus, c'est le réalisme de ce qui est filmé. Tout a l'air vrai. On oublie que c'est filmé, joué. Il filme la vie telle qu'elle est, il filme le désir et les blessures qu'elle peut provoquer.
Comment ne pas faire l'éloge du talent de Kechiche à pondre un casting à ce point parfait, à diriger ses comédiens de manière tellement prodigieuse, à les filmer avec tant de grâce? C'est sublime.
C'est un peu un melting pot de son cinéma: on y retrouve le désir amoureux d'Adèle, les spaghettis, la danse et de La Graine, le timide amoureux de l'Esquive, la vénus callipyge de Vénus Noire, etc etc etc.
Ce n'est peut-être pas mon préféré de lui (je préfère quand c'est plus âpre, plus violent), mais quel plaisir... Même le décrochage inattendu des brebis, Dieu que c'est beau..
Le film aurait pu durer 30 minutes de plus (il en fait déjà 175) ça ne m'aurait pas dérangé.

Et puis le film hante longtemps. A l'instar de la scène d'amour inaugurale qui hante Amin..

Un gros gros 5/6

Pour rappel mon amour pour Kechiche:
La Vie d'Adèle 6
La Graine et le Mulet 6
L'Esquive 5.5
Mektoub 5
Vénus Noire 5

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Dernière édition par Arnotte le 28 Mar 2018, 11:02, édité 1 fois.

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MessagePosté: 28 Mar 2018, 10:34 
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Citation:
(je préfère quand c'est plus âpre, plus violent)


C'est noté :mrgreen:


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MessagePosté: 28 Mar 2018, 11:01 
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Ça va être dur de le déloger du numéro 1 de l'année pour moi. Chef-d’œuvre instantané en ce qui me concerne. 3h pour retrouver ce qu'est le cinéma dans ce qu'il a de plus pur, de plus beau, de plus intense et surtout de plus simple. 3h de visages, de corps et de regards (tout n'est que regard chez Kechiche) où pulse derrière une vie incroyable, furieuse, libre et surtout, surtout remplie d'amour en permanence. Ce film n'est qu'amour du premier au dernier plan. De ce moment où Amin arrive en vélo caressé par le soleil de Sète jusqu'à cette marche sur la plage avec Charlotte dans le soleil couchant, le film n'est que 3h d'un amour fou et total. Amour de Kechiche envers ces personnages évidemment, il n'y a que ça chez lui. Comme il avait aimé à la folie Adèle, il aime de nouveau Amin, Charlotte, Ophélie et les autres. Amour aussi des personnages entre eux, comment ne pas avoir envie de pleurer toutes les larmes de son corps devant l'amour qu'Amin porte à Ophélie ? C'est ce qui est sans doute le plus limpidement beau dans ce film, donner à des amours d'été adolescents les atours des plus grandes histoires d'amour.

Il y a quelque chose d'absolument unique et fascinant dans son geste de cinéma quand même. Filmer un groupe de jeunes s'amuser sur une plage, tout réalisateur peut le faire, c'est une scène facile, une scène basique. Mais chez Abdellatif Kechiche cette scène devient séminal, irradie de beauté et d'émotions. Filmer un groupe de jeune dans un bar qui se met à danser c'est pareil, on a vu ça cinquante fois, rien de bien transcendant. Et pourtant ici, soudain, une sidération, une transe presque et encore une fois une émotion primaire et totale devant la beauté de ses filles, libres, sensuelles, pleines d'amour.

On arrive d'ailleurs au point "polémique" du film. Enfin polémique deux minutes par quelques relous sur Twitter. Le côté "male gaze" du film. Alors on va être clair, Mektoub my love est un film réalisé par un homme hétérosexuel. Absolument impossible d'avoir le moindre doute là-dessus. Mais en quoi est-ce un problème ? Parce qu'il montre en gros plan les fesses de son actrice, il aurait dû montrer les fesses de son acteur ? Quand Bardot est à poil dans Le mépris, Piccoli est habillé non ? Et alors "male gaze" ou pas ? Surtout que c'est vraiment se tromper de combat quand on réalise à quel point Kechiche est sans cesse du côté de ces filles. Quand Charlotte, abusée par Tony (montré comme un mytho pathétique), s'enfonce dans la tristesse, la caméra reste sur son visage, sur sa mélancolie alors qu'autour d'elle tout le monde s'amuse. Revenir sur elle à la fin n'est pas innocent non plus. Les deux amoureux brisés se retrouvent par hasard, pour peut-être autre chose. Alors oui on se souviendra du cul d'Ophélie (et de son ultra mini short en jean scandaleux :o) tout simplement parce qu'on n'oubliera jamais l'entiereté de son personnage, son sourire, sa tendresse, sa naïveté. Chez Kechiche les personnages n'existent que dans leur carnalité. Ce n'est pas leur nier un quelconque intellect c'est juste que Kechiche ne filme que "ce qui se voit". C'est ce qui le différencie de tous les cinéastes parisiens qui ont pu traiter de sujets similaires (Assayas, Hansen-Love, Garrel...)

Mektoub my love dure 3h, il n'y a pas un seul plan sans visage ou sans corps. Pas un plan de coupe sur un objet ou un paysage à part ce moment suspendu et forcément signifiant des brebis. Tout est là, dans cet attachement physique et absolu entre le réalisateur et l'humanité devant lui. Il ne les lâche pas, comme il se refusait de lâcher Adèle. C'est cet amour là qui passe de son regard au regard d'Amin (quel acteur magnifique) et des autres à notre regard à nous. Et ça vaut tout les cinémas du monde. Un film qui m'a transi d'amour.

6/6 total, du coeur. Comme Arnotte j'en aurais repris pour 30min, 1h, 3h même, je ne voulais pas les quitter. Hâte de voir la suite même si je crains qu'il ne puisse rester aux mêmes sommets.

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CroqAnimement votre


Dernière édition par Art Core le 28 Mar 2018, 11:05, édité 1 fois.

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MessagePosté: 28 Mar 2018, 11:02 
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Baptiste a écrit:
Citation:
(je préfère quand c'est plus âpre, plus violent)


C'est noté :mrgreen:

Haha :)
Je veux dire: on n'y retrouve pas les clash de l'Esquive, le suspense insoutenable de la Graine, le tsunami émotionnel d'Adèle (et encore moins la cruauté de Vénus Noire) qui furent autant de chocs super marquants. Ici, le film marque de manière douce, en filigranes... J'adore le film hein, mais je ne peux pas dire que c'est une "claque" comme Kechcihe avait l'habitude de distribuer. Ici c'est plutôt une caresse (qui fait mal).

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MessagePosté: 28 Mar 2018, 11:07 
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T'as tellement raison Art Core.. Merci pour tes mots!

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MessagePosté: 28 Mar 2018, 20:12 
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Baudrillard avait écrit quelque chose dans le système des objets pour dire que la scène inaugurale du mépris résultait en une objectivation de la femme, où elle était réduite à ses parties et était niée son intégrité.
Après pour la question du male gaze, ça ne me gêne pas, il faut juste assumer la vulgarité du truc et pas y voir autre chose.
Cette vulgarité n'est pas exclusive aux hommes mais comme ils ont pignon sur cinéma depuis toujours, c'est normal qu'on proteste un peu.
Qui est l'acteur qui montre son fessier dès qu'il le pouvait déjà ? Van Damme ? Je pense qu'il faisait ça pour un public féminin plus qu'homoérotique, ce qui contredit l'idée que ses actioners étaient seulement à destination des mecs en terme de marché.


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MessagePosté: 28 Mar 2018, 21:16 
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Antichrist
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Beau texte Art Core

Le film a bien vieilli en moi, alors qu'à la sortie, je trouvais la scène post-brebis un peu forcé (la scène de la boite de nuit, j'entends la voix du chef op qui demande aux filles d'en faire des caisses alors que jusque là je trouvais ça presque plus suggéré qu'autre chose....)

par contre, moi j'ai eu la zik voulue par Kéchiche, il parait que des morceaux ont sauté...


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MessagePosté: 01 Avr 2018, 10:22 
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A l'inverse d'Art Core ou Arnotte les 3 heures m'ont semblé bien longue... la cause principalement au désintérêt ressenti vis-à-vis de l'action qui se passe à l'écran. Parce que techniquement je rejoindrai les avis positifs, depuis la Vie d'Adèle le cinéma de Kechiche me semble effectivement avoir basculé dans une autre dimension, plus maîtrisé qu'avant, on ressent comme rarement une capacité à capter le souffle de la vie, j'ai beau avoir parfois espéré que le film se termine plus vite, je reconnais que dès la sortie de la salle j'avais pleinement conscience d'avoir vu l'une des œuvres les plus abouties de l'année. Mais ça n'en fait pas pour autant un film que je serais prêt à revoir (je suis même convaincu de l'inverse).

Deux points qui m'ont particulièrement chiffonnés.

Le premier pourrait être interprété comme un point de détail, mais ne l'ai peut être pas tant que cela. Karloff et Art Core sont revenus sur la potentialité polémique de l'omniprésence du cul (en tant qu'objet) dans le film. Sans énoncé d'avis qualitatif (que l'on apprécie ou non le gros cul d'Ophélie, reine des cagoles sétoise qui aime à se trémousser sur la piste) dans sa très grande majorité ce défilé fessier fait sens puisqu'il semble être le principal centre d'attention du regard d'Amin. Il y a néanmoins une scène à la portée toute autre, lorsque pour la première fois il accompagne Ophélie à la ferme et l'attend pendant qu'elle se change dans la chambre. Kechiche fait alors le choix de longuement s'appesantir sur les formes de la jeune fille, jusqu'à ce plan de dos, Ophélie en culotte face au miroir, son cul au milieu de l'écran. A cet instant ce ne peut être le regard du jeune homme qui l'observe, c'est un pur acte voyeur du metteur en scène et par là du spectateur. Ça n'est forcément pas innocent de la part de Kechiche, et m'a semblé être une tentative (maladroite) de forcer la main du spectateur pour en faire le double d'Amin, l'observateur privilégié qui se rince l’œil tout en étant frustré de ne pouvoir en profiter charnellement. Le dispositif ne m'a pas vraiment convaincu et m'a semblé trop théorique pour un cinéma autant viscéral.

Le deuxième plus fondamentale est le personnage d'Amin. Mektoub étant le premier film d'un triptyque, je ne doute pas qu'il sera amené et à évoluer et que les films à venir viendront l'épaissir. Mais l'impression laissée par ce premier film est pour le moins mitigée, bien qu'il en soit la figure centrale à aucun moment on arrive à le cerner, il est totalement fuyant, pour le moins devant la foule d'attention féminine qu'il reçoit je me serais attendu à ressentir sa frustration, mais ça n'est absolument pas le cas, il est juste une belle gueule qui se place en retrait dès que les choses sérieuses semblent se présenter à lui. Le perso est trop lisse, éminemment sympathique mais il y a une part de ce qu'il ressent que, je trouve, Kechiche n'arrive pas à transposer à l'écran. La comparaison avec Adèle est révélatrice : d'elle on ressentait constamment son tempérament pulsionnel, tandis que de lui son côté très cérébral peine à être incarné. Peut être que le cinéma de Kechiche se prête moins à ce type de personnalité, à voir comment il évoluera dans les deuxième et troisième volets.

4/6


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MessagePosté: 01 Avr 2018, 11:00 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Un de mes potes journalistes est persuadé qu'Amin est homo. Et que ce sera l'objet de la suite justement. Un homo qui veut sculpter les culs des jeunes femmes.


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MessagePosté: 01 Avr 2018, 11:01 
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Robot in Disguise
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Je suis tellement dégoûté, il passe pas (encore ?) à la Réunion. Autant le Spielberg je pense pouvoir le rattraper en VO à Paris en mai, autant celui-là...

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MessagePosté: 01 Avr 2018, 11:22 
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Karloff a écrit:
Un de mes potes journalistes est persuadé qu'Amin est homo.
Vu l'absence de frustration, c'est une piste que je me suis également suggérée


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