Forum de FilmDeCulte

Après la réussite éclatante du premier Indy et le changement de registre peu concluant dans le cadre du mal-aimé 1941, Spielberg renoue avec ce qu'il sait faire de mieux, par le biais d'une histoire à plus petite échelle maîtrisée de bout en bout, représentative de son cinéma dans ce qu’il peut avoir de plus universel et émotionnellement fort, s'imposant comme la pierre angulaire des thématiques de sa première période (le point de vue de l’enfant, la figure du père souvent absente) et l’exemple à suivre pour toutes les productions Amblin qui en ont découlé. La dimension intimiste de l'intrigue n’empêche pas le film de parler au plus grand nombre, tout en étant pour son réalisateur une des ses oeuvres les plus autobiographiques et personnelles, ce qui explique sa profonde sincérité dans l'approche du sujet. Pour l'ossature de l'histoire, le réalisateur a repris un des élément de son scénario de Night Skies, centré sur des aliens belliqueux, et dont on retrouve aussi une certaine parenté dans Poltergeist.

Avec un budget moins conséquent, et sans véritables stars au casting (il y a bien Harrison Ford en directeur d’école mais sa scène a été coupée au montage), le réalisateur poursuit ce qu'il avait entamé sur ses précédents films tout en se renouvelant, puisque le film peut être vu comme un complément de Close Encounters of the third kind, où le père abandonnait sa famille pour rencontrer les extra-terrestres, et cette fois c'est une famille qui comble momentanément ce manque avec un être venu d’ailleurs.
Cette inversion des rôles se retrouve avec les adultes, aka les véritables envahisseurs, qui font figure d'intrus (lorsque il envahissent la maison en tenue de cosmonaute). À travers le prisme du point de vue des enfants, ces adultes sont réduit à des silhouettes lointaines et menaçantes dont on ne voit jamais les visages au départ, considérés du coup comme des antagonistes pour la plupart, notamment le "key guy" qui au fond envie Elliot, reconnaissant en lui l'enfant qu'il a été autrefois.

Cette caméra à hauteur d'enfant leur donne d'emblée l'avantage, de par leur clairvoyance et leur aisance dans la capacité à l’émerveillement (même le grand frère retombe momentanément en enfance à force de côtoyer cet être d'exception). La relation symbiotique entre E.T. et Elliot, qui passe par le partage du ressenti, permet de belles idées de mise en scène, en se concentrant sur leur apprivoisement mutuel, pour finir par devenir inséparables jusqu'au trépas momentané.
Malgré l'énorme succès au box-office, la suite envisagée n'a heureusement pas abouti (et vu la direction choisie pour Nocturnal Fears ce n'est pas plus mal). Le rythme est impeccable et l'ensemble est tellement prenant que l’on ne voit pas le temps passer, toujours aussi efficace, et qui constitue une petite merveille de sensibilité et d'émotion, indissociable de l'inoubliable BO de John Williams. C’est quand même cool de revoir un film d’enfance qui ne déçoit pas (l’anti Hook en somme).

Oui ça c'est de la folie... Le film qui ne vieillit pas. Chaque scène fait avancer l'histoire, ya une efficacité, une modernité et une émotion de fou furieux.



Sinon un jour je vous parlerai de ma théorie comme quoi E.T. est un gogol que ses potes abandonnent volontairement

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Netflix les gars, Netflix.

Mais dans ce cas, pourquoi ils se font chier à venir le chercher ?
Ou alors ils ont dû se dire "hé merde même les humains n'en veulent pas, on va devoir le larguer ailleurs".

Justement, il ne "renouait" pas vu que c'est le premier film de ce genre qu'il faisait. Rencontres du 3e type est dans la même vibe de merveilleux et d'humain mais l'échelle est beaucoup plus grande, la narration éclatée en plusieurs points de vue, etc. Même Sugarland Express devient un road movie avec une flotte de bagnoles de flics à la poursuite du couple.
C'est la première fois qu'il faisait un film aussi intimiste, aussi "petit" (et l'une des rares fois d'ailleurs).


Voilà, c'est le mètre-étalon de pas mal de choses qui ont suivi.


Mon texte, écrit à l'époque de la ressortie pour les 20 ans :
http://www.filmdeculte.com/cinema/film/ET-2009.html

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Ca doit faire 15 que je ne l'avais pas revu. Mais j'en gardais un très bon souvenir, un des rares Spielberg pre-1990 que j'aimais vraiment.

Ah bas putain, en fait, c'est pas qu'un bon film, c'est juste l'un des tous meilleurs des années 80. Déjà, c'est d'une richesse thématique incroyable (l'autre, la famille, la place du père, l'enchantement de la banlieue, l'enfance, et j'en passe, il y aurait des pages d'exégèse à écrire ici). Mais ce qui est surtout fou, c'est que Spielberg arrive à faire d'une couille mal rasée l'un des personnages les plus émouvants de l'histoire du cinéma. C'est fabuleux.

Et parce que le film a un potentiel nanardesque indéniable, sa haute tenue tout du long tient du miracle.

6/6

Merci à Stranger Things de m'avoir donné envie de le revoir.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Mais grave!! Mon Spielberg préféré, point barre.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Loin de moi l'idée d'en rajouter dans le côté "Forum de darons", mais je tiens à dire qu'on n'a pas vu E.T. tant qu'on l'a pas vu avec un petit de 6 ans. Je savais bien sûr que le film était génialissime, mais le remater avec un petit, c'est le voir à travers ses yeux et c'est donc le redécouvrir. C'est dingue comment le film entre en résonance avec des trucs tellement purs de l'enfance (et des trucs cosmétiques aussi), créant une identification folle.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai. Tellement. Hâte.

(d'autant qu'il connaît déjà l'histoire puisqu'il est fan de l'adaptation illustrée)

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Netflix les gars, Netflix.

Moi aussiiiiiii.... C'est vraiment LE "vrai" film (à part les Chaplin, il n'a vu que des films d'animation) que je veux lui faire découvrir (je parle de mon aîné qui va avoir 7 ans et demi, quand même).
A mon avis ça sera pour les vacances de Noël... Trop hâte.

Je rappelle que ce film fut mon premier choc ciné (vu au cinéma, oui oui) à moi, c'est dire son importance.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai pas de gosse mais je me posais une question: à partit de quel âge tu peux regarder des films sous titrés ?

Quand tu sais lire rapidement

Bide de mon côté, ça ne leur a fait ni chaud, ni froid (contrairement à... Hook !).
Pareil pour moi d'ailleurs, j'ai longtemps pensé qu'il s'agissait du meilleur Spielberg, mais j'ai été surpris (ou pas) de constater que le film ne pissait pas très loin, ou tout du moins qu'il n'en avait pas assez dans le ventre pour me toucher réellement.

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N'écoutez pas Film Freak

Tu ne leur as pas montré le bon

Ah mais grave !

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N'écoutez pas Film Freak