Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Nov 2024, 09:30

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 11 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 31 Oct 2005, 01:48 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
Rattrapage d'un Spielberg jamais vu, assez rarement cité par ailleurs.
Pourtant, il aurait dû être dans tous les papiers sur la Guerre des Mondes, vu l'étonnante proximité entre la première partie du film de 87 et de celui de 05. Tout ce qui concerne les mouvements de foule, le traitement de la peur comme folie grégaire, le chacun pour soi, la maison familiale comme refuge, la séparation filmée en gros plan sur des mains qui se lâchent, la menace filmée sous un point de vue humain et unique... On a là une belle demi-heure, très prenante, et étonnamment proche de ce que sera le premier acte de la Guerre des Mondes.

La suite, par contre, me plaît beaucoup moins. Autant la déliquescence du gosse de riche, dépouillé progressivement de tous ses biens et forcé de se trouver d'autres qualités valables, justifiant son existence, est un thème audacieux, et plutôt bien traité dans un premier temps, malgré une schématisation un peu trop forcée. Autant le troisième acte, à partir du moment où on a mis un pied dans le camp, est à mes yeux détestable. On a d'abord cette ouverture super-joyeuse, sur une musique guillerette, espiègle... Non pas que je sois choqué ("bouh, c'est un camp, c'est la guerre, faut pas rire avec ça"... non, c'est pas ça), c'est juste que je trouve la chose maladroite, mal amenée, limite ridicule.

Et puis, plus l'histoire avance, moins elle devient accrocheuse. Bizarrement, dès qu'on a mis un pied dans le camp, on devine à peu près tout ce qui va se produire, chose pas du tout évidente dans la première moitié du film, parce que tout se charge de symbolisme hyper-appuyé et de logique "hollywoodienne" cousue de fil blanc. Le coup de l'avion qui part dans le camp ennemi, l'erreur des prisonniers shootant le môme (passage ultra-moralisateur, visible à des kilomètres et méchamment plombant), les retrouvailles parentales supra-prévisibles, etc. Sans parler du bombardement du camp, monument de nationalisme primaire...

Vraiment dommage cette deuxième partie grotesque. Le début (qui reste surprenant, surtout lorsqu'on fait le rapprochement avec la première partie de WoW) annonçait tellement mieux!

2-3/6

_________________

*


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2005, 01:55 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
Rattrapage d'un Spielberg jamais vu, et très rarement cité par ailleurs.
Pourtant, il aurait dû être dans tous les papiers sur WoW, tant la proximité entre leurs premières parties est évidente. Tout ce qui concerne la peur traitée comme folie grégaire, les mouvements de foule, la maison familiale comme ultime refuge, la guerre filmée d'un point de vue unique et humain, la séparation entre les êtres en gros plan de mains... Tout ça figure déjà dans le 1er acte de EotS. Vient ensuite un deuxième acte déjà plus discutable, où
le môme se fait dépouiller de tous ses biens pour devenir valeur marchande
, thème fort et audacieux, mais au traitement un brin trop schématique.

Mais le vrai os, c'est la dernière partie,
dans le camp, depuis une ouverture ridiculement guillerette, petite musique joyeuse à l'appui, jusqu'à un happy end cousu de fil blanc et bien trop pompeux et moralisateur. Du moment où l'on met un pied dans le camp, tout devient soudainement prévisible, académique, sans émotion. Sans parler du passage du bombardement, d'un nationalisme primaire assez embarrassant. Et John Malkovitch est à gifler.


Voilou, le film est bien trop long (2h34) et tout ça est fort dommage, car la 1ère partie annonçait tellement mieux... Sincèrement déçu.

2/6

_________________

*


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 31 Oct 2005, 11:08 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23987
L'un de mes Spielberg préféré... sinon on n'a pas dû voir le même film (inspiré d'un roman quasi-autobiographique de Ballard d'ailleurs)... quel happy-end ?

son copain japonais meurt sous ses yeux, il est abandonné par son père d'adoption... alors bien sûr à la fin ses parents le retrouvent même bon...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 31 Oct 2005, 11:19 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
bof, la mort du japonais est grosse comme une maison, moralisatrice, et vite oubliée.
je parle effectivement du retour au bercail.

_________________

*


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 31 Oct 2005, 13:35 
En ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 18 Aoû 2005, 23:40
Messages: 19464
Localisation: Rebirth Island
mon spielberg préféré.

Oui, ya une happy end, mais je vois pas en quoi ca gene, ca aurait été mieux d'étriper le petit Bale ? de plus, la facon dont cette fin est filmée m'a beaucoup touché. Ses parents sont heureux de le revoir, mais lui, il a changé. Il est inexpressif. Il a grandi, il a perdu son enfance.

le bombardement du camp, si c'est bien celui que je pense (Bale en haut d'une tour, avec les P-51 qui explosent tout en fond ?), est enorme. C'est pas du nationalisme, c'est un gosse qui regarde ca.

C'est vrai que c'est très similaire à war of the worlds. Je pense aussi à l'explosion de la bombe atomique : Ce n'est que plus tard dans le film que le gosse decouvre ce que c'etait vraiment, un peu comme le crash de l'avion de ligne sur la maison.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 31 Oct 2005, 13:49 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
deudtens a écrit:
Je pense aussi à l'explosion de la bombe atomique : Ce n'est que plus tard dans le film que le gosse decouvre ce que c'etait vraiment, un peu comme le crash de l'avion de ligne sur la maison.


ouaip, c'est une vrai belle idée, mais encore une fois traitée, je trouve, de manière trop "évidente", trop... je sais pas... trop, quoi.

_________________

*


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 11 Nov 2013, 01:10 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86845
Localisation: Fortress of Précarité
Revu dans sa magnifique copie Blu-ray ce soir ce film qui restera sans doute comme le plus sous-estimé de son auteur.

Je continue de trouver incroyable le nombre de thèmes brassés dans ce film.

Déjà, c'est fou comme ça préfigure sur bien des points plusieurs Spielberg à venir : La Liste de Schindler pour la façon dont le cinéaste parvient à filmer le quotidien de l'horreur, et donc toute la complexité de cette nouvelle "normalité", dans la misère comme dans le comique, et le pragmatisme qui caractérise la guerre ; A.I. pour ce conte sur la perte de l'innocence d'un gamin, rendu orphelin et balloté au gré de son aventure, en proie à de nombreux modèles adultes pas forcément recommandables, et plus superficiellement La Guerre des mondes, pour de nombreux motifs (les cadavres dans l'eau, l'armée qui ignore le gamin dans la rue, le gamin léthargique sur la fin, etc.).

Schindler abandonnera tout ce que l'on peut vulgairement qualifier de "spielbergien" dans l'esthétique du film, à savoir ce regard d'enfant sur les événements (avec tout ce que ça implique de photo qui dessine des halos autour des acteurs ou de ralentis sur des avions). En passant, il est intéressant de voir la fascination de Jim pour ces machines quand on sait qu'Empire du Soleil est une adaptation du roman semi-autobiographique de J.G. Ballard, l'auteur de…Crash. Cette information ne fait que renforcer le sous-texte de ce fétichisme du gamin pour des engins de guerre, des machines de mort.

Le protagoniste, interprété par Christian Bale dans peut-être sa plus épatante performance, est assez passionnant à regarder dans son parcours, cette quête identitaire d'un enfant qui, avant même d'être séparé de ses parents, ne sait pas vraiment dans quel camp il se trouve. Britannique qui n'a jamais été en Angleterre, pris dans une guerre "qui n'est pas la nôtre" selon son père, prêt à se rendre aux japonais, gouverné par deux figures paternelles, mais surtout l'une, et pas l'anglaise, qui substitue au diminutif anglais Jaime sa version américaine Jim, et lui apprend comment survivre (là où le bon docteur british lui apprend…le latin).

Un gamin qui s'interroge sur Dieu avant de se déclarer athée et qui croit voir finalement la lumière divine avant d'apprendre qu'il s'agissait de la bombe atomique. "La perte de l'innocence pour le monde entier" dixit Spielberg qui la met en parallèle avec celle de ce jeune garçon, "l'opposé de Peter Pan, un garçon qui a grandi trop vite".
Et Spielberg a raison d'adopter le prisme de l'enfant, conférant au film tout son merveilleux (la séquence "P-51, Cadillac of the Sky" c'est GRAND).

Un film magique, d'une densité sourde mais non négligeable.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 11 Nov 2013, 02:10 
En ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 18 Aoû 2005, 23:40
Messages: 19464
Localisation: Rebirth Island
Faut que j'le revoie.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 11 Nov 2013, 09:35 
Hors ligne
Schtroumpf sodomite
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 22 Mar 2006, 22:43
Messages: 24601
Localisation: Arkham Asylum
Le seul que j'ai pas vu avec Sugarland Express.

_________________
N'écoutez pas Film Freak


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Jan 2019, 18:32 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 18 Nov 2015, 05:09
Messages: 898
.

_________________
Image


Dernière édition par Erik Vonk le 14 Jan 2019, 21:11, édité 1 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Jan 2019, 21:09 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 18 Nov 2015, 05:09
Messages: 898
Zad a écrit:
l'erreur des prisonniers shootant le môme (passage ultra-moralisateur, visible à des kilomètres et méchamment plombant)


14 ans après... en quoi est-ce moralisateur? Il me semble qu'au contraire, c'est un moment d'introspection incroyable dans la carrière de Spielberg. Là ou auparavant son cinéma célébrait l'enfance et le jeu, ici il nous montre que le jeu à ses limites et peut mener à l'insensibilité. Par contraste entre réalité et imaginaire, et en nous le montrant par la masculinité toxique et primaire des jeux de guerre, cette scène est au contraire un constat douloureux. Mais la force du film est de rester ambiguë, car c'est aussi à travers le jeu que Jamie survit. Pas sans honte toutefois.

By the way, je cherche et re-cherche ce morceau au piano joué par la vieille dame dans le Stade de Nantao. Ce motif répété et obsessif. Non, ce n'est pas le même morceau de Chopin que joue la mère au début du film. Si quelqu'un sait, je le remercie d'avance

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 11 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Something Evil (Steven Spielberg, 1972)

Film Freak

8

386

27 Oct 2023, 08:38

Déjà-vu Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Fabelmans (Steven Spielberg, 2022)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 11, 12, 13 ]

Film Freak

185

10080

19 Avr 2023, 07:39

Vieux-Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Catch Me If You Can (Steven Spielberg - 2002)

Qui-Gon Jinn

5

465

05 Mar 2023, 16:02

Fire walk with me Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. War Horse (Steven Spielberg, 2011)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 7, 8, 9 ]

David Swinton

131

13893

19 Sep 2012, 22:28

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 9, 10, 11 ]

David Swinton

153

14282

18 Mar 2013, 15:05

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Munich (Steven Spielberg, 2005)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 17, 18, 19 ]

Film Freak

272

26405

28 Déc 2014, 00:32

Ilouchechka Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Amistad (Steven Spielberg, 1997)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Film Freak

25

4682

26 Jan 2006, 17:20

Jericho Cane Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Hook (Steven Spielberg - 1991)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

Mufti

56

7595

26 Sep 2021, 17:17

L'heure Magique Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Guerre des mondes (Steven Spielberg - 2005)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 13, 14, 15 ]

Patrick Bateman

212

18603

20 Fév 2023, 18:19

oeil-de-lynx Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 12, 13, 14 ]

Film Freak

206

18486

12 Fév 2022, 09:53

Film Freak Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 41 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web