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Deuxième film et deuxième chef d'oeuvre. Days of Heaven (Les Moissons du ciel) est le long métrage le plus méconnu de Terrence Malick, celui qui, par son insuccès commercial, allait provoquer la longue éclipse artistique du cinéaste. Peut-être aussi son plus classique tant les personnages et le cadre semblent appartenir au cinéma hollywoodien le plus traditionnel. Le synopsis semble en effet banal. Une femme un peu perdue hésite entre deux hommes. L’un, riche fermier malade, l’autre, son amant est un jeune arriviste prêt à tout , y compris à laisser sa belle dans les bras d'un autre pour ensuite accaparer son immense domaine. Ce classicisme apparent est battu en brèche par une caméra qui capte le moindre frémissement des champs de blé, le moindre souffle. Terrence Malick utilise également la voix-off d'une jeune fillette très mûre pour son âge afin de donner au film l'aspect d'un conte à la morale fuyante. Sublimé par la photographie de Nestor Almendros et la musique d’Ennio Morricone et Camille Saint-Saëns, Les Moissons du ciel subjugue par sa beauté plastique et sa simplicité narrative. A la recherche d’une certaine pureté formelle, l’auteur de La Ligne Rouge élimine toutes scories superflues pour se limiter à l’essentiel. L’impossibilité de jouer avec l’amour, avec la nature, avec le cœur d’une femme.

6/6

Le saviez-vous: la petite fille dans le film, Linda Manz a joué dans The Game de David Fincher. A mon avis, ce n'est pas un hasard.

Revu il y a peu, trouvé ça sublime aussi. Même Richard Gere

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Doll, it's a heartbreaking affair

Ben justement, je trouve que Terence Malick filme les acteurs tellement différents des autres cinéastes en leur donnant très peu de dialogue que du coup le moindre légume devient beau. J'adore la scène des retrouvailles par exemple.

lol tu deviens lyrique quand tu parles de Richard.

Ohlala ce film, je l'ai découvert parceque j'aimais bien Brooke Adams à l'époque (pas en 79 hein, mais fin des 80s) et du coup je m'étais procuré la vhs, en VF malheureusement. Je l'ai vu un nombre de fois incalculable ce film, et je ne savais pas qui était Terence Malick *tu m'étonnes*

bref, j'adore

Encore mieux : ça ne fait absolument JAMAIS poseur ni prétentieux.


Immense chef-d'oeuvre, oui.

Formidablement filmé ... Gere enfin vu sous un autre angle encore bravo Malick

Le cinéma "Quartier latin", dans le 5e arrondissement de Paris ressort les trois films de Malick.

N'hésitez pas à aller voir Les Moissons du ciel en salles, c'est encore meilleur !

Revu hier au ciné en version restaurée.

C'est définitivement mon Malick préféré, même si comme pour ses autres films je ne suis jamais vraiment touché. C'est un vrai ravissement pour les yeux et les oreilles, une splendeur absolue, un pur chef d'oeuvre plastique, mais toujours froid et distant, et qui ne me fait jamais me sentir impliqué. Il est évident que c'est quelque chose de voulu par Malick, qui, en bon cinéaste pictural, a tenu à donner une impression de temps suspendu (et il y arrive brillamment, grâce à une maîtrise extraordinaire de la narration et du montage).
Les personnages, la jeune fille en tête, absolument fabuleuse, sont des icônes qui d'une certaine manière font pleinement partie d'un décor quasi-mythologique. Tout ce qu'on aperçoit dans le film a existé mais Malick décide de donner un parfum de mythe à l'ensemble. Les tracteurs à vapeur ou les avions semblent ainsi échappés d'un univers steampunk ; la maison renvoie à tout un pan de l'art américain (difficile de ne pas penser à Hopper), et ces plans très nombreux de nature (la faune, la flore, ... et puis la terre, l'eau, l'air, le feu !) finissent par donner un aspect religieux au film. Comme si Malick filmait l'intérieur du temple de l'histoire des Etats-Unis, avec sa pudeur et sa retenue qui lui sont propres.

6/6 obligatoire (parce que je ne peux pas mettre moins)

Mon Malick préféré itou

Je suis avec vous les cocos, mais les mots me manquent! J'ai beau considérer ce film (de même pour La Ligne Rouge et Le Nouveau Monde) comme un pur chef-d'oeuvre (que des 6/6 hein), j'ai toujours beaucoup de mal à en parler. Ca me renverse, ça me bouleverse, ça me fascine, ça oui.

Vous avez de la chance qu'il resorte en copie restaurée... J'espère que ce sera le cas aussi à Bruxelles. Je rêve de le voir sur grand écran, c'est le seul Malick que j'ai découvert en DVD.

edit: par contre je ne pense pas que ce soit mon préféré (moi ce serait Le Nouveau Monde en fait).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Faut que je le voie. Jamais vu (comme Badlands).

Il reste jusqu'à quand au Max?

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Aucune idée, moi je suis allé le voir à la Filmothèque

J'aurais pu avoir mieux, c'est sûr, mais j'ai mes habitudes dans ce ciné et j'aime bien la brasserie d'en face

Ce qui me fascine toujours chez Malick, c'est que ses quatre films forment à la fois des entités scénaristiques très distinctes, un ensemble thématique cohérent et une évolution formelle remarquable.
Et puis, on parle souvent de picturalité mais c'est aussi pour moi le cinéaste qui utilise le mieux la prise de son et son mariage avec la BO.
(normalement 2011 est une année à Malick non ?)

D'accord en tous points avec Marlo, pour mon compte c'était mon premier Malick.
Plastiquement déjà c'est génial (ça c'est pas vraiment un scoop), et la gestion de la narration l'est tout autant (par ellipse, atonale, puis traversée de fulgurances émotives jusqu'à une explosion d'intensité juste avant le final). A côté de ça c'est étrangement éthéré, les personnages sont écrasés par leur pudeur jusqu'à l'outrance, la nature à l'inverse étant représentée d'une puissance telle qu'elle semble occupée par une humanité presque diaphane, dont la présence timide est compromise dès l'origine. A ce titre le film peut être ressenti comme d'une certaine froideur romantique.
Le seul personnage dense, consistant, celui de Linda Manz (putain de révélation d'ailleurs, apparemment son physique et son jeu atypique l'ont cramée pour la suite de sa carrière mais elle irradie de puissance dans ce film), et il l'est justement dans son inhumanité, sa qualité extérieure de témoin de l'Apocalypse. Une silhouette d'absolue pureté, un des plus beaux édifices esthétique que j'ai vu au cinoche, et le noyau du film, un maelström d'énergie.

Bon c'est pas très clair tout ça mais c'est encore frais dans ma tête.

6/6 fastoche.