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Bon ben, c'est pas si mal finalement ce BFG. Sympathique retour en enfance à l'époque de E.T. et dans l'univers de Roald Dahl. La grosse bouillie numérique que vendait la bande-annonce n'était aucunement représentative du film, car Spielberg arrive à maintenir le focus sur le réel, alternant en champ contre-champ le réel (la petite fille en décors naturels) et le géant (en décor numérique) comme deux mondes qui se font face, comme les spectateurs d'une salle devant une scène ouverte sur l'imaginaire. Et lorsque les deux mondes se réunissent dans la même image, on retrouve un jeu de superposition amusant (plan réel sur plan numérique, et inversement), et un certain ludisme des vieux effets s'en dégage. Il vient ici du fait que la fillette soit transporté par une technique mécanique invisible d'un endroit à un autre du cadre, un peu comme l'était les mitraillettes réelles des fouines dans Roger Rabbit, manipulé au bout de cordes. C'est pas nouveau, mais c'est quand même rafraîchissant de voir cette technique utilisé de façon aussi créative aujourd'hui, alors qu'habituellement on crée de plus en plus de clones numériques pour ce genre d'exercice (Naomi Watts dans les mains de King Kong par exemple). Aussi, certains inserts très subtils d'objets manipulés par le BFG sont réels, avant de redevenir numérique dans les plans d'ensemble (ce qui rappelle l'intermittence entre animatronic et numérique dans Jurassic Park). Donc, l'effet spécial a été bien pensé du début à la fin et répond même à un certain désir de théâtralité, pour notre plus grand bonheur.
Bon, il y a aussi la Spielberg touch, et la créativité de sa mise en scène (fait de longs plans chorégraphiés) qui ajoute beaucoup à cet univers enfantin à la base. Il y a l'esprit de Roald Dahl, intact, ainsi que son humour british. J'ai aussi beaucoup apprécié l'approche du directeur-photo Janusz Kaminski qui rend un bel hommage aux Amblin des années 80. On retrouve par moment les palettes de couleurs orangés et terre cuite des souterrains Temple of Doom et Goonies. À d'autres, Kaminski éclaire et cadre le visage de la fillette comme celui des enfants de Jurassic Park tétanisés par le T-Rex. En cela, le travail de Kaminski s'apparente parfois à un hommage à Dean Cunday (d'ailleurs, bien plus réussi que sur The Lost World).
Cette année, la scène la plus folle que j'aurai vu, est celle
Il s'agit peut-être de la scène la plus dingue que j'ai vu au niveau des différences d'échelle et des perspectives. L'espace y est découpé de façon parfaite. Et je ne me souviens pas avoir déjà vu une scène qui atteint cette perfection. Juste pour ça, il faut le voir en 3d.
Dommage que malgré toutes ces qualités, le film ne soit pas à la hauteur des grands Spielberg. Le film est un fascinant livre d'image, mais il manque un peu d'impact dramatique. Il reste que le film est hautement stimulant artistiquement et il arrive à se hisser au-dessus de la moyenne des niaiseries pour enfant actuelles.
3.5-4/6
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