Forum de FilmDeCulte

J'ai même pas cherché à être remboursé. Demain soir je vais demander gentiment si je peux assister à la dernière heure en expliquant mon désarroi !

C'est bien les 3 derniers 1/4 d'heure ?

Elles mangent un cassoulet à même la boite, c'est criant de vérité.

tu dois le revoir en entier t'es fou toi

J'ai attendu vainement la scène, j'ai été déçu.

Je trouve ça pourtant assez brouillon et flou comme redéfinition... J'ai par exemple pas l'impression qu'il ait été dans l'objet de n'importe quel film naturaliste de "ré-enchanter le cinéma", comme il l'appelle de ses vœux.

Ré-enchantement ça sonne théorie marketing. Dans la production de recherche marketing de ces dernières décennies, on cherche à ré-enchanter le consommateur et sa consommation en l'immergeant dans une expérience (y compris polysensorielle) lors de son moment de consommation : marketing olfactif, les magasins avec les couleurs/odeurs etc type Nature et découvertes ou les restau dans le noir etc. Du coup ici, ça marcherait avec les gros plans de Kechiche, l'imprégnation dans la vie, y compris les moments naturels et anecdotiques, de son perso toujours en gros plans.

Je trouve ça assez passionnant aussi. On sent les regards, les visions, les pensées et les idéologies qui ont soudainement besoin de s'affirmer, de s'affiner. Il y a à la fois quelque chose d'excitant et d'effrayant. C'est dire quelque chose sur la puissance du film et de son projet (sans qualifier pour autant cette puissance). Mais c'est aussi dire quelque chose sur les attentes différentes du cinéma français. Sur un besoin de définir la place du cinéma... Et un sacré besoin de ré-enchantement, de définir ce qu'est le naturalisme, de rêver le cinéma autrement pour Schoeller... C'est passionnant, ça, je trouve.

Par contre, je ne comprends pas son reproche à Kechiche et au film de réduire le monde à des visages. Ni son idée que le film n'est pas en prise avec l'état réel du pays. Qu'entend-t-il par "état réel". Et je trouve que le film est par ailleurs, bien en prise avec la vitalité d'une jeune femme, et son besoin d'abandon et d'amour dans un un triste paysage. Bien en prise aussi avec un déterminisme social effrayant. Pourquoi reproche-t-il à Kechiche de raconter une histoire où le déterminisme social ne parvient pas à détruire le souffle de vie et la soif d'amour d'une jeune femme ? Ce déterminisme social ne serait pas en prise avec "l'état réel du pays?" Cette vitalité non plus ? Son propos est assez flou. Je trouve qu'il y a quelque chose de très juste et de fort dans "La vie d'Adèle" précisément sur ce déterminisme social, quelque chose qui l'ébranle, qui le met en danger... et je ne parviens pas à bien le formuler pour l'instant. J'essayerai d'y revenir.

La comparaison avec "Gravity" est drôle. Ce sont deux propositions de regards très puissantes : toutes deux sont très maniérés et toutes deux portent des idéologies (l'une de façon plus frontale que l'autre) et aussi pour tous deux... ... Non ?
Mais pour Schoeller l'une est plus effrayante que l'autre... Pour moi, l'un renvoie le spectateur/individu vers le monde et vers l'autre dans son projet (ce que le film de Kechiche fait apparemment à voir les besoins de réactions), et l'autre lui dit de se rendormir "tout va bien"...

quelqu'un connaît le titre du film qui est diffusé pendant la scène du diner mondain ? en vidéo projecteur ?

Loulou de Pabst

Merci j'ai lu un article intéressant sur le parallèle de ce film et surtout de l'extrait diffusé à ce moment là

Mmm je comprends, mais je vois pas tellement ça chez Kechiche, du coup. A la limite, le fait que l'histoire intime soit traitée par le biais de fresque ou de l'épique, via la démesure des films, oui. Mais je trouve pas les films très rêveurs (la course du père dans la nuit dans La graine, peut-être ? C'est peut-être la seule échappée onirique qui me vient en tête dans les films que j'ai vu de lui).

Après le réalisme poétique, en tant que courant strict j'entends, y avait quand même un côté plombé/défaitiste/mortifère très sophistiqué, comme on inventerait une sorte de mythologie fataliste à la classe ouvrière pour expliquer mystiquement pourquoi elle ne serait jamais heureuse... Ça me semble différent, mais il me semble que ce n'est pas ça que tu pointes de toute façon, non ? (des quelques images que je peux avoir de Versailles en tête, en tout cas).


Ah mais ça je suis d'accord, si ça peut lancer une relance de dés sur le naturalisme, qui reste quand même un truc tellement franco-français, je suis preneur. Il a dit quoi, Audiard ?

Oui putain qu'est-ce que c'est lourdeau ça aussi...

Qu'a dit Audiard ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Qu'a dit Charlotte?

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On s'promène dans les bois
On s'amuse comme des rois
C'est le pays de la joie

On s'fait jamais de soucis
Chaque jour c'est mercredi
Ici on est tous zzzzz'aaaaamis


http://www.youtube.com/watch?v=OVGTBs0s4Dw