Forum de FilmDeCulte

J'y ai vu un film simple mais passionnant, je ne sais pas si c'est vraiment ça qu'il fallait voir...
L'histoire est quasiment un non-évênement, ce qui en fait d'autant plus quelque chose de précieux.
Le son joue beaucoup sur l'image qui aurait tendance à être trop iconique par moments (les "auras" autour des personnages ou les quelques plans hallucinés), mais l'ensemble se digère super bien, ce qui fait au final le principal intérêt du film.

Au delà de ça, Mikkelsen est parfait, bien violent et très bien mystifié par ses cauchemars prémonitoires qui font que jusqu'au dernier moment, son personnage surprend.

J'admets néanmoins que c'est quelque chose qui n'est pas à voir à tout moment, avec n'importe qui, dans n'importe quelle condition...
Ce n'est pas du tout un film bourrin. Plutôt quelque chose qui me donnerait envie de réécouter du Ufommammut

5,5/6

Ou du Krautrock.

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Why there is so much trouble in this world?

Je suis totalement d'accord avec Marlo sur cet espèce d'Aguirre mal digéré. J'ai eut l'impression d'être perpétuellement en attente devant ce truc long, chiant et poseur. Enfin si ce n'était que ça à la limite.. Mais là en plus le montage est ridicule et tous les effets sont ratés, donnant au film l'impression d'une succession de sketchs plus absurdes et pitoyables les uns que les autres.

Le témoignage de Art Core sur l'attitude du cinéaste lors de la projection m'a achevé..

0/6

Déroutant et versatile Nicolas Winding Refn.

Mec qui enchaîne un film théâtral contemporain où un taulard fou s'adresse à la caméra avec un trip moyen-âgeux quasi-muet et contemplatif.
Faut admirer l'ambition du bonhomme, qui se renouvelle constamment.

J'appréhendais la vision de ce film, vu sa réception si mitigée, et au sein même de ma rétrospective, je me demandais comment j'allais le prendre. A ma grande surprise, l'introduction du film m'a tout de suite séduit : le charisme sans paroles de Mads Mikkelsen, la brutalité des combats, avec un travail sonore épatant - comme sur le reste du film - et un montage au poil, cette épure formelle et narrative qui tend à l'iconique... Je trouve que ça fonctionne à merveille dans un premier temps : la présentation du personnage (digne de Conan!), l'exposition de l'époque (transition entre croyances païennes et christianisme), les rêves prémonitoires, la scène de l'évasion, etc.

Malheureusement, par la suite, je trouve que ça se délite...
D'un point de vue thématique, je trouve le film fort intéressant, sorte de cousin expérimental du Beowulf de Zemeckis, qui traite en fond de cette même période. Les Croisés, décrits comme des barbares ("ils mangent leur Dieu"), qui se retrouvent littéralement dans une galère, perdu dans la brume sur l'eau qu'ils croient être la mer les menant à la Terre Promise mais s'avère être en réalité un Styx qui les mènera droit en Enfer, avant qu'ils ne se tournent vers One-Eye, adopté comme nouveau prophète à suivre et martyr en devenir...

Ca, oui, au niveau théorique, le film est dense, exprimant son propos, tout de même nébuleux, au travers d'un film de genre au croisement de l'heroic-fantasy et du western, mais je trouve le rendu assez inégal.
Il y a minimalisme et il y a juste le vide aussi. La scène sur le navire est interminable et se contente d'enquiller quelques dialogues bas de plafond ("Nous sommes maudits!") sur un ton trop important et les scènes en forêt aussi souffrent à mon goût d'auto-indulgence.
Fort heureusement, l'atmosphère parvient à redevenir envoûtante par la suite, notamment lors de la scène dite du "pétage de plombs en Enfer" (où l'on se crucifie tout seul dans l'eau, où l'on viole ses comparses, où l'on construit des totems pour se raccrocher à quelque chose) ou du "grimpage de la colline" (où le rock prog de la BO vient servir une ambiance oppressante).

Le film n'est jamais meilleur que lorsqu'il marche par le biais de son imagerie iconique, comme en témoigne donc l'excellente ouverture mais aussi la conclusion, très belle. C'est dommage que cette dimension ne soit pas tenue tout le long alors que la mise en scène parvient à se hisser au-delà de son caractère parfois fauché (étalonnage parfois torché, nuits américaines voyantes, sang numérique super faux). J'y vois plus de la maladresse que de la pose, contrairement à ce que j'ai pu lire ici.

Malgré ce ventre mou raté, le film confirme quand même que Refn est un vrai talent. Je suis persuadé qu'il peut nous sortir un jour THE film.

4/6

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