Vieux-Gontrand a écrit:
Non mais le principal problème qu'il va créer une forme de haine ou (pour le formuler de manière très optimiste...) de méfiance et de ressentiment durables entre Ukrainiens et Russe alors que le problème n'existait pas il y a 25 ans. Il.suffit de penser au clivage persistant à Chypre qui est un petit conflit a côté de cette guerre.
Cette evacuation des grandes villes c'est aussi une logique finalement comparable aux Palestiniens qui dont chassés de leur terre en 1948, mais à plus grande échelle...
C'est beaucoup plus grave que Budapest en 56 ou Prague 1968 où les faits nationaux hongrois ou tchèque n'étaient pas niés ce point (même si pas loin de l'Ukraine il y a de sérieuses tensions avec les minorités hongroises de Slovaquie ou de Roumanie, mais Dieu soit loué les Russes ne sont pas intervenus dedans).
C’est à Kroutchev qu’on doit cela dit la session de la Crimée à l’Ukraine. La comparaison avec la Hongrie et la Tchécoslovaquie n’a pas vraiment de sens dans la mesure où à l'origine la proximité ukrainiens-russes est vraiment ce qui pose problème, rendant les antagonismes encore plus flous. Le même article sur la paranoïa à Kiev vis-à-vis d’infiltrés russes est apparu sur plusieurs médias de manière tendancieuse, je cite :
Citation:
Pour démasquer un « infiltré » russe, tous les habitants de Kiev connaissent désormais la technique : faire prononcer à une personne suspecte le mot « palyanytsa ». Une voyelle trop appuyée et c’est fini. En russe, c’est une fraise. En ukrainien, c’est le pain traditionnel connu de tous.
Pour moi, qui ne suis pas russophone, je pensais que fraise en russe se disait klubnika déjà. Sinon, ça fait une bonne histoire façon netflix, avec des agents Wagner qui parcourraient la ville pour éliminer Zelinski, mais ce qui serait une sorte de sésame imparable, résume en fait l'aspect impossible de la situation. On dit aussi qu'on fait chanter un récent tube ukrainien aux suspects, ce qui fait vraiment flipper. Sur quora, et la différence entre l'ukrainien, il y a la réponse d'un linguiste américain qui dit parler parfaitement russe et évoque deux langages totalement différents, j'imagine que la réalité est plus compliquée dans un pays où les populations sont mélangées de longue date et exposées au russe depuis très longtemps.
Après, oui, l'URSS puis aujourd'hui la Russie de Poutine ont réussi à créer un antagonisme plus fort ou aussi fort qu'avec des ex-pays satellites du bloc, mais hélas plus indémélable, paradoxalement. Et Poutine se livre à une sorte de recolonisation par les esprits, la peur et le passeport qui fait flipper et dont je ne vois pas l'issue, à part via des concessions que l'Europe fait déjà de toute façon.