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MessagePosté: 01 Oct 2010, 16:51 
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C'est clair que le film va marcher.

Peut être pas cartonner sur le sol américain, mais en Europe, ça aura certainement son petit buzz. Les auteurs sont super respectés, le sujet est très fort, hyper actuel... Et puis le film est super bien vendu.


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MessagePosté: 01 Oct 2010, 19:24 
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Now let's get into it...

Je prévois plein de déceptions vis-à-vis du film.

Il y a quelque chose chez Sorkin qui tient du génie.
Je ne parle pas de son talent pour les monologues/dialogues, qui est à présent acquis.
Je parle de ce génie qui est plus aisément décelable lorsqu'il oeuvre sur le petit écran, donnant la part belle à ses personnages plutôt qu'à des intrigues
Lorsqu'il écrit pour le cinéma par contre, notamment lorsqu'il s'inspire de faits réels, il s'approche au plus près des faits et l'écriture des personnages se fait nettement plus subtile. Quelque part, ils brillent toujours autant, sont toujours aussi humains, mais doivent partager l'affiche avec le récit, qui nécessite d'être raconté in extenso en deux heures.
Du coup, à l'instar d'un Charlie Wilson's War, je pense que beaucoup de gens vont s'arrêter à l'aspect factuel du film et n'y voir qu'une (très) bonne exposition des coulisses de la création de Facebook.
Pourtant le film est tellement plus...

Plus que Charlie Wilson's War, c'est - encore une fois après Zodiac - plutôt d'All the President's Men qu'il faut rapprocher le film.
Adaptation instantanée d'un livre relatant des faits survenus à peine quelques années auparavant, alors qu'on est encore en plein dans les conséquences, en un film de deux heures qui va à toute allure dans sa narration, paraissant super simple, avec peu de points d'ancrages émotionnels auxquels se rattacher.
C'est peut-être ça aussi qui en fera décrocher (ou pas accrocher) certains.

Cependant, je ne trouve pas le film exempt d'empathie avec ses personnages.
Le scénario épouse une structure sans doute en référence à Citizen Kane (avec les dépositions en lieu et place des entretiens) et il n'y a pas grand chose qui rappelle Rashomon, excepté peut-être le fait qu'à mi-film, le récit semble switcher de protagoniste, adoptant le point de vue d'Eduardo Saverin au lieu de Mark Zuckerberg, mais il n'est aucunement question de divergences de point de vue ou d'interprétations différentes étant donné qu'on colle aux témoignages diégétisés.
Et si Saverin est, comme l'indique Qui-Gon, le coeur moral du film, avec qui il est facile de sympthiser, la véritable figure tragique est bel et bien Zuckerberg, effectivement dépeint de manière nuancée, à la fois détestable et touchant.

A l'instar du film de Welles, le coeur de The Social Network est contenu dans sa première scène.
Sauf qu'ici on sait d'emblée ce qu'est Rosebud : une fille. Cette fille s'appelle Erica et est un personnage crée de toute pièce par Sorkin, s'écartant habilement de la réalité pour mieux former son propos, afin de donner un début d'explication aux actions de Zuckerberg, qui tient du coup autant de Charles Foster Kane que de Jay Gatsby.
Tous ces efforts...pour se faire remarquer par UNE fille.

Parce que derrière tous ces faits qui s'enchaînent, ces anecdotes qui forment l'Histoire du site, il y a un homme, désespérément en quête d'acceptation sociale et semblablement incapable de créer un lien.
Et c'est lui qui va créer le plus grand "réseau social" du net.
C'est là que le titre (qui était initialement "The Social Experience") prend tout son (double) sens, vu qu'il désigne également ce besoin d'intégration dans une communauté.
Sans tomber dans la condamnation bête et méchante de vieux papy, Fincher et Sorkin présentent tout de même un certain scepticisme face à Internet et en particulier ce genre de réseaux sociaux, où l'on peut se faire 500 amis sans ne jamais connaître personne, et mettent évidemment en relation ce contraste entre la solitude de Zuckerberg et tous ces bénéfices factices qu'il acquiert avec le succès et la célébrité ("we have groupies").
D'ailleurs, le film est un peu comme une ironie du sort, mettant à nue la personnalité de Zuckerberg, le créateur du site tant controversé pour ses polices concernant la vie privée. Arroseur arrosé style.

S'il y a du Zodiac dans le genre, dans la structure et dans les grandes lignes, on remarquera aussi du Fight Club dans les personnages et les thématiques.
En fait, The Social Network c'est un peu un Fight Club "plus mature", plus réaliste (forcément), où Tyler Durden a perdu.
Ou bien un film où Tyler Durden est un démon avec un objectif complètement opposé. Et qui a les traits de Justin Timberlake.
Tout comme le personnage d'Edward Norton dans Fight Club, Zuckerberg est un mec clever. Et comme disait Tyler Durden, "how's that working out for you? Being clever?".
Au lieu d'une star du cinéma comme Brad Pitt, Fincher est parti cette fois chercher une pop star pour camper Sean Parker, l'entrepreneur fondateur de Napster, le site qui a libéré la musique, à présent rentré dans els rangs de l'establishment et des mégacorporations, qui vient corrompre le jeune Zuckerberg, jusqu'alors un hacker autrement plus anar, mais soudainement charmé par ce double, qui répète les mêmes phrases que lui, et pour qui il va éprouver un désir d'émulation.
Initialement, Zuckerberg ne veut pas de pub, ne veut pas vendre. Zuckerberg est un mec qui s'amuse à tricher à ses exams en utilisant comme pseudo Tyler Durden (détail quasiment invisible dans le film). Zuckerberg c'est le mec qui jadis avait envoyé chier Microsoft pour un logiciel de comparaison de goûts musicaux qu'il a préféré uploader sur le net, de manière à ce qu'il puisse être téléchargé gratuitement. Comme Parker avec Napster. Et il suivra le même parcours.
Aujourd'hui, il est le plus jeune milliardaire du monde.
Aujourd'hui, Tyler Durden a perdu.
Aujourd'hui, Tyler Durden s'est rangé.

Visuellement aussi, Fincher continue sur sa lancée mûrie, prouvant définitivement qu'un changement s'est amorcé après Panic Room, avec Zodiac, et Benjamin Button, et maintenant The Social Network.
C'est peut-être son film le moins ambitieux formellement mais ça reste magnifiquement mis en image, mis en scène, c'est du storytelling exigeant, au début quand les timelines s'alternent super vite, du storytelling subtil, par la suite quand il s'agit de souligner l'évolution de tel ou tel personnage à un moment donné.
Fincher est au service du scénario mais n'est pas limité par celui-ci. Il le transcende. Boostant la narration, mettant l'emphase sur un regard, qu'un autre aurait négligé, montant en parallèle la revanche des nerds avec la débauche des blaireaux beaux gosses pour marquer le tournant de ce siècle...
Je trouve pas qu'il s'efface, il est là à chaque plan.
Dans cette photo sombre et brunâtre de Jeff Cornenweth (comme Fight Club), triste et belle, comme si on avait éclairé le film avec la Joconde.
Dans la musique électro/indus (comme Fight Club), à la fois douce et menaçante, à l'image de Zuckerberg.
Etc.

A la fois classique et difficile d'accès, dense et subtil, dans le portrait de ses personnages, dans l'agencement de son propos, le film paraît léger, mais il ne l'est pas.
La fin paraît optimiste, elle ne l'est pas.
Et la dernière scène résonne longtemps.

6/6

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MessagePosté: 01 Oct 2010, 19:54 
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MessagePosté: 01 Oct 2010, 22:54 
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Film Freak a écrit:
1-Je prévois plein de déceptions vis-à-vis du film.

2-Visuellement aussi, Fincher continue sur sa lancée mûrie, prouvant définitivement qu'un changement s'est amorcé après Panic Room, avec Zodiac, et Benjamin Button, et maintenant The Social Network.

3-C'est peut-être son film le moins ambitieux formellement mais ça reste magnifiquement mis en image, mis en scène, c'est du storytelling exigeant, au début quand les timelines s'alternent super vite, du storytelling subtil, par la suite quand il s'agit de souligner l'évolution de tel ou tel personnage à un moment donné.


1-C'est ma groooooossse trouille. Le bouquin m'a vraiment donné envie, la BA m'a tué, mais ça reste initialement le film de Fincher qui me faisait le moins envie.

2-Fincher a amorcé un virage durant Panic Room, le film est fascinant pour ça, pour le virage. Une distanciation intéressante, une façon de quitter le costume. Il y a la mort de John Doe le manipulateur, la mort du père de Von Orton dans The Game (le fantôme qui hante la vie du héros), la mort de Tyler Durden, et dans Panic Room, Fincher met à mort son propre mécanisme, sa propre manipulation...Le cinéaste brise son cinéma en jouant propre jeu. BREF, c'est aussi pour ça que Panic Room est un film majeur dans la carrière du cinéaste. Le virage annoncé s'est avéré avec Zodiac, Fincher reste obsédé mais délaisse la manipulation, se fait observateur, plus distant. Aucun des personnages ne mène la danse, n'agit sur la mise en scène, sur l'histoire. Dans Zodiac et Button, ce sont les destins des héros, leur face à face avec le temps qui rentre en compte. Fincher a vieillit, son ton et son style évoluent, mais les deux cohabitent extraordinairement bien. Ça fait surtout de lui l'un des mecs qui perdurent, qui continuent de passionner sans faire et refaire la même chose, sans imiter.

3-C'est quand même avec celui-là qu'il se paye le gros accueil de cochon qui mène à l'oscar...


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MessagePosté: 01 Oct 2010, 22:55 
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On sera peut-être là dimanche. Je me tâte encore!


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MessagePosté: 01 Oct 2010, 23:04 
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The Xcapist a écrit:
On sera peut-être là dimanche. Je me tâte encore!


Mais c'est complet, Maurice...Y a plus qu'à 22h que t'as des places.


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MessagePosté: 01 Oct 2010, 23:23 
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Departed
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My mistake... Les résas sont encore ouvertes pour le 12.
Bon ben ce sera le 14 au Max.
Embrasse Dieu de ma part.


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MessagePosté: 02 Oct 2010, 13:59 
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Localisation: Caché avec Charlie
The Xcapist a écrit:
Embrasse Dieu de ma part.


Je sais même pas si on pourra l'approcher, mais si je peux lui serrer la pince, tu penses bien que j'vais pas m'géner.

'tain, ça va être émouvant, même si je pense qu'il va rester 12 secondes. Si ça se trouve il va faire une salle et puis s'en va...

A noter que l'équipe du film a priori sera entièrement là, Timberlake, Eisenberg et Garfield sont à Paris, puisqu'ils sont au grand journal du 4/10.


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MessagePosté: 02 Oct 2010, 17:50 
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Rarement un tel film sera passé d'une non-envie totale à l'annonce du projet à une excitation maximale de mon côté juste avant la sortie. Tu as une bonne tagline sur les affiches d'un critique de Rolling Stones qui dit le film de l'année qui parle le mieux de la décennie et c'est pas loin de résumer ce que je pense. D'une part parce que ça TUE, que c'est une des mises en scène les plus passionnantes de Fincher sur une de ses trames les plus limpides, parce que Sorkin est brillantissime, un sniper qui te décoche des dialogues ciselés qui tranchent dans le vif, que le cast est objectivement génial et que chaque scène d'introduction d'un personnage (souvent par l'intermédiaire d'une fille) est un régal: Timberlake que j'ai croisé deux fois dans ma vie à chaque fois complètement camé est idéal en créateur de Napster, Garfield en meilleur pote qui va se faire bouffer se rattrape après le mashmallowesque Never let me go et Eissenberg en nerd robotique au débit torrentiel dégage à la fois quelque chose d'inhumain de dédication et de touchant sous une carapace d'orgueil.

En même temps de présenter les bases de Facebook, The social network est un teenmovie d'aujourd'hui trempé dans l'acide et Fincher masterise complètement cet univers de fraternités, de soirées without a cause, de came et de baise... L'épilogue intertitres de rigueur pourrait faire croire que finalement tout le monde y a trouvé son compte, mais finalement ne reste qu'une sorte de sentiment d'aliénation sous la fortune colossale du mastodonte Facebook, le versant rentré dans le système de Fight Club.
Anyway, 6/6


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MessagePosté: 02 Oct 2010, 18:47 
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Metacritic:

Citation:
The Social Network’s reviews are off the charts

By now, you may have figured out that critics like The Social Network 97, director David Fincher’s look at the creation of Facebook. While it’s common for a few films to attain a Metascore of 90 or higher each year, those films tend to be limited releases — typically, foreign films or "art house" fare. It is extremely uncommon for a major release to score so highly, especially if it isn’t a Pixar creation. In fact, only 17 wide release films have scored 90 or higher since 2000, and only 12 of those movies — including The Social Network — are live-action films. Below, you can see all of these highest-scoring wide release films from the past decade.

By the way, of the 12 live action wide releases listed below, only three (including Pan’s Labyrinth, a foreign film) failed to earn Best Picture nominations. You can put The Social Network down as one of ten nominees this year. In ink.

Oh, and one more thing: 28 of the 40 professional critic reviews in our database for The Social Network have been assigned a "perfect" 100 score. That is an all-time record in our database for any movie, besting the previous high of 26 perfect reviews shared by The Lord of the Rings: The Return of the King and Pan’s Labyrinth (though the latter’s percentage of "100" scores out of all reviews for the film is 70.3% to Social Network’s 70%).


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MessagePosté: 03 Oct 2010, 19:31 
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Successful superfucker
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Interview de Fincher dans Tech


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MessagePosté: 03 Oct 2010, 23:05 
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HORRIBLE couverture.
C'est d'une laideur...

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MessagePosté: 04 Oct 2010, 00:24 
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Successful superfucker
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Film Freak a écrit:
HORRIBLE couverture.
C'est d'une laideur...


Hâte de lire ça à mon retour, les itw de Leonard Haddad d'Audiard ou Stallone sont pour le moins passionnantes-et-sionées.


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MessagePosté: 04 Oct 2010, 00:42 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Arnotte a écrit:
Le Pingouin a écrit:
Ça peut marcher fort, en fait...

L'inverse m'étonnerait!


C'est exactement ça...

J'avais failli mettre genre 130M$ dans mon prono box-office mais j'avais peur d'être trop ridicule.

Bah tu l'aurais été.

Premier week-end à 23.
Bien mais pas top.

J'avais raison.

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MessagePosté: 04 Oct 2010, 05:48 
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Surtout que le film est trop trop exigeant pour fouiller un public large.


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