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La fin cannoise

SPOILERS

SIMON WERNER A DISPARU... walked pour que GRAVE puisse run. Et GRAVE ran pour que LE REGNE ANIMAL puisse fly. Si le film est imparfait, on ne peut nier la sensation de voir un certain "film de genre d'auteur français" enfin arriver à maturation. Un pitch ambitieux traité matter of fact, avec les moyens de ses ambitions, l'accent sur l'humain qui va bien, le setting typiquement français et pas "image d'Epinal US" mais sans pour autant négliger le visuel.

J'avais lu le scénario et ces qualités étaient déjà présentes. On les retrouve décuplées à l'image, notamment via les créatures, souvent épatantes. Certains VFX limite sont compensés par une certaine poésie dans ces regards "autres" qui habitent les bestiaux. Et la promenade en forêt vers la fin a une poésie qui m'a fait penser à du Ghibli.

De plus, le film est drôle. Ça, je ne l'avais pas décelé dans le scénario. Rarement vu un film français sérieux avec autant de comic relief. On a l'impression que l'inconscient de Cailley s'exprime et que malgré la photo réaliste, malgré l'emphase psychologique, il veut quand même qu'on s'amuse.

Je trouve en tous cas que les qualités, auxquelles on peut ajouter la très sympathique musique, surpassent les défauts. Mais les défauts sont bien là, notamment une sévère baisse de rythme dans un troisième acte plombé par un double climax.

L'autre vrai problème c'est: de quoi parle ce film ?
De plein de choses clairement, mais sans doute de trop de choses: passage à l'âge adulte, s'affranchir de ses parents, renouer avec son animalité dans un monde déshumanisé (mouais, on le sent pas trop, tout le monde semble plutôt nature-peinture je trouve...), être trans et devoir être accepté comme tel.le, que sais-je encore ?
Et en l'occurrence je trouve qu'aucune de ces esquisses d'idées que je projette sur le projet ne sont présentes à l'image. On a l'impression d'un film qui ne raconte rien de plus que son concept.

A l'exception évidemment d'une relation père-fils. Et celle-ci s'avère touchante à la fin, notamment avec sa fin en mode RUNNING ON EMPTY. Mais c'est loin d'être la conclusion tellurique espérée au vu du potentiel.

Le hic, c'est sans doute que le personnage du père n'a pas assez de matière. C'est le même syndrome que dans ACIDE: qu'est-ce que le personnage du père apprend ? Au début du film il édicte déjà en règle qu'il faut désobéir au système. Et quand son fils mute, que fait-il ? Il désobéit au système en masquant ses mutations. Le perso a atteint le plafond dès les premières minutes du film, il n'a aucune marge de progression. Surtout qu'il accepte déjà les mutations chez son épouse au début, et accepte celles sur son fils (même s'il les planque) dans la seconde partie. Bref, où est l'évolution ? Je dis pas qu'il faut faire du Screenwriting 101 et faire de lui un chasseur qui veut tuer les bêtes, mais bon...
Idem d'ailleurs chez Emile: il a peur de sa mère au début, il accepte de la regarder en face à la fin, bon OK. Mais à part ça ? On n'a jamais l'impression que cette sous-intrigue mère-fils a un vrai développement en profondeur qui nous bouleverse. D'ailleurs je pense qu'on aurait dû davantage voir la mère en images d'archive style vidéo de famille, qu'elle existe différemment à nos yeux.

En tous cas c'est cette absence de rondeur, de perfection ronde, qui fait que malgré l'ambition du pitch, malgré la qualité des FX, de la musique, les touches d'humour, le charisme des persos, c'est ça qui fait qu'on n'est pas et on ne sera jamais devant un film américain. Certains plus haut évoquent les influences néfastes des multiples commissions qui viennent toutes ajouter leur grain de sel, mais au contraire on a l'impression d'un film écrit trop vite. En tous cas c'est étonnant que ces multiples trial and error du développement ne nous fassent pas aboutir à une évolution plus simple, claire et lisible des persos.

Et sinon Paul Kircher, c'est quoi son accent à la Esteban ? D'ailleurs il semble évoluer au gré des scènes mais sans non plus suivre sa mutation, je sais pas si l'acteur a mué pendant le tournage ou s'il a juste varié ses efforts pour gommer son accent. D'ailleurs pour l'anecdote Kircher est un "fils de" (Irène Jacob en l'occurrence) et si Thomas Cailley ne file pas son rôle principal à un acteur qui a un frère lui-même comédien il meurt.

Ca ressemble à la fin du scénario avec son épilogue où les animaux vivaient dans une réserve surveillée par Adèle qui... se mettait à muter. Pendant ce temps, Duris était pote avec la camarade de classe de son fils, il était sur un bateau et souriait en entendant le cri des animaux au loin.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

je vois ce que tu veux dire, mais moi j'aime l'idée que ce soit un personnage secondaire donc la caractéristique c'est : un père qui aime inconditionnellement son fils. et puis pendant le film il se passe des trucs mais y a une constante : romain duris joue un père qui aime inconditionnellement son fils.
ça m'émeut.



j'espère que thomas cailley n'a pas lu cette phrase en mangeant quelque chose parce que sinon je crains qu'on le retrouve inanimé devant son ordinateur après avoir avalé de travers.

et personne n'évoque jamais tom mercier mais il mérite.

sinon 22k en première journée, (+13k avp), première semaine à 160, fin de carrière à 350-400, budget 16m, flop.

lol, je parle d'une impression, je me doute bien que le film a été longuement redigéré. D'ailleurs la version que j'avais lu s'appelait "VDEF8"

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

L'évolution du père, c'est plutôt qu'il commence le film en s'accrochant à l'idée d'une famille unie (il se déracine lui et son fils pour suivre la mère, il n'a de cesse de la chercher après son évasion, il veut que son fils vive caché pour vivre heureux) et finit par accepter l'émancipation nécessaire de ceux qu'il aime (sa femme, qu'il ne reverra jamais, son fils qu'il va laisser partir).

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je trouve ça vraiment surprenant, parce que moi je trouve que ça sent terriblement les 10 versions et que ça abime totalement. le personnage d'adèle e., c'est évidemment un ajout de v7 après des retours à base "il n'y a pas de personnage féminin, et il faudrait une storyline supplémentaire au personnages du père pour lui donner une problematique individuelle...". je trouve le film beaucoup trop rationnel (tout en étant effectivement assez pauvre thématiquement).

Bon c'est quoi cette histoire d'Adèle E. ?

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Les expressions insupportables :mrgeen:



Tu vas un peu vite, le bouche à oreille va être détérminant (et sera bon j'en suis sûr).

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CroqAnimement votre

Ca sent la fin coupée faute de budget. Mais ça manque un peu, je trouve la fin du film trop abrupte.

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CroqAnimement votre

Ça reste au-dessus de la première semaine de Dogman.

Et pour ceux qui l’ont vu, alors, par rapport aux Corsini et Breillat ??

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Tu veux dire par rapport à sa place en compet à Cannes ? Pas vu le Corsini mais vu à quel point son film est sorti dans l'indifférence et n'a plu à pas grand monde, Le règne animal aurait pu largement prendre sa place.

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CroqAnimement votre

oui la fréquentation est mauvaise, l'impression que les punaises ont vraiment un impact. et il aurait fallu que ça intéresse un peu les retraités pour aller au delà de 400-500, mais c'est visiblement bernadette qui leur a tapé dans l'oeil.

OK oui. Sauf que je le sens pas assez. Même au début je sens pas assez le débat "A quoi bon la suivre là-bas, she's gone Dad and she's not coming back" "She is coming back", moment de froid et regard lourd de sens de Kircher qui monte dans sa chambre

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Bon sinon remplace ran par walked stp.

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Ah oui lol. Mon amour de Kurosawa certainement...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste