Forum de FilmDeCulte

Alors qu'il est honoré à Paris pour sa carrière d'architecte, Luc rencontre par hasard une femme qu'il a connue jadis, Lindsay, rencontrée alors qu'il était de passage à Toronto pour participer à un jury. Il se remémore leur histoire d'amour fulgurante vécue sur deux nuits et la vie qu'il menait à l'époque auprès de ses amis et de son épouse, Stéphanie, dans leur maison de Charlevoix. Une vie faite d'activités sportives, de villégiature, de chasse, de travail, et marquée par la sévère dépression qui a frappé Stéphanie, cette dernière s'étant même amourachée de Mélissa, la conjointe d'Isabelle, une amie du couple, médecin dans la région.

Bon je pense pas m'attarder sur ce film. C'était ma première rencontre avec l'oeuvre de Denys Arcand et cette première foi fait mal.
Et c'est dommage car le film est extrêmement bien pensé, très esthétique, très contrasté (entre Toronto et Charlevoix)... et il a vraiment beaucoup d'atouts. Mais, j'ai l'impressions d'avoir été devant un film bateau, un film sans surprise dans son contenu, un film que si on le voit pour la première foi, on l'entend depuis toujours, un film que l'on découvre alors que l'on connait.

Je met 3/6, et c'est une note qui me fait chier, tant j'aurais aimé mettre plus et tant j'aurais aimé mettre moins. Mes yeux voulaient mettre 5 alors que mes oreilles m'interdisaient de mettre plus de 1.

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Bon j'avoue, je suis allé au cinéma direction Le Règne de la Beauté pour voir de mes yeux à quel point ce film est un ratage. Et je n'ai pas été déçu. C'est effectivement raté. Comme aurait dit Truffaut, c'est un grand film malade. Et la maladie c'est fascinant. En tout cas chez Arcand. Il est de ces cinéastes que l'on aime détester, mais qu'on ne peut s'empêcher de suivre malgré tout. J'aime revoir tous ses films tellement ils s'aventurent sans craintes près de la frontière du mauvais goût. Le Règne de la Beauté est probablement celui qui s'en rapproche le plus. C'est Showgirls avec des architectes (et vous savez bien que je sur-adore Showgirls). Un film sur le beau, qui devient ridiculement beau et vide. Comme Les Invasions Barbares racontait le monde des profs d'université en se faisant aussi sentencieux qu'eux. Comme Showgirls de Verhoeven traitait d'un monde kitsch, tout en "étant" le kitsch.

Encore une fois, il faut voir ce film comme un fantasme de vieux con. Un fantasme qu'Arcand a de la difficulté à voir avec perspective. Un rêve qui n'a rien a voir avec notre génération de yuppies actuelle, mais qui bizarrement ne manque pas de justesse. Comme si Arcand, dans l'incapacité à se détacher de son sujet et à le regarder de l'extérieur, rendait parfois son film plus vrai, plus authentique, sans jugement. Malheureusement, c'est aussi un film qui se tire dans le pied en confondant souvent le regard de ses personnages avec le sien. Il y a effectivement cette impression de film vide et clinquant (qui n'est pas désagréable, mais qui entretient une ambiguïté créative qui nous empêche d'être à fond).

Par automatisme, il y a bien des moments où Arcand sort de son film et pointe avec insistance la masturbation de ces architectes. Mais on n'y croit pas trop. Arcand ne semble pas y croire non plus, car il ne pousse pas assez loin, ni ne raffine sa réflexion. C'est du cynisme fabriqué qui le rattache aux cinéastes penseurs, pour la forme. Mais Arcand semble ailleurs, occupé à tomber en amour secrètement avec ce monde bourgeois. C'est tout l'intérêt du film. Un ratage fascinant.

3.5/6

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"marre du retour infini de ce topic"